03/03/2005
Tête de Turc
« Le Führer lui-même et à lui seul est la réalité allemande, présente et future, et sa loi. » (Heidegger, Discours du rectorat)
Certains s'en offusquèrent. Acrimonie et incompréhension philosophique ?
Son avocat "sociologique" de circonstance, Pierre Aubenque, le "défendait" ainsi : « [Heidegger] utilise la "révolution" de 1933 pour régler quelques comptes quasiment personnels et satisfaire à travers eux quelques revendications plus générales, notamment contre la bourgeoisie qui ne l'avait pas accueilli et à laquelle il rattachait, à travers la figure de Cassirer et de quelques autres, l'intelligentsia cosmopolite et salonnarde de Berlin. »
Soit un cas : « En position de recteur, Heidegger dénonça un de ses collègues chimistes, Staudinger, à la Gestapo. »
Il s'agit en l'espèce de s'aviser que la déduction correcte est : "Staudinger était un bourgeois". "Hétérochthone" est également admis comme corollaire mais sous réserve d'une axiomatique saturée.
Définitivement, mieux vaut un plaidoyer plus transcendantal, seul digne d'un tel philosophe qu'à l'instar d'Héraclite, on a pu qualifier d'obscur.
Rappelons-nous que c'est aux apparences que s'attache la phénoménologie ou, plus exactement, à l'apparaître en tant que tel. Elle se saisit des genèses, suit au plus près les surfaces des "choses mêmes" puis relie des "profils" dans l'aperception originaire entée au corps propre. Certes, l'on sait que Heidegger a rompu avec son maître Husserl dont il était le plus brillant disciple. Mais, même dissident, il reste phénoménologue. Tâchons en effet de ne pas oublier qu'il promeut, après une rude sélection, le couple "voilement-dévoilement" comme clef du concept de vérité. A l'apparaître phénoménologique, il ajoute son nécessaire corrélat : le disparaître. Il peut réaliser cette prouesse grâce à sa géniale intuition du caractère épiphanique et sacral de la physis qui reste la seule vraie orientation de la pensée : la physiognomonie donc comme relève de la phénoménologie. Voilà un chemin qui mène quelque part.
Comme le dit Hegel, un autre philosophe allemand inspiré, quant à lui, par Napoléon : « La physiognomonie, c'est la science de réduire l'esprit à un os. » Plus fidèle aux Grecs, Heidegger saura perfectionner cette science et ainsi rendre hommage à la conflagration universelle d'Anaximandre.
Le grief qui lui est fait n'est pas fondé : Heidegger est finalement très clair.
Certains s'en offusquèrent. Acrimonie et incompréhension philosophique ?
Son avocat "sociologique" de circonstance, Pierre Aubenque, le "défendait" ainsi : « [Heidegger] utilise la "révolution" de 1933 pour régler quelques comptes quasiment personnels et satisfaire à travers eux quelques revendications plus générales, notamment contre la bourgeoisie qui ne l'avait pas accueilli et à laquelle il rattachait, à travers la figure de Cassirer et de quelques autres, l'intelligentsia cosmopolite et salonnarde de Berlin. »
Soit un cas : « En position de recteur, Heidegger dénonça un de ses collègues chimistes, Staudinger, à la Gestapo. »
Il s'agit en l'espèce de s'aviser que la déduction correcte est : "Staudinger était un bourgeois". "Hétérochthone" est également admis comme corollaire mais sous réserve d'une axiomatique saturée.
Définitivement, mieux vaut un plaidoyer plus transcendantal, seul digne d'un tel philosophe qu'à l'instar d'Héraclite, on a pu qualifier d'obscur.
Rappelons-nous que c'est aux apparences que s'attache la phénoménologie ou, plus exactement, à l'apparaître en tant que tel. Elle se saisit des genèses, suit au plus près les surfaces des "choses mêmes" puis relie des "profils" dans l'aperception originaire entée au corps propre. Certes, l'on sait que Heidegger a rompu avec son maître Husserl dont il était le plus brillant disciple. Mais, même dissident, il reste phénoménologue. Tâchons en effet de ne pas oublier qu'il promeut, après une rude sélection, le couple "voilement-dévoilement" comme clef du concept de vérité. A l'apparaître phénoménologique, il ajoute son nécessaire corrélat : le disparaître. Il peut réaliser cette prouesse grâce à sa géniale intuition du caractère épiphanique et sacral de la physis qui reste la seule vraie orientation de la pensée : la physiognomonie donc comme relève de la phénoménologie. Voilà un chemin qui mène quelque part.
Comme le dit Hegel, un autre philosophe allemand inspiré, quant à lui, par Napoléon : « La physiognomonie, c'est la science de réduire l'esprit à un os. » Plus fidèle aux Grecs, Heidegger saura perfectionner cette science et ainsi rendre hommage à la conflagration universelle d'Anaximandre.
Le grief qui lui est fait n'est pas fondé : Heidegger est finalement très clair.
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