20/12/2005
Ad patres
« Il n'y a rien dans le monde qui n'ait son moment décisif ; et le chef-d'oeuvre de la bonne conduite est de connaître et de prendre le moment. » (Retz)
Le transfert est délire car la pensée n'est pensée de personne, fulgurant, universelle, les corps singuliers. En effet, le miroir réfléchit la lumière ; il ne peut fixer des images, ni, subséquemment, des matières. Non pas un quelconque miroitement mais une duplication impaire et tournoyante. Oui, deux miroirs face à face ne produisent point un tableau, même idyllique, mais déclosent l'infini.
Pourtant, sans cesse aux aguets, à l’affût d’un animal inconnu, ils redoutent ce qu'ils aperçurent jadis près de la pierre noire d’obsidienne. Là, permission fut faite, sans trop de périls intellectuels ni de surprises émotionnelles, de fantasmer leur identité. Aucun événement n'en troublerait plus la fixité brillante et fantomatique, nervure égophore, chiffre de leur place stratégique au sein du Socius.
Mais une identité de ce type est ce qui, par excellence, n'existe pas ; l'idole n'est pas même iconique. Puisque l'être de ce qui n'existe pas est le fantasme, cela équivaut, sous une matière formalisée, à s'arborer tel un scribe anticipatif et atropique du motif d'un trajet vital. Mais cette acceptation létale est intériorisation de la transcendance normative d'un Socius qui barre l'accès au Soi et ne subsiste que de se propager. Même si son tout, indûment, se prétend plus que la somme des parties, n'existe en fait que les individus réels, hic et nunc.
C'est bien dans les chairs que l'Idée s'actualise, non sur une neutre surface d'inscription virtuelle ni même en quelque enregistrement holographique de Morel.
Il est bien évident que toute oligarchie n'est pas aristocratique. Sachons donc garder intact un certain esprit de sérieux adéquat aux tourments infernaux de cette majorité qui acquitte ses quotidiennes livres de chair pour les fantasmes narcissiques d’une infime minorité.
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« Le réel, c'est quand on se cogne. » (Lacan)
Le transfert est délire car la pensée n'est pensée de personne, fulgurant, universelle, les corps singuliers. En effet, le miroir réfléchit la lumière ; il ne peut fixer des images, ni, subséquemment, des matières. Non pas un quelconque miroitement mais une duplication impaire et tournoyante. Oui, deux miroirs face à face ne produisent point un tableau, même idyllique, mais déclosent l'infini.
Pourtant, sans cesse aux aguets, à l’affût d’un animal inconnu, ils redoutent ce qu'ils aperçurent jadis près de la pierre noire d’obsidienne. Là, permission fut faite, sans trop de périls intellectuels ni de surprises émotionnelles, de fantasmer leur identité. Aucun événement n'en troublerait plus la fixité brillante et fantomatique, nervure égophore, chiffre de leur place stratégique au sein du Socius.
Mais une identité de ce type est ce qui, par excellence, n'existe pas ; l'idole n'est pas même iconique. Puisque l'être de ce qui n'existe pas est le fantasme, cela équivaut, sous une matière formalisée, à s'arborer tel un scribe anticipatif et atropique du motif d'un trajet vital. Mais cette acceptation létale est intériorisation de la transcendance normative d'un Socius qui barre l'accès au Soi et ne subsiste que de se propager. Même si son tout, indûment, se prétend plus que la somme des parties, n'existe en fait que les individus réels, hic et nunc.
C'est bien dans les chairs que l'Idée s'actualise, non sur une neutre surface d'inscription virtuelle ni même en quelque enregistrement holographique de Morel.
Il est bien évident que toute oligarchie n'est pas aristocratique. Sachons donc garder intact un certain esprit de sérieux adéquat aux tourments infernaux de cette majorité qui acquitte ses quotidiennes livres de chair pour les fantasmes narcissiques d’une infime minorité.
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Commentaires
Les deux hommes de dos:
"-Qui êtes vous?"
L'homme qui s'avance:
"-Je suis, et vous qui êtes-vous?"
Les deux hommes de dos:
"-Au singulier "personne", au pluriel "tout le monde"."
Écrit par : "I am that I am" | 20/12/2005
Se deum delirare...
Écrit par : Kate | 21/12/2005
Magister, vous multipliez les états de grâce !
Qui êtes vous ?
Écrit par : Lambert Saint-Paul | 22/12/2005
Le moment de la décision ne se précède pas . Mais il vient au terme de telles luttes internes entre des volontés de puissance que , bien que ne le connaissant pas , nous le reconnaissons comme le moment venu de la transvaluation .
Écrit par : simone | 24/12/2005
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