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25/03/2005

Holzweg platonique

Diotime de Mantinée instruit Socrate de la sagesse dans les choses de l'amour :

« Si la vie vaut la peine d'être vécue, c'est à ce moment : lorsque l'humain contemple la Beauté en soi. Si tu y arrives, l'or, la parure, les beaux jeunes gens dont la vue te trouble aujourd'hui, tout cela te semblera terne. Songe au bonheur de celui qui voit le Beau lui-même, simple, pur, sans mélange, plutôt que la beauté chargée de chairs, de couleurs et de cent autres artifices périssables... »

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Il peut être utile de compléter la lecture du Banquet par celle du Phèdre. On reste néanmoins dubitatif et Alcibiade insatisfait. N'y a-t-il pas chez Platon une subreption, une étrange inversion ? Que peut être une métaphysique qui justifie finalement une telle abstention des sens ?

L'objet du désir ne peut être un objet. Certes. Mais qui peut bien concevoir selon le schème de l'objet un corps animé si ce n'est un maniaco-dépressif oscillant entre l'envol ivre vers l'Idée et la chute catatonique dans le chaos ?

Alors est-ce vraiment une bêtise de citer ce qui est beau lorsqu'on demande ce qu'est le beau ? Ou bien est-ce plutôt dans la question "qu'est-ce que ?" elle-même que réside ladite bêtise ? En effet, la question alternative "qui ?" posée par le sophiste Hippias a au moins le mérite de conduire à pénétrer directement l'essence réelle au lieu de la perdre dans les marais nihilistes de l'aporie.

 

 

 

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