06/05/2005
Archie(s)
« [...] vers quoi regarde le nomothète quand il institue les noms ? [...] c'est en regardant vers cela même qu'est le nom qu'il doit produire et instituer tous les noms. » (Platon, Cratyle)
Les dialecticiens, affirme Socrate, savent interroger et répondre. Comme le montre le Livre VII de La République, les mathématiciens ne le peuvent pas. Ceux-ci rêvent d'une intelligibilité si absolument rationnelle qu'elle n'aurait pas à rendre raison. Ce songe de pureté et de transparence les empêche de s'interroger sur la cause de l'intelligibilité de l'être intelligible. Leurs hypothèses dérivent d'une hypothèse première qu'ils sont incapables de mettre en mouvement. Ils n'atteignent pas à l'anhypothétique, à la question des principes : la cohérence est manquée. Sont-ils différents des élèves de l'Institut Benjamenta de Walser et des frères Quay ? Maintenus dans leur rêve, ils sont conduits à d' « infantiles arguties » sur qu'ils croient être un scandale, une monstrueuse contradiction : que l'un est multiple et que le multiple un.
Que fait le dialecticien ? Il se libère des déterminations et de l'axiologie dictées par la doxa, donc par la koinè. Il rassemble le multiple et divise l'un, mais cette unification et cette multiplication ne passe pas par ce que le langage institue. Elle lui est inassignable. Ainsi, le mathématicien est-il rangé par Socrate du côté des « chasseurs de cailles » et le général de celui des « tueurs de poux ». C'est par la rupture avec l'opinion que se manifeste la liberté du dialecticien, par le courage d'être paradoxal. Car l'intelligence ne se soumet à aucun impératif extérieur, elle n'est limitée que par elle-même, « à condition toutefois qu'elle soit une intelligence vraiment libre. »
Alors, cette source, cette intelligibilité de l'intelligible, faut-il dire que c'est le Bien ? Ce serait être platonicien. Mais être platonicien, n'est-ce pas plutôt créer un autre, d'autres concepts en rapport avec des problèmes qui ne sont plus platoniciens ?
Les dialecticiens, affirme Socrate, savent interroger et répondre. Comme le montre le Livre VII de La République, les mathématiciens ne le peuvent pas. Ceux-ci rêvent d'une intelligibilité si absolument rationnelle qu'elle n'aurait pas à rendre raison. Ce songe de pureté et de transparence les empêche de s'interroger sur la cause de l'intelligibilité de l'être intelligible. Leurs hypothèses dérivent d'une hypothèse première qu'ils sont incapables de mettre en mouvement. Ils n'atteignent pas à l'anhypothétique, à la question des principes : la cohérence est manquée. Sont-ils différents des élèves de l'Institut Benjamenta de Walser et des frères Quay ? Maintenus dans leur rêve, ils sont conduits à d' « infantiles arguties » sur qu'ils croient être un scandale, une monstrueuse contradiction : que l'un est multiple et que le multiple un.
Que fait le dialecticien ? Il se libère des déterminations et de l'axiologie dictées par la doxa, donc par la koinè. Il rassemble le multiple et divise l'un, mais cette unification et cette multiplication ne passe pas par ce que le langage institue. Elle lui est inassignable. Ainsi, le mathématicien est-il rangé par Socrate du côté des « chasseurs de cailles » et le général de celui des « tueurs de poux ». C'est par la rupture avec l'opinion que se manifeste la liberté du dialecticien, par le courage d'être paradoxal. Car l'intelligence ne se soumet à aucun impératif extérieur, elle n'est limitée que par elle-même, « à condition toutefois qu'elle soit une intelligence vraiment libre. »
Alors, cette source, cette intelligibilité de l'intelligible, faut-il dire que c'est le Bien ? Ce serait être platonicien. Mais être platonicien, n'est-ce pas plutôt créer un autre, d'autres concepts en rapport avec des problèmes qui ne sont plus platoniciens ?
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