12/04/2007
Vox populi
« Toute croyance ne se nourrit que d’une horreur à l’égard de sa propre lucidité, ne se soutient que d’un combat incessant contre l’évidence, - combat que son caractère désespéré à plus ou moins long terme contribue à rendre pitoyable et même héroïque. Les forces vives sont ici du côté de ceux qu’on désigne volontiers comme subissants et opprimés, alors qu’ils sont les véritables agissants et oppresseurs ; car dans ce combat l’Etat, l’Eglise, la police ne jouent qu’un rôle secondaire, comme le remarque Cioran : non pas provocateurs mais bien réceptionnistes de la vindicte générale, simples organisateurs de la haine. » (Rosset)
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« On trouvera peut-être nos idées un peu fortes : qu’est-ce que cela fait ? N’a-t-on pas acquis le droit de tout dire ? » (Sade)
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« Tout ce qu’écrit Sade est humour » (Sollers)
Nous tenterons ici d'avancer un paradoxe, c'est-à-dire un raisonnement argumenté qui s'écarte de la doxa, et auquel il est possible d’attribuer une valeur de vérité, c'est-à-dire, par exemple, le vrai ou le faux. Ajoutons qu'il est bien évident que cette innocente Gedankenexperiment ne prétend pas à la nouveauté.
Voici.
On a coutume de dire que la tolérance a pour limite l'intolérance, et que l'on pourrait ainsi tolérer toute opinion, à l'exclusion, toutefois, de celle(s) qui ne vous tolère(nt) pas, vous ou votre opinion. La liberté, de même, s'arrêterait là où commence celle des autres. De surcroît, il est à remarquer que ces vertus sont souvent considérées comme "démocratiques".
Qu'est-ce à dire ?
Que c'est faux. Car si lesdites vertus sont posées comme légitimes, elles doivent être aussi déclarées universelles. Mais, évidemment, elles ne le sont pas. Pourquoi ? Simplement parce que la tolérance octroyée par le régime démocratique est isomorphe à celle du régime dictatorial. En effet, il est obvie que, à l'instar de la démocratie, la dictature tolère quiconque la tolère. Serait-ce alors une divergence quant à la primauté du fait sur le droit ? Pas davantage. Car dans un système majoritaire, c'est le nombre qui fait loi, lois qui ne sont pas édictées en référence à des valeurs qui le dépasse (ce qui serait réputé dictorial), mais selon des valeurs démocratiques immanentes à son exercice. Mais ceci, c'est la définition même du fait. Ainsi, en démocratie, est-ce bien le fait majoritaire qui constitue le droit. Finalement, le droit y revient au fait. Car que fait une majorité si ce n’est dicter sa loi à une minorité ? Quelle légitimité a ici le grand nombre, sinon celle du fait ? Les normes qui résultent d’une décision majoritaire peuvent, en droit, être opposées à la vérité, car ce qui fait la vérité universelle du théorème de Pythagore, par exemple, n'est pas lié au caractère majoritaire du nombre de ceux qui en soutiennent la vérité. Notons que l'expérience enseigne bien plutôt que c’est d’ordinaire à l'inverse que l’on assiste.
On pourra toujours dire : les normes ne sont pas vraies ou fausses, elles n'impliquent pas la vérité de ce qu'elles affirment, mais seulement le caractère permis ou interdit, autorisé ou prohibé, des cas qui tombent sous les lois particulières. Il est clair que deux lois consécutives, relatives à une même question, ne peuvent que se contredire. Sauf à dire, en effet, que ce qui était vrai est devenu faux, et donc que ce qui est vrai actuellement ne l'est que relativement, adverbe indiquant que, a minima, existe au moins un énoncé vrai, celui qui affirme la variabilité de la valeur de vérité des propositions. Il est bien connu que le relativiste déclare tous les jugements relatifs, à l'exception, au moins, de celui consistant à dire que tous les jugements sont relatifs. En se proférant, ce jugement érige une vérité, celle du relativisme, ce qui suffit à impliquer qu'il y a un sens à déclarer vraie ou fausse quelque assertion. En conséquence, le relativisme n'existe pas, et ce que l'on nomme ainsi se révèle être un absolutisme, qui donc prétend être, ou avoir, une valeur suréminente, transcendant tous les autres jugements. On peut bien en inférer, comme corollaire, que la raison revient à celui qui a parlé le dernier. En démocratie, donc, les lois sont par-delà le vrai et le faux, arbitraires donc. Sont-elles pour autant par-delà le bien et le mal ?
Voyons. Prima facie, il semble qu'il faille en conclure que les normes peuvent être, si ce n'est vraies ou fausses en tant que telles - puisque l'on choisit de réserver ce type de qualification à leur énonciation - du moins bonnes ou mauvaises, relativement. Relativement à une valeur qui puisse trancher entre elles, quelle qu'elle soit d'ailleurs, et qui incarnera le bien.
On s'aperçoit par conséquent que ce n'est pas de dire ce qui est bien mais de dire le bien qui est mal. En démocratie. Il y faut donc que la valeur qui permet de trancher entre ce qui est bien et ce qui mal ne soit pas révélée, soit tue, soit, encore, déguisée. C'est bon et vrai pour soi, pas en soi, donc il faut que tu sois comme moi, sinon tu n'es pas démocrate et je ne puis donc te tolérer. En pratiquant un autre raisonnement que ce dernier, on serait censé sombrer dans la dictature, ou du moins dans un désir dictatorial. Mais on serait tenté de se dire que celui qui profère cette accusation y est tombé avant soi.
Il suffirait donc de proclamer que la démocratie s'oppose à la dictature, qu'elle est la garante de la liberté, pour être démocrate, et ce, même si, en fait, celle-ci est semblable à la dictature. Il suffirait tout bonnement d'abandonner le principe de non-contradiction. Soyons rassurés : le plus grand nombre ne l'a jamais adopté.
Car la démocratie, loin d'incarner l'intérêt général, promeut l'intérêt particulier, et en l'espèce, celui, théoriquement, de la majorité. La démocratie, loin d'être opposée à dictature, n'en est finalement qu'un type, à savoir, précisément, la dictature de la majorité. Une légitimité entée à une majorité relève de l'opinion, c'est-à-dire ne peut être vraie que par hasard. Il suffirait donc de penser comme le plus grand nombre pour que votre volonté soit faite. Il s'agit clairement là d'une incitation à être n'importe qui, id est à le devenir ou à le rester. Pur conformisme donc, même dans le désir de différence, à condition que ce soit celle de tous. En démocratie, il n'y que le suffrage qui soit universel en droit, pas son produit. Celui-ci n'est que l'institutionnalisation de la domination aveugle, celle du pur rapport numérique, auquel, pour faire bonne mesure, on adjoint son déni. Bref, le fait brut y est souverain, et ce, d'autant plus que le langage y perd sa consistance. On a bien entendu affaire à un fantasme car, si l'union fait la force, le nombre n'est pas une condition nécessaire de celle-ci.
La dictature non démocratique a ceci de supérieur à la démocratique que, d'une part, le langage y conserve son sens, et qu'en conséquence, on peut y tolérer en plus l'opinion de ceux qui, comme le démocrate, ne vous tolèrent pas. On se contente seulement, conformément à la nature assumée de la dictature, de l'écarter du pouvoir. On y adjoint même, libéralement, une raison : comment un être tel que le démocrate, qui est certes tout aussi dictatorial, mais s'avère en sus incohérent, pourrait-il être apte à gouverner ?
Dans toute dictature, qu'elle soit démocratique ou qu'elle ne le soit pas, c'est le fait qui prime. Dans le premier cas, on garde l'illusion qu'il ne s'agit pas d'une dictature en proclamant, par le biais du vote, que sa voix vaut n'importe quelle autre, et l'on ne conserve de l'universel que le fantasme, car seule la cessation de ces voix les constitue comme équivalentes, dans un silence d'urne. Ainsi, celui ou ceux qui, post festum, exerceront le pouvoir dictatorial démocratique parleront par principe de cette même voix qui est semblable à toute autre, qui sera donc celle de chacun, à défaut d'être celle de tous. Simplement, cette voix, on l'a vu, est incohérente, et équivaut logiquement à n'importe quelle autre, n'étant malheureusement pas muette, mais également contradictoire. Avoir un discours inconsistant en effet, cela revient à dire tout et son contraire, c'est-à-dire à n'avoir rien à dire, si ce n'est dicter des intérêts catégoriels (rien ne ressemble d'ailleurs plus au discours d'un partisan que celui d'un autre partisan). De l'incohérence à l'irresponsabilité, la conséquence est bonne ; une irresponsabilité qui s'accommode d'ailleurs de tous les déterminismes. Dans le second cas, même si le fait de la dictature fait le droit, le vrai comme tel peut être dit, c'est-à-dire avéré. Par exemple, on peut y asserter que le droit est une émanation du fait, et donc que la liberté du démocrate s'arrête en effet là où commence celle du dictateur (individu ou groupe). L'universel est préservé au moins dans la mesure où le sont le principe d'identité et celui de non-contradiction. Il appert donc que seule la dictature non démocratique est cohérente, et notamment en ceci qu'elle n'est pas celle de l'opinion. Notons que c'est une démonstration de ce genre qui valut un Nobel à Arrow.
Faut-il conclure, avec Barthes, que la langue est fasciste ? Ou alors s'aviser que c'est le fait même d'avoir quelque illusion sur les vertus démocratiques qui engendre la tyrannie (douce ou tranchante) en tant que dernier stade de l'ochlocratie ? Ou bien que c'est la dimension symbolique qui est dissoute par l'inconsistance de la langue, cet illogisme non dialectique qui s'égalerait au luxe d'avoir le moyens de pouvoir croire que la violence est avant tout symbolique ? Ou encore que c'est une violence intolérable que de se faire violence, c'est-à-dire d'accepter le symbolique, donc d'être son propre maître ? Ou que l'incapacité à se dominer pousse au désir de dominer et d'être dominé ? Ou devra-t-on admettre que la démocratie, puisque pure chimère, ne peut perdurer qu’à la condition de ne pas dire ce qu’elle est, ou plutôt en disant qu’elle n’est pas ce qu’elle est ? Ou bien asserter que, dans un triangle, la somme des angles est égale à deux droits, est une affirmation dictatoriale ? Ou alors ce paradoxe n'est-il qu'une absurdité, un paralogisme voire un paramoralisme ? Ou n'est-il qu'un paradoxe, c'est-à-dire qu'il n'est pas une opinion ? Que serait-il alors ? Pas quelque chose de faux en tous cas, s'il n'y a que des opinions... Ou bien ? Ou bien ? Ou bien, quoi ?
19:30 | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
Dites-donc, Rosset est à la page en ce moment!
Votre note est (relativement!) convaincante et s'inscrit (relativement!) dans le régime démocratique. On lui reprocherait d'être trop vraie peut-être... Je comprends votre nostalgie platonicienne (et quelque peu badiousienne non?). N'oubliez pas vos pensées de par-derrière quand même...
Bien à vous,
Nicolas
Écrit par : nicolas | 16/04/2007
Bonjour à vous, Nicolas.
'Mes pensées de par-derrière' ? Je ne les oublie pas, n'ayant pas ici donné d'opinion ni encore moins exprimé de nostalgie, mais bien proposé un argument à propos duquel aucune opinion (qu'elle soit d'ailleurs celle - ou pas - de Platon, de Badiou, de Protagoras, de Héraclite, de Galois, de Deleuze, de Nietzsche, de Robespierre, de Sade, de Mirabeau, de Rosset, d'un démocrate ou de quiconque) ne peut avoir d'importance, et ce, contrairement à une éventuelle argumentation critique, réfutative etc., qu'elle soit anonyme ou non, mais en tout cas pas d'autorité.
Car cette note ne suit pas la logique du 'régime démocratique', même si elle en est contemporaine. Elle présente un raisonnement qui prétend en effet être cohérent, c'est-à-dire vrai ou faux de manière universelle, et donc indépendamment de tout vote ou jugement contingent.
'Trop vraie' ? Peut-être. 'Relativement' ? Probablement. Oui, pourquoi donc être plus booléen que Boole ? Mais à quoi ? A moins de préciser ce point, il s'agit là d'énoncés dépourvus de sens.
Écrit par : Anaximandrake | 16/04/2007
Est-ce un hasard si l'un des penseurs politiques les plus sceptiques et conservateurs à la fois fut également grand mathématicien et amateur d'absolu? Pascal n'a pas eu le goût, mauvais ou bon, je ne sais pas, d'accorder au politique d'avoir part aux vérités. Voilà un saut que seuls les grands prêtres osent faire.
Écrit par : nicolas | 16/04/2007
C'est le point en effet, Nicolas. Et il faut dire en effet que le politique, pour Pascal, bien qu'étant divertissement, dépend finalement des vérités de foi, et donc y 'participe' - si l'on veut - à la manière platonicienne.
Est-ce un hasard, si Deleuze, penseur politique athée, révolutionnaire et antidémocrate, disait avoir peu de goût pour la question de la vérité ? Car si Badiou pense philosophiquement 'sous conditions' des mathématiques, de l'art, de l'amour et de la politique, seules activités, selon lui, productrices de vérités, Deleuze excepte la politique des 'chaoïdes', que sont les sciences, les arts et la philosophie, en tant qu'activités créatrices. En effet, pour Deleuze, 'on connaît des discours imbéciles faits tout entier de vérités', et '[d]u vrai, nous avons toujours la part que nous méritons nous-mêmes d'après le sens de ce que nous disons.' Rien ne serait-il hors politique ?
Toutefois, cela ne rend que plus urgent le traitement idoine de l'argument proposé, car n'en demeure pas moins que tout énoncé politique se réfère, implicitement au moins, aux valeurs de vérité et de morale. Même s'il ne prétend pas être lui-même vrai ou faux absolument mais seulement probable, ni incarner le bien ou le mal en tant que tel, il postule l'existence de ces valeurs et s'y dit relativement à elles. Un 'saut' de 'grand prêtre' qui paraît donc la chose du monde la mieux partagée. De même, on pourrait asserter avec raison qu'en démocratie le vote est une communion de type religieux.
Écrit par : Anaximandrake | 16/04/2007
Merci pour ce texte brillant, but permets moi de jouer au candide et d'être, il se peut, hors-sujet.
1) Il ne me semble pas que la politique (et le processus démocratique en l'occurence) ait avoir part avec la vérité mais plutôt avec la légitimité. La question posée n'est pas de savoir si telle ou telle proposition est vraie ou fausse (et la politique c'est justement de sortir de cette alternative en créant la norme - en adoptant une proposition factuelle nous ne créons pas le fait correspondant alors qu'adopter une proposition normative, c'est créer la norme en question cf Popper), la question posée est donc celle du pouvoir ,de sa légitimation.
2) Toute la théorie démocratique s'est justement construite autour du rapport entre légitimité arithmétique (la majorité) et légitimité philosophique (l'unanimité). Pour la théorie démocratique ce n'est pas la majorité qui gouverne, c’est un rapport de la majorité à une modération de cette majorité par des principes de droit, lesquels représentent la volonté générale dans le long terme (cf Rosanvallon). Et c'est par cette modération que l'on peut essayer, tenter d'échapper à la fameuse tyrannie de la majorité Tocquevilienne. Car effectivement il ne s'agit pas de "confondre le pouvoir des majorités avec le caprice de l’instant"(Renan).
Écrit par : Tlön | 17/04/2007
Merci à toi, cher Tlön. A vrai dire, tu ressembles plus ici à un churchillien subtil qu'à un candide, personnages conceptuels qui s'accordent toutefois sur leur critère ultime d'évaluation.
Comme je l'ai rappelé, donc, les énoncés juridiques dérivent bien d'une légitimité, légitimité qui correspond à une conformité (au moins partielle) à la raison, à la morale ou au fait. Il est bien clair - et l'ai d'ailleurs écrit dans ce texte - que le vrai et le faux sont généralement réservés à l'énoncé d'une norme. Mais toute norme dérive d'une valeur, ne serait-ce que celle de l'arbitraire de la force. Ainsi : il est vrai que si tel fait se présente, il est le cas de telle loi, loi qui donc s'appliquera (en théorie du moins) et aura telles conséquences pour le cas en question ; ceci a pour but d'établir un état de fait conforme à un droit particulier, c'est-à-dire à un autre fait. On a bien affaire à une opération logique. On va du fait au fait en passant par le droit ou la norme qui en sont un aussi (créé, comme le dit Popper) mais qui, lui, puisque de nature logique, fonctionne selon les règles du vrai et du faux. De plus, on ne peut comparer la légitimité des normes que parce que chacune d'elles se réclame d'une plus ou moins grande adéquation à des valeurs. Ainsi, toute légitimité est-elle entée à des valeurs qui ne peuvent s'articuler que par la supposition des idées de vérité, de bien ou de force. Par exemple, il est clair que la légitimité arithmétique est fondamentalement liée à celle de la force, même s'il devrait aller de soi que cette légitimité est fantasmatique puisque le nombre ne fait pas la force, mais n'en a que l'apparence.
Dans ce cadre, la légitimité des principes de droit censés modérer le gouvernement de la majorité ne subsiste que parce qu'elle ne s'oppose pas à ladite majorité et s'avère donc acceptée par elle. Il est en effet évident que la souveraineté obéit au principe binaire du tout ou rien, tout comme il est indéniable que quiconque vote pose que sa voix vaut n'importe quelle autre. Rien n'empêche donc que les représentants de la majorité gravent dans le marbre en toute légitimité n'importe quels principes et règles juridiques, faisant fi des principes antérieurs. C'est ce que peut décider la majorité de façon souveraine, et c'est donc bien elle qui gouverne. La question des corps intermédiaires, que l'on peut (c'est une option) qualifier de modérateurs, est bien ce pour quoi j'ai employé l'adverbe "théoriquement" dans la phrase reprise par ce fieffé soixante-huitard de sk†ns, à savoir : "la démocratie, loin d'incarner l'intérêt général, promeut l'intérêt particulier, et en l'espèce, théoriquement, celui de la majorité." Un intérêt particulier peut être capté au profit de la réalisation d'un autre, qui se sert du premier comme alibi.
En démocratie, toute légitimité n'est pas celle de la majorité, mais toute légitimité n'en est pas moins dépendante des principes qui font qu'elle est une légitimité : morale, raison, fait, c'est-à-dire bien, vérité, force. Rien en effet ne permet de soutenir ce qu'affirme Rosanvallon concernant la volonté générale, car la modérer c'est s'opposer à son exercice, et donc considérer qu'elle n'est pas souveraine. S'en faire l'interprète, c'est l'incarner et donc, cela revient à s'arroger l'exercice de la souveraineté. Il s'agit là d'une dictature d'une minorité s'appuyant sur l'illusion de la volonté générale, nécessaire en l'absence d'une puissance de coercition suffisante. Car sinon, l'intérêt général pourrait être énoncé, et donc se risquer à s'opposer à la volonté générale. En effet, celle-ci ne peut pas être identifiée à l'intérêt général puisque la volonté générale peut s'avérer être un 'caprice' particulier, et donc oeuvrer contre l'intérêt général.
Je ne dirai pas que la légitimité philosophique est celle de l'unanimité, puisqu'il y en a certains pour opiner de la fausseté du théorème de Thalès. Cette légitimité est plutôt celle de l'universel, qui est comme la source de toutes les autres. C'est en effet de l'universel dont, in fine, se réclament (même implicitement, on l'a vu) sans toutefois l'atteindre, les autres légitimités.
Écrit par : Anaximandrake | 17/04/2007
Le sujet semble d'actualité. Un point de vue "historique"
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/utls/archives.php
Plus particulièrement la 3 et la 4
Écrit par : Tlön | 19/04/2007
Euh, et tu crois qu'il y a risque d'épidèmie là ou bien ? Parceque pour la dermocracite aigüe le traitement à la courtizone ça n'a pas l'air d'être suffisant ?
Écrit par : Pessah | 20/04/2007
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