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09/02/2005

Meis et amicis

« Ce silence qui nous est commun aujourd’hui, mais dont je suis seul à me souvenir, je dois essayer d’y répondre. » (Maurice Blanchot, L’Amitié).

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Ce rien que vous trouvez au fond de "vous-mêmes" n’est pas manque ("structural" selon l’une de ses dernières versions) comme tentent de vous le faire croire ces rudimentaires sophistes.

Ledit rien ne serait manque que s’il y avait possibilité de quelque chose en son lieu. Certes, en fins rhéteurs, certains demi habiles ne laisseront pas de vous opposer que le manque est précisément quelque chose. Ce qui est vrai, indubitable même. N'est-ce pas ce que laissait entendre le malicieux Descartes avec son Cogito ?

Restons donc Classiques : nous réaffirmons que « le néant n’a pas de propriétés ». Nous récusons tout "effet", toute mystification, et ce, en tant que vilenie. Vous ne trouverez le plein que là où il ne manque pas, c’est-à-dire là où il est. Il ne pourrait manquer là où il n’est pas que s’il y était. Ce qui revient à dire qu’il est logiquement contradictoire qu’il manque. En effet, il ne manque pas à sa place puisque ce n’est pas la sienne.

Certes, il y a du vide là où vous cherchez du plein.

Mais la question est : qui a intérêt à mettre votre désir, qui ne manque de rien, dans une impasse ? Qui peut vouloir ériger la contradiction en fondement de l’ontologie ? Ceux qui satisfont le leur de votre impuissance, ceux qui règnent par et sur l'angoisse. Car, et c'est l'unique axiome de leur "science", ils n'ignorent pas que l'angoisse est le lien au manque.

Le logion parménidien doit donc être tenu : « L'Être est, le non-Être n'est pas ».

Shaw, lucide, ironise : « liberté implique responsabilité ; c'est là pourquoi la plupart des hommes la redoutent. » Il en va de même pour l’intellection : jamais ceci à votre place on ne le pourra. Même s’il eût mieux valu qu’il se l’appliquât à lui-même (De Quincey, dans son chef-d'oeuvre, nous le confirme), Kant donnait un conseil avisé : « Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. »

Puisque le Socius ne subsume en fait que flatus vocis de rôles théâtraux, ceux-ci dureront tant que chacun en jouira, c’est-à-dire y trouvera la satisfaction spéculaire de son désir cavernicole.

Seulement, ces saynètes éculées, profondément, nous ennuient. Et ici nul Lycée, Jardin ou Portique. Au contraire, par une singulière transformation topologique, en lieu et place, ne se donne à voir sur l’Agora désaffectée que la version scénique pour abêtis du pourtant universel Roman de Renart.

L'alternative est : le fantasme, on le dissipe ou en jouit.

 

 

 

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