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11/02/2006

Inter pares

« L'égalité, cette chimère des vilains, n'existe vraiment qu'entre nobles. » (Barbey d'Aurevilly)

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« On comprend pourquoi, dans la psychanalyse, l'hystérique guérit de tout sauf de son hystérie. » (Lacan)

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Même si, au contraire de la pharmaco-psychiatrie, la psychanalyse est une pensée, elle n'en demeure pas moins un conservatisme.

En quoi ?

En ceci que l'hystérique ne comprend que les rapports de domination. Cette structure psychique, essentiellement revendicative, a ceci de particulier qu'elle ne domine que si elle est dominée. Il ne faut pas alors être grand clerc pour subodorer immédiatement que la subreption est langagière ; la liberté et l'égalité ne sont que réclamées.

Qui, véritablement, est sine domino ?

Le maître, certes. Mais il s'agit de s'aviser que le maître n'est pourtant tel que par rapport au servus. Est donc réellement sine domino celui qui refuse le rapport de domination lui-même, et pas seulement l'une des places qui le constitue. En effet, l'homme libre, lors du combat à mort de pur prestige que décrit Hegel et qu'accentuent Kojève et Lacan, au contraire du maître, n'asservit pas le vaincu : il l'achève. Comme dit l'admirable Courier, « ils connaîtraient en rougissant, qu'on ne gagne rien à dominer ; qu'il n'est tyran qui n'obéisse, ni maître qui ne soit esclave ; et perdant la funeste envie de s'opprimer les uns les autres, ils voudraient vivre et laisser vivre. » On pourrait ajouter : et laisser mourir.

Oui, la revendication hystérique est bien position servile et sophistique. A qui dit-on « tu es libre ! » sinon à un esclave qu'on affranchit ? En effet, c'est l'homme libre, et non le psychanalyste, ce maître qui nécessite l'hystérique, qui ne s'autorise que de lui-même.





Commentaires

Omnia vincit amor.

Écrit par : Sol Invictus | 11/02/2006

« Tout dans l'aspect physique de l'acteur comme dans celui du pestiféré, montre que la vie a réagi au paroxisme, et pourtant, il ne s'est rien passé. »

Écrit par : Antonin Artaud | 11/02/2006

« L’âme ne conçoit rien sous le caractère de l’éternité qu’en tant qu’elle conçoit l’essence de son corps sous le caractère de l’éternité »

Écrit par : BdS | 11/02/2006

Politique fiction, la défaite de la gauche en 2007



Le résultat des présidentielles de 1974 ou de 1981 laissait planer un suspense dans la mesure où la gauche portait des espérances et qu’en ce type de conjoncture, le vote des électeurs est imprévisible car incorporant une part de passion, d’émotion et d’élans irraisonnés (à noter que Mitterrand, tel un sourcier des âmes, savait capter les forces souterraines). Si on compare avec la situation actuelle, il est certain que l’espérance a disparu et que s’il faut faire intervenir des élans irraisonnés, ce sont surtout ceux liés à la peur du lendemain ainsi qu’aux diverses insécurités. Le reste est une question de choix rationnels. Concernant le volet des craintes, la droite est bien placée pour y répondre et pour le reste, il y a fort à parier que la défaite de la gauche est déjà inscrite dans la mesure ou des raisonnements politiques peuvent expliquer les choix rationnels vers l’un ou l’autre camp.



Examinons le contexte actuel. Une partie importante des Français se trouve dans une situation relativement épargnée par l’insécurité économique, notamment tous ceux qui sont à la retraite après avoir fait une carrière correcte. La France suit son cours et décline lentement. Dans ce genre de situation, l’électeur choisit rationnellement le camp qui assure le mieux l’intendance. Si on ajoute l’insécurité physique puis les diverses craintes rationnelles ou non, virus, climat, pollution, alors la droite est parfaite dans le rôle de la gestion du pays.

Prenons maintenant les hommes. A droite, seuls deux personnes se détachent comme possibles présidentiables et président, Sarkozy et de Villepin. Il ne serait pas étonnant que le second se présente alors que le président le l’UMP vise Matignon. A un moment, le sens des responsabilités devrait l’emporter. Quant à la gauche, c’est franchement le merdier au point que l’électeur ne sait plus où donner de la tête et finit par avoir l’esprit brouillé ce qui n’est pas très bon dans un contexte de peur. La droite rassure, la gauche inquiète.

Considérons les militants. Le PS est un parti vieillissant et dont la représentativité s’écarte du pays, à la fois au niveau des classes sociales et des générations. L’UMP a de son côté une jeunesse militante toute neuve, séduite par la personnalité de Sarkozy. Voilà un point de plus pour la droite. On notera la forte présence des blogs de droite sur la toile ainsi que la réticulation laissant supposer un sens de l’équipe et de l’action cohérente. Voir la cartographie que propose notre ami blogitologue Versac.

Restent les alliances. A gauche, la défense du modèle français ne tient plus, enfin, disons qu’elle n’est plus suffisante pour servir d’argument décisif. Le PS est tiraillé. D’un côté une aile social-étatiste ancrée dans l’archaïsme, avec Mélanchon et Emmanuelli, séduite par une alliance avec un PC qui ne pèse plus grand chose. L’extrême-gauche n’a pas une culture de gouvernement ; de l’autre côté une aile réformiste sociale libérale défendue par DSK (qui en fait est ambigu), S. Royal, Rocard et Kouchner. Le PS est pris en tenaille dans un dispositif qui ne peut pas gagner. S’il se rapproche de l’aile libérale, il devient crédible mais perd les voix de l’aile étatiste et surtout, celle des extrêmes préférant la politique du pire pour exister comme force d’opposition, à la manière des islamistes prenant des couleurs dès lors qu’ils trouvent matière à se disputer avec l’Occident. Si à l’inverse le PS prend une orientation socialiste traditionnelle, il perd de sa crédibilité et le Français saura s’y retrouver à moins qu’un candidat suffisamment rusé puisse berner les électeurs en proposant un programme contradictoire. Le mieux placé pour réaliser cette prouesse incertaine est DSK.



La seule option gagnante serait une alliance PS UDF, sorte de pari risqué mais au demeurant bien improbable tant le centre libéral a pour tradition d’être naturellement allié à la droite. Donc, au terme de cette spéculation bâclée, nous pouvons annoncer la défaite de la gauche en 2007.

Écrit par : Fulcanelli | 12/02/2006

"La soumission est la source des lumières; plus on veut raisonner, plus on s'égare." Jean-Baptiste Massillon

Écrit par : A non domino | 13/02/2006

Bien sûr ! Et aussi, comme l'écrit Orwell, "la liberté c'est l'esclavage". Et puis, A = non-A et réciproquement. N'est-ce pas ? Ou plutôt, n'est-ce ? Ou les deux ? Ou l'un ? Ou : rien ?

Écrit par : Anaximandrake | 13/02/2006

A n'égale pas toujours non-A... A non domino: latinisme signifiant "sans être le maître d’une chose"... en matière de propriété... ;-)

Écrit par : A non domino | 13/02/2006

Je me rappelle aussi mes années de collège. D'ailleurs, A n'égale jamais non-A, sauf en tant que mode dans la relation qui les lie comme troisième individu.

Écrit par : Anaximandrake | 13/02/2006

"Oh ! la noble âme ! Plût au ciel qu'il eût aussi écrit qu'il fallait accorder ses faveurs à la pauvreté plutôt qu'à l'opulence, à la vieillesse plutôt qu'à la jeunesse, et à toutes tes autres misères attachées à mon sort, comme à celui le la plupart d'entre nous ! Ce seraient là vraiment des discours agréables et utiles au peuple." (Platon)

"A non domino" est fort utile au peuple en ses Lapalissades grandes ouvertes !

Écrit par : Domina | 13/02/2006

antinomique, antigonique, et antilogoïque

Un divin triplet, qu'en pense Plotin ?

Écrit par : Fulcanelli | 13/02/2006

Je ne comprends pas vraiment ce que vous voulez dire. Serait-ce que le déploiement de la pensée psychanalytique se fait selon des schèmes dualistes à tonalité ethico-politique conservatrice, c’est-à-dire s’efforçant de vouloir perpétuer les structures des rapports de forces selon l’opposition dominant/dominé, tendant ainsi à l’acceptation résignée ou exacerbée de la nécessité ontologique de l’esclavagisme ? Qu’est-ce qui est signe d’un conservatisme : le fait d’interpréter l’hystérie comme la domination violente d’un désir de dominer, d’en faire le lot de tout esprit normalement socialisé, le fait que le psychanalyste ne peut en rien innover dans les processus de libération qu’il entreprend avec son patient l’enchaînant à d’indépassables rapports de domination avec autrui ?
Que veut-dire que c’est l’homme libre qui « nécessite » l’hystérique en « la laissant mourir » de par son indifférence noble et maîtrisée, que c’est l’homme libre qui ne s’autorise que de lui même, par opposition au psychanalyste? Serait-ce que ce dernier s'autoproclame maître de la libération du psychique d'un autre dont il dépend pour exercer quelque puissance?
Pourriez-vous développer sur quelques lignes ?

Écrit par : Ju | 13/02/2006

Dans votre feu de questions, issues de ne pas s'en tenir à la stricte lettre, vous oubliez, entre autres dimensions, celles du divan, qui s'avèrent, bien que limitées, centrales.

Écrit par : Anaximandrake | 13/02/2006

"Et du haut du divan elle souriait d'aise".

Écrit par : La très-chair | 13/02/2006

A=non^(p)(A)=(non O non O ... O non O non) (A) où p est un entier pair (père).

Écrit par : Bourbaki | 14/02/2006

il (S)'achève en bouton de retour.

Écrit par : "Osirisis". | 21/02/2006

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