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29/06/2005

Ultima ratio

« Je ne dis pas désir humain car, en fin de compte, l’homme qui joue avec le dé est captif du désir ainsi mis en jeu. Il ne sait pas l’origine de son désir, roulant avec le symbole écrit sur les six faces. » (Lacan, Le Séminaire, Livre II)

« L’idée même de réel comporte l’exclusion de tout sens. Ça n’est que pour autant que le réel est vidé de tout sens que nous pouvons un peu l’appréhender. » (Lacan, Le Séminaire, séance du 8 mars 1977)



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Le puissance du désir augmente ou diminue selon les intensités elles-mêmes mais chaque intensité est douée d’une sorte de « couleur », c'est-à-dire d'une densité, nuance ou tessiture spécifique qui l’individualise. En effet l'augmentation et la diminution ne s'y disent que relativement. Il semble donc bien que l’intensité n’ait pas de quantité absolue même s'il en va tout autrement du sens des affects.

C'est ainsi qu'une seule et même entité ou instance, le Soi, prend « conscience » de « son » contenu par l’intermédiaire de la réflection entre les individus. L’obstacle, qui est de taille, est qu'on en trouve qui se prennent pour des Moi. Or le Moi est une fausse unité, une fausse cohérence qui, pour subsister en tant qu’illusion, doit hypothéquer l’avenir sous la forme d’une croissance quasi cancéreuse en détruisant, c'est-à-dire en consommant, les possibles. C’est en effet sa contradiction interne qui le pousse à soumettre pour pouvoir projeter sa contradiction, faire d’autrui l’appendice imaginaire et souffrant de son Moi fictif. Mais pour faire un Moi, il faut au moins deux corps. Même la dialectique du Maître et de l’Esclave, cette caricature servile, nécessite deux êtres humains car elle porte sur des désirs et des consciences. Pas celle du Moi. En effet, il ne s'agit là que d'un rapport entre un objet et son possesseur. Ceci est patent, par exemple, dans le fétichisme. Rappelons la thèse de Federer, reprise par Bergler (la névrose de base) : l’esclave s’est voué au maître pour échapper à la panique à laquelle l’exposait sa liberté. Mais aussi bien ce maître n’est en fait que son instrument. Ellipse.

Par conséquent, et ce n'est pas du solipsisme, il y a un Soi, diversement modifié en esprits et corps qui sont des images, c'est-à-dire figures de l'imaginaire. Le Soi est pourtant traversé par la dimension symbolique du langage c'est-à-dire perçu comme un Autre qui affecte le Moi. Néanmoins le Soi est un et « irréflexible ». On ne peut le « voir » puisqu'il n'est pas un Moi, une image, mais au contraire là d'où l'on voit. Ainsi peut-on légitimement demander : le nihiliste n’est-il pas l'esclave sans maître ? Comment, sans cela et par exemple, un paranoïaque du tonneau de Rousseau pourrait-il concevoir les hommes libres par excellence, les Clisthène et Solon, comme des demi-dieux ?

Les nihilistes, et les cyniques le sont, prêchent, en silence ou non et entre autres, ceci : ne rien attendre. Mais c’est attendre rien. En fait, le nihiliste attend toujours quelque chose mais c’est le rien qu'il désire. Même averti par Blanchot que l'apocalypse déçoit, il attend, et c'est tout. Il ne se veut pas vivant, car c'est risquer, certes de jouir, mais surtout de souffrir : c'est mort qu'il se veut.

Oui, le nihilisme est la pierre de touche. Son sectateur est en deçà de l'intuition de la distinction entre joie et tristesse, entre augmentation et diminution de la puissance désirante. « Quel sens ? Quel sens ? » psalmodie ce drôle de paroissien, sorte d'Héraclite plébéien et relativiste, pour qui montée et descente sont un faux plat. Donc, là « où l’on se sent tout le système nerveux éclairé comme un photophore » (Artaud) est pour le nihiliste un lieu inconnu, ou peut-être oublié, c'est-à-dire, au moins, perdu. Il est vrai, comme le dit Gabriel Marcel, que ce type de philosophie, qui, fondamentalement, oppose à l’être une fin de non-recevoir, est cohérente, rationnelle, « philosophique » en somme. Sartre concède de même que l'esprit peut se nier et possède d'ailleurs la puissance infinie de le faire. Et déjà, le cavalier Descartes, ce Pascal d'avant la Chute, désignait la raison de cette étrange manie dans la disproportion entre entendement fini et volonté infinie. Dont acte.

Concluons. On a toujours pensé que la philosophie était en quelque sorte déformée par l’expérience, soit pour s’en réjouir (Nietzsche) soit pour s’en attrister (esprits « scientifiques »). Mais la science de ces déformations inéluctables, de ces lacs et entrelacs moïques, qui est évidemment une optique, une formation même, reste à faire. Disséminés dans la littérature universelle, quelques portulans tactiques et stratégiques, déconnectés et principalement offensifs, attendent un esperanto. Mais cette topologie adéquate à l'exhibition de ces tores paradoxaux, en effet, n'est pas encore construite. S'impose ici un dilemme éthique : ce qui est vu (se présente) par la simple inspection de l'esprit doit-il être théorisé (représenté) ou alors agi pragmatiquement ? Pour le reste, qui n'est pas qu'objet petit a, la joie est l'ultima ratio, même si, parodiant Laclos, conquérir devient notre destin.

Commentaires

N'attendre rien, ou attendre rien, c'est aussi développer un ressentiment secret envers son propre nihilisme, et des stratégies de vengeance qui consistent à (se) faire vainement attendre tout, afin d'être mieux le maître et l'esclave de soi-même, (s')imposer déception et reniement par des coups de fouet qui veulent détruire, plus encore que faire jouir.
Autrement dit, attendre la mort, c'est avoir envie de (se) tuer. Ça peut s'appeler aussi le désespoir. (mais le désespoir surmonté centuple l'intensité et les couleurs du désir, et l'efficacité dans la course à la joie !)

Écrit par : Alina | 29/06/2005

"Le Bienheureux Seigneur dit:

(...)

"Sache que Purusha (l'Ame) et Prakriti (la Nature) sont tous deux sans origine et éternels; mais les modes de la Nature et les formes inférieures qu'elle assume pour notre expérience consciente ont leur origine en Prakriti (dans les relations de ces deux entités).

La chaîne des causes et des effets et l'état de l'auteur de l'action sont créés par Prakriti; Purusha ressent le plaisir et la douleur. Purusha engagé dans Prakriti jouit des qualités nées de Prakriti; l'attachement aux qualités est la cause de sa naissance en matrices bonnes et mauvaises.

Témoin, source de l'assentiment, soutien du jeu de la Nature, jouissant de la Nature, Seigneur tout-puissant et Moi suprême, telle est l'Ame suprême logée en ce corps.

(...)

Tout être qui naît, mobile ou immobile, sache, ô meilleur des Bhâratas, qu'il naît de l'union entre le Champ et le Connaissant du Champ.

(...)

"Comme l'unique soleil illumine la terre entière, ainsi le Seigneur du Champ illumine le Champ entier, ô Bahârata.

Ceux qui, par les yeux de la connaissance, perçoive cette différence entre le Champ et le Connaissant du Champ et comment les être se libèrent de Prakriti, ils parviennent au Suprême"."
(La Bhagavad-Gîta)

Écrit par : L'anomalie du mental | 29/06/2005

Sans perdre les joies de ce qui n'est pas sûr, ce qui frémit, ce qui erre...

"... Murmures des enfants. Le soleil se couche dans un rougeoiement, s'abandonne, frémit (...)
Appuyés à la table, nous sommes assis et attendons (...) Que veux-tu de plus ? Nous sortons des tombeaux et nous voulons aussi parcourir ce monde, nous n'avons pas de plan précis."
Franz Kafka

Écrit par : Alina | 29/06/2005

« le Soi est un et « irréflexible ». On ne peut le « voir » puisqu'il n'est pas un Moi, une image, mais au contraire là d'où l'on voit. »

Pourquoi ce « là » serait-il par nature invisible ? Si l’œil ne peut se voir immédiatement, qu’il n’est pas naturellement un élément de son champ visuel, il suffit d’un miroir pour corriger cette situation.

Écrit par : Dm | 29/06/2005

Se voir voyant ? Très amusant. C'est justement la structure de l'hallucination du Moi. De même, est-ce l'oeil qui voit ? Et la puncta coacta ? Etc. etc. Voyons Dm, apporter la contradiction, ce qui fut toujours ici votre unique activité compulsive, requiert autre chose et davantage que ces truismes éculés. Je vois que vous n'avancez guère dans vos lectures et que de nombreux acquis nécessaires vous manquent, et d'abord la sortie hors de l'imaginaire, du premier genre de connaissance. Ayez au moins la décence de tenter de comprendre le problème qui est posé. Car, perpétuellement, vous passez, à dessein ou non (je n'en ai cure), à côté.

Oui Alina, il s'agit de ne pas oublier que la beauté de la vie réside en grande partie dans le fait qu'elle est capable de nous surprendre.

Écrit par : Anaximandrake | 29/06/2005

Vivre de toutes nos cellules. Programmation incessante qui nous hurle le scandale de la mort, cet impossible repos. Je vis et j'aime(rai), malgré tou(s)(t) puisque les dés sont jetés.

Concordes animi !

Écrit par : Lambert Saint-Paul | 29/06/2005

Oui.

Quant au "dilemme éthique", faut-il le reformuler et donc le résoudre ainsi : Aut Cesar, aut nihil ?
A première vue, la pragmatique vaincrait donc aux points.

Écrit par : Anaximandrake | 30/06/2005

Bonjour,
J’entrave quasiment que dalle à ce qui s’écrit sur ce site et pourtant je ne peux m’empêcher d’y revenir. C’est grave docteur ? Faut-il que je me plonge des années durant dans des sommes logico-philosophico-théologiques ?
Excusez le coté un rien vulgaire et direct de ce message mais je considère ce cyber-espace comme une sorte d’agora où les ignares dans mon genre peuvent interpeller les « philosophes » qui passent. Il ya trop de commentaires intelligent à mon goût.
Bien à vous.

Écrit par : Carpentier | 30/06/2005

« C'est justement la structure de l'hallucination du Moi »
Vous ne pouvez que vous borner à le proclamer.

Je ne sous-entends pas que c’est l’œil qui voit, mais que si ce qui vous permet de dire que le soi n’est pas visible c’est qu’il est là d’où l’on voit, c’est que, au mieux, vous vous référez au rapport de l’œil et de son champ visuel – et que, fut-ce pour cette référence, la conclusion d’irréflexibilité ne tient pas. S’il en est autrement, qu’est-ce donc qui vous conduit à penser que le « là d’où l’on voit » n’est pas visible ?

Ce n’est certes pas votre problème, mais si jamais ce que vous dites sur ce point se trouvait erroné, que resterait-il alors de celui-ci ?

Écrit par : Dm | 30/06/2005

Dm, je ne me réfère pas "au rapport de l'oeil et de son champ visuel" mais n'y fait allusion que parce que vous l'évoquez. Les références vous échappent faute de lectures et surtout d'expérimentations. Qu'y puis-je si vous êtes timoré ? Usez donc du miroir que vous invoquiez. "La conclusion d'irréflexibilité ne tient pas ?" L'imaginaire, le "visible", le premier genre est votre prison. N'ayez pas peur d'abstraire, Dm. Quant à la proclamation, vous inversez une fois de plus. Exhibez donc le Moi puisque c'est ce type de preuve que vous exigez. Mais vous êtes pris dans le cercle de la preuve de la preuve. Nanologie exponentielle comme dirait sk†ns. La rigueur de la démonstration que vous désirez, vous ne l'obtiendrez que par le biais de langages symboliques sévèrement formalisés (logique, mathématiques). Vous métaphorisez et mélangez les genres. Au travail ! Si vous voulez démontrer ou réfuter, posez une thèse ou une théorie de la preuve. Comment sinon parlez d'erreur ? Et si votre concept d'erreur était erroné, que resterait-il de vos interventions obsessionnelles ? Bien. Je vous le rappelle une fois de plus, n'étant ni votre père, ni votre psychanalyste, ni même votre professeur, je n'ai pas à m'appesantir sur vos ridicules objections de novice, même si vos obsessions sont transparentes. Que toute votre éducation soit à faire n'est, en effet, pas mon problème, sauf quand, mauvaise, elle s'arroge le droit de débiter de puériles et vulgaires comminations. A tout point de vue, cultivez-vous puis revenez si vous le désirez. Pour l'heure, méditez cela : "Le fou a tout perdu, sauf la raison" (Chesterton).

Cher Carpentier, merci de votre visite. Une fois de plus, citons Deleuze & Guattari :
"Le plan de la philosophie est pré-philosophique tant que l'on le considère lui-même indépendamment des concepts qui viennent l'occuper, mais la non-philosophie se trouve là ou le plan affronte le chaos."

Écrit par : Anaximandrake | 30/06/2005

Le réel n'est-il pas l'impossible qu'autant qu'on essaie de l'appréhender ?
Cher Anaximandrake, je reviens vers vous avec cette question, qui est bien sûr la première que je pose depuis que j'écris.
Il me semble que la réponse que j'ai toujours trouvée, c'était, contre la désespérance de saisir le réel, d'arriver à s'extraire du "regarder", pour le vivre, c'est-à-dire se mêler à lui, avec ce sens très concret, sensuel, sexuel aussi, de "mêler", comme dans la rimbaldienne "mer/mêlée au soleil".

Écrit par : Alina | 30/06/2005

Et bien, cher Anaximandrake, merci pour cette phrase. Elle va me tenir un long moment.

Écrit par : Carpentier | 30/06/2005

Oui, votre réponse, Alina, me semble désigner le lieu même de l'écriture. "Appréhender" : le mot est bien choisi. Comment ce qui est fini pourrait autrement que selon le temps être à la fois intérieur et extérieur, sinon lorsqu'il est, c'est-à-dire qu'il devient éternel ? Il est question de présentation. Mais le paradoxe de la représentation (théoriser, voir, mettre à distance, etc.) c'est la synecdoque. Ainsi, le réel n'est-il l'impossible que parce qu'il est une catégorie du sujet. En réalité, l'être est le nécessaire. "Être dans l'être, c'est être l'Être selon le mode qui correspond à sa propre essence singulière." Alors la vie comme nom de l'être ? Vous qui lisez Badiou, vous savez certainement que c'est ainsi qu'il circonscrit l'ontologie deleuzienne. A tort ou à raison. Cependant et pour ma part, il me semble que l'être est conjonction, c'est-à-dire, en particulier, connexions et déconnexions, et pas simplement relation. La conséquence est que le troisième genre spinoziste, dont l'expérience est irréfutable, change singulièrement d'aspect théorique. Mais, quoi qu'il en soit, votre "mêler" m'apparaît donc fort juste. Merci pour votre sagacité, Alina.

Écrit par : Anaximandrake | 30/06/2005

"Appréhender", je l'ai repris de votre citation de Lacan - d'où ma question sur l'"impossibilité" du réel.
"Comment ce qui est fini pourrait autrement que selon le temps être à la fois intérieur et extérieur, sinon lorsqu'il est, c'est-à-dire qu'il devient éternel ?", dites-vous. Et mon "mêler" - mer et soleil, intérieur et extérieur - est bien celui de Rimbaud :
"Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'Eternité.
C'est la mer mêlée
Au soleil."
(Dans une première version il avait écrit "allée/Avec le soleil", puis il a corrigé. Evénement et fusion. Voilà bien où se trouve l'éternité, malgré le déni général : dans le réel réalisé, et non quelque autre monde à côté du réel.

Écrit par : Alina | 30/06/2005

Le visible est ma prison ? Mais qui est pris dans les rets du visible lorsque, pour argumenter que le Soi est irréflexible, on explique qu’il n’est pas une image ?

Dans mes interventions, le but n’est pas de porter la contradiction ou de repérer des erreurs — bien que ce soient des issues possibles —, mais d’interroger certains gestes de pensée pour en éprouver la validité, ce qui peut mener à des approfondissements. Mais vous, empêtré dans votre inertie de pensée que vous prenez pour la fluidité même, vous ne pouvez d’entrée de jeu, puisqu’elles ne s’inscrivent pas expressément dans votre perspective, les comprendre que comme des objections et, pour vous rassurer au plus vite de ce qu’il n’y a pas lieu de s’interroger dans leur sens, vous préférez les noyer sous un flot de traits que vous prêtez à votre interlocuteur pour vous le rendre plus facile à mépriser, puérile réaction. Je le regrette, mais vous ne cessez de confirmer ces moments-là que n’êtes pas digne des philosophes que vous citez.

« La rigueur de la démonstration que vous désirez » Comprenez bien que lorsque je vous demande la démonstration de ce que le vrai se réduit au démontré, ce n’est pas que je demande plus de rigueur de votre part, aucune formalisation si « sévère » soit-elle ne pouvant vous aider pour cela, mais seulement que j’essaie de vous faire comprendre l’absurdité de cette pensée. Mais sûrement que vous avez des concepts de vérité, de démonstration, d’erreur et de bien d’autres choses encore qui vous permettent de vous croire malgré tout dans le vrai ; par exemple un concept de non-contradiction qui vous permette tout de même de me répondre après votre première livraison : « le démontre-t-on, à l’évidence ? » ; ou bien encore un concept d’honnêteté qui vous permette d’évoquer sans rire des travaux en logique qui étaieraient vos audacieuses pensées sur ce sujet, tout en vous taisant dès lors qu’on vous demande les références précises de leurs démonstrations.

Écrit par : Dm | 01/07/2005

Vous êtes de mauvaise foi, Dm. Qui a parlé d'oeil et de visible ? Je fais un usage conscient de la métaphore puisqu'ici je ne m'exprime pas en langage formalisé. On s'y repère sans mal avec des références expérimentées. Nier donc tant que vous voudrez, mais, dorénavant, c'est sans moi que vous le ferez. Oui, il est clair que vous surestimez vos interventions. Vos approfondissements et vos perspectives sont dignes d'un paralytique inculte et votre absence de pertinence n'est pas de l'impertinence mais de la non pertinence. Tertium datur. Je vous l'ai dit et le redis encore, je ne suis ni votre père, ni votre psychanalyste, ni votre professeur. Vous aussi, finalement, vous exibez votre problème de référence. Ceci est adéquat à votre obessionnalité. Je ne suis pas digne des philosophes que je cite ? Fort bien. Venant de quelqu'un qui n'est pas digne de leurs correspondants, tout est pour le mieux. Un conseil : lisez celle de Spinoza, et en particulier à Blyenbergh et à son ancien élève ; peut-être que les bases de votre jugement varieront. Car vos comminations, si elles n'étaient pas pathétiques, m'amuseraient. Mais cela se prolonge un peu trop. Vous n'êtes pas un interlocuteur, Dm. Tout simplement. Mais quoi qu'il en soit, à part interpeler, vous êtes incapable d'avancer une thèse ou d'exhiber vos critères de jugement. Ils sont donc nuls et non avenus, ce que vous sauriez si vous aviez ouvert le moindre traité de logique. Ceci en dit long sur vos motifs et votre impuissance. Dans la même veine, si ce que vous lisez ici ne vous agrée pas, personne ne vous retient. La solitude ? Elle s'expliquerait.

Écrit par : Anaximandrake | 01/07/2005

Je vous l’ai dit, j’ai « parlé d’œil » parce qu'on dirait bien que votre raisonnement se base sur la structure du visible plus qu’il n’est illustré par lui. Mais peut-être me trompé-je et, en ce cas, cette question s’impose : qu’est-ce donc qui vous conduit à penser que le « là d’où l’on réfléchit » n’est pas réflexible ? Quoi qu’il en soit, il est bien dommage que vous, qui voyez tant de choses, ne voyiez pourtant pas que le choix d’une métaphore n’est peut-être pas anodin.

Pourquoi perdre votre temps à vous énerver vainement sur moi alors qu’il vous serait si aisé, puisque vous en êtes familier, de citer les traités de logique où sont sévèrement démontrées vos affirmations la concernant ?

Enfin, si je continue de lire votre blog, c’est que vous y publiez quelques très beaux textes, que la tradition philosophique que vous mobilisez et les problématiques que vous abordez m’intéressent, ainsi que certains échanges qui s’y produisent — ce qui n’empêche pas que vous deveniez consternant quand vous vous laissez aller à de pauvres considérations pour éviter de vous retrouver face à des interrogations qui exigent d’aller hors des trajets de vos habitudes de pensée.

Écrit par : Dm | 02/07/2005

Vos "interrogations" grandiloquentes sont justement celles des sentiers battus philosophiques. Rabâchage convenu. Jugement sans valeur de petit inquisiteur inéduqué. Ce qui est "consternant" est que vous ne vous aperceviez pas. Le choix de mes métaphores, effectivement, évidemment, n'est pas anodin. Belle trouvaille ! Justifier, expliquer, référer, démontrer ? J'ai mieux à faire que de vous apprendre à lire et à penser. Je suis désolé si votre vanité en souffre. Votre démarche est névrotique, Dm.

Écrit par : Anaximandrake | 02/07/2005

Si cela vous fait plaisir ; mais l’étrange est que vous puissiez me reprocher mon moralisme quand je me préoccupe exclusivement de rationalité, tout en ayant l’air de prendre vos considérations psychologiques pour des réfutations.

Des manières d’inquisiteur inéduqué ? Oui, c’est effectivement l’effet que peut produire ma démarche quand on s’en tient – et certes, cela est déjà difficile et passionnant – au moment où l’on s’introduit et pense en une philosophie dans la mise entre parenthèse de sa validité, c’est-à-dire dans l’exclusive exigence de la considérer à partir de son propre sol. Mais c’est uniquement quand on s’imagine que l’étude de la philosophie se réduit ou doit se réduire à cela.

« Justifier, expliquer, référer, démontrer ? J'ai mieux à faire que de vous apprendre à lire et à penser. »
Je ne vous demande rien de tel, mais pourquoi, alors, donner si souvent des conseils de lecture ? Et démontrer, certes, prend du temps, mais indiquer où se trouvent les démonstrations de vos dires quand, pour sortir de ce que vous considérez comme les sentiers battus, ils semblent à l’analyse confiner à l’inconsistance, cela est nécessaire et ne devrait pas vous être trop long.

Écrit par : Dm | 03/07/2005

Pauvre Dm, vous n'avez pas grand sens du ridicule. Tant que vous ne détaillerez pas ce que vous entendez par consistance et inconsistance en exhibant un critère public, vous en resterez à vos balbutiements interrogatifs et péremptoires. Si vous ne le faites pas c'est qu'à chaque proposition, vous niez ou y mettez un point d'interrogation. La preuve de la preuve à l'infini. Aucun intérêt car aucune expérimentation réelle, juste flatus vocis. J'y reviendrai. Sinon, on se demande bien qui "se fait plaisir" ici à ne rien apporter à quiconque qu'à lui-même. "Conseils de lecture" ? J'avoue, et je vous l'ai dit, c'est à votre égard un reste de naïveté humaniste. A ce sujet d'ailleurs, vos "contradictions" rapportées deviennent de plus en plus étiques et puériles. Dm, au début de vos commentaires, par pure civilité, j'ai répondu à vos questions et objections. Je croyais alors en votre honnêteté intellectuelle malgré votre maladresse et inculture flagrantes. La généralité de vos questions doublée de l'exigence d'une réponse précise, relevait bien entendu de l'infantilisme. La stucture de votre discours, quant aux rapports et places des locuteurs est bien connue. Eh oui, il faut aussi mobiliser la linguistique... Vous demandez à ce qu'autrui soit en règle avec une règle que vous ne connaissez pas et donc que vous êtes incapable d'appliquer à votre propre discours. Que se soit à autrui de répondre de vous-même, est presque attendrissant. Au début, tout au moins. En effet, vous n'avez pas la politesse minimale de répondre aux questions qui vous sont posées ni aux objections qui vous sont faites. Comprenez donc que je ne me sens donc plus tenu de le faire à votre égard. De même, pour revenir à la structure de la relation entre locuteurs, vous n'avez pas le courage basique de poser une thèse ni d'exhiber vos critères de preuve. Oui, ceci est la base de tout échange. Et donc de tout accord logique. De plus, vous êtes inapte à poser une question précise, c'est-à-dire spécifiée. En effet, il vous faudrait pour cela connaître la matière sur laquelle vous interrogez. Il est clair que vous n'en possédez pas même les bases. En effet, si la question du refus ou non de l'axiome du choix, l'intuitionnisme ou la notion d'indécidabilité, vous perturbent à ce point, qu'y puis-je ? Elles sont "classiques" et fondamentales et partout dans la littérature spécialisée. C'est votre déni délirant qui doit être analysé, mais c'est votre problème. Suis-je comptable de vos délires ? Allons, reprenez-vous et cessez votre transfert, Dm. Quand bien même j'en aurais le désir, ne connaissant pas l'étendue précise de votre profonde ignorance, je n'aurais pas l'espace ni le temps de vous faire cours ou de vous analyser. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Vous avez alors beau jeu d'abuser de la situation. Votre vie doit être bien terne, Dm, pour recourir à de tels procédés. C'est tellement facile d'agir comme vous le faites. D'ailleurs, si vous souhaitez approfondir, comme vous dites ou tracer vos fameux trajets de pensée inédits, ne vous privez pas, étoffez vos discours, ou plutôt votre litanie questionnante, nous vous écoutons. On verra bien s'il dépasse le devoir-type de Terminale. Mais il est vrai que le requisit est d'abord de construire une problématique. Et comme vous ne pouvez identifier celle d'autrui, en vous en cachant sous le prétexte d' "approfondissement", j'ai tout de même quelques inquiétudes sur l'issue de l'exercice. Votre malhonnêté intellectuelle et votre mauvaise foi croissantes me conduisent à ne plus vous prendre du tout au sérieux. Si, selon vous, philosopher c'est ce que vous montrez ici, c'est bien triste pour la philosophie. Et, pourquoi pas, réciter l'alphabet ? Et surtout Dm, vous agissez comme un rustre fruste alors que vous êtes ici un invité. J'ai repoussé les limites de l'hospitalité par politesse et aussi par curiosité psychanalytique. Si vous voulez conseils, éclaircissements et références, demandez-les poliment et précisément ; ils ne vous sont pas dûs même dans ce dernier cas. De plus, il est bien clair que les compliments d'un impuissant m'indiffèrent.
J'ai été long et j'en suis désolé, mais c'était la conclusion argumentée de votre cas clinique avéré et caricatural, donc intéressant par là même, mais à votre insu, malheureusement pour vous. D'où la latitude d'expression qui vous fut accordée et dont vous abusâtes grossièrement. Donc, si vous ne faites pas les excuses qu'il convient, ni n'ayez le courage d'être autre chose que purement réactif, c'est-à-dire névrotique, sachez que votre servilité présompteuse sera prise en compte adéquatement.

Écrit par : Anaximandrake | 03/07/2005

un tantinet précieux et présomptueux, anaxi ?

Écrit par : ana | 27/09/2005

d'où un petit complexe de Procuste ?

Écrit par : ana | 27/09/2005

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