08/10/2005
Eventum tantum
« Je suis exclu de la pureté, parce que je veux posséder celle qui est pure. Je ne puis ne pas désirer la pureté, mais du même coup je suis impur parce que je veux jouir de l'injouissable pureté » (Klossowski, Sade mon prochain)
Selon Badiou, la mathématique est l'ontologie. Evidemment, cette thèse est une thèse non sur l'être mais sur le discours. En aucune manière, et notamment celle des pythagoriciens, l'être n'est mathématique. Non, simplement, pour Badiou, ce qui est dicible de l'être est mathématique, c'est-à-dire relève d'une « fidélité déductive sans aura ». Cette fidélité est donc aussi bien une fidélité ontologique qui a pour caractéristique d'être dogmatique, spontanéiste et générique. En ceci, elle peut être dite « paradigme de toute fidélité ».
Mais au-delà de l'être, il y a, non l'Un, qui n'est pas, mais l'événement, qui n'est pas non plus. L'événement s'avère fondamentalement rare. En effet, l'événement est forclos de l'ontologie puisqu'il est assignable à « ce qui n'est pas l'être ». Comme dans l'économie de l'inconscient, l'événement « fait retour » dans l'ontologie sous forme de symptôme : l'indécidable. Nonobstant, ce dernier s'oppose à la véridicité qui est critère du savoir, mais pas à la vérité. Car le véridique n'est prédicable que de ce qui peut s'articuler à l'encyclopédie. Sa dissociation d'avec la vérité n'est par conséquent concevable que par le recours à l'indiscernable. De même, elle modélise l'articulation entre représentation et présentation qui est multiple pur sans Un. L'indiscernable consiste, c'est-à-dire qu'il est pur multiple. Bref, il a pour propriété d'être. Voilà le nerf de l'argument ontologique badiousien.
Il appert donc que la philosophie, au sein d'un tel dispositif, devient une métaontologie. En fait, Badiou diffère d'un « méta » de Deleuze qui, pour sa part et à la suite de Duns Scot, réciproque philosophie et ontologie. C'est donc tout bonnement dans le « méta » de « métaontologie » que réside la transcendance badiousienne. Sa métaontologie est administration non de la preuve, mais de la vérité. Elle n'est donc pas une logique mais une dialectique. En effet, le générique y est automotion et les principes s'indiscernent des prémisses. Disons-le, Badiou est un peu notre Hegel, mais un Hegel réconcilié avec les mathématiques dans un métaboulisme conforme à l'historial heideggerien.
Non, l'événement n'est ni savoir de l'événement ni événement du savoir. Il n'y a pas non plus de vérité de l'événement car une vérité qui n'est pas savoir est d'ordre religieux. En réalité, la fidélité à l'événement est son essence même qui est d'advenir : « éclair du tout », eventum tantum.
18:05 | Lien permanent | Commentaires (10)
Commentaires
Décidément vous êtes en verve, aujourd'hui.
Obsédé, pressurisé, vous recherchez ce qui n'existe pas! Vous savez ce que je vous dis, moi qui existe? Con vous-même. Je ferais mieux de vous assommer vite fait au lieu d'écouter vos radotages ignorants.
Écrit par : Ni pur ni con | 08/10/2005
Vous ne savez pas lire les photographies. Celle-ci est pourtant fort claire. L'hendiadyin installé par son choix, fécond. VOTRE ignorance des domaines de la sémiologie, elle, plutôt crasse.
Aveugle ! Hémiplégique de la pensée ! Hououou ! La honte ! Au coin. Les mains sur la tête. Je ne vous félicite pas.
Écrit par : Ni cure ni pont | 08/10/2005
Mais ici, où est le coin ?
Écrit par : purée de coings | 09/10/2005
Trop claire pour être honnête, oui. Divine et ridicule.
Les lumières naturelles vous éblouissent, paysan! Bicéphale à vapeur! Mufle! Gougnafier!
Écrit par : Ni pur ni con | 09/10/2005
Joli mouvement d'elle.
Écrit par : Marie-Cécile | 10/10/2005
Comme une main tendue peut ouvrir l'univers, déployer les étoiles et refleurir la terre !
Car la chaleur d'un corps, ardeur communiquée, remet en selle le guerrier.
Le regard pénétrant affirme en vérité qu'une union est actualisée.
Que les mots mentent, et les idées, les soupçons trop vite exprimés.
Oui mon coeur, oui ma vie, ce doux moment, c'est aujourd'hui.
Écrit par : Elle | 10/10/2005
"Mais au-delà de l'être, il y a, non l'Un, qui n'est pas, mais l'événement, qui n'est pas non plus. L'événement s'avère fondamentalement rare. En effet, l'événement est forclos de l'ontologie puisqu'il est assignable à « ce qui n'est pas l'être »"
Pourriez vous indiquer le paragraphe ou le chapitre indiquant que l'évènement est un "au-delà de l'être" dans le livre de Badiou ?
Écrit par : κένωση | 11/10/2005
Médite à Sion, disent huits. M'aident ? Hit à Sion, disent huis. M'éditent as ions dix U. Mes dix tasses-ions disent ? Médite ! As ! Ion dit. Méditation d'I ? Mes dix tasses y ont lit. Méditation nie ? Edite as ion nid. Est dix tas, son nid ? Dix tasses ont nid. Hit à son nid ? Tassons nid. T'es son nid ? Ai son nid. Ai son mi ? Son me. Ont mis ? Mis. Me ? He. I.
Écrit par : Marie-Cécile | 11/10/2005
Haha l'humour des philosophes...! :)
Et dire que pour...la plupart des gens "c"'est si simple! ^^
Écrit par : Jayce | 11/10/2005
...avec guillemets le "simple"...pfff
Écrit par : Jayce | 11/10/2005
Les commentaires sont fermés.