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02/03/2005

Le foyer de l'ego

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Contre Husserl qui réfère la sphère de la liberté transcendantale à un ego qui en diffère, Sartre, contestant toute position originaire d'un moi, affirme : « Le Je transcendantal, c'est la mort de la conscience » (La transcendance de l'ego, 23). En effet, la conscience sartrienne qui est originairement constituante et révélante, se déploie dans un "champ transcendantal sans sujet » (L'Être et le néant, 280). L'égologie procède donc au refoulement de la liberté absolue : c'est une « doctrine refuge ».

Si, pour Sartre, la conscience reste, à la manière husserlienne, intentionnelle, c'est-à-dire « visée de quelque chose », elle n'est pas connaissance de soi même si elle est principiellement conscience d'elle-même.

En effet, la conscience, spontanée, s'effectue dans un « cogito préreflexif » à la différence de la connaissance qui implique quant à elle le couple sujet-objet. Pour Sartre conscientia n'est pas cum scientia.

Ainsi ce cogito préreflexif insiste-t-il sur la présence à soi immanente et antérieure au « retour à moi » qui naît de la réflexion. La conscience est « être pour soi » et ne se pose pas comme objet : elle est « non thétique ».

Mais d'emblée, avec la réflexion, « le Je apparaît aussitôt » et se donne comme être permanent, substantiel, transcendant. C'est d'une « création continuée » de la réflexion qu'il se soutient. L'ego est comme l'ombre de la synthèse réflexive. En effet, il est rétif à toute intuition directe. « Par nature l'ego est fuyant » puisqu'il se révèle comme la marque même du regard réflexif. Ontologiquement, il ne peut être perçu de face ; par essence, c'est un « profil ». Ce n'est que du «coin de l'oeil », dans un champ de vision latéral et périphérique, que l'on peut, halluciné, l'apercevoir.

L'ego sartrien est donc une illusion d'optique, un reflet fascinant mais fallacieux d'une subjectivité imprésentable.

 

 

 

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