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14/06/2005

Prise d'éternité

« Car les philosophes, ce sont des êtres qui sont passés par une mort, qui en sont nés, et qui vont vers une autre mort, la même peut être. » (Deleuze)

*
 
« L'éternité, c'est long. Surtout vers la fin. » (Kafka)
 
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Naître c'est se produire non comme mortel mais comme déjà mort. La vie, en effet, est "épiphanie de la mort". Nul nihilisme en ceci, tout au contraire. De quoi s'agit-il en fait ? Se savoir mortel est insuffisant. Ce savoir n'engendre que l'extrême angoisse de l'hypochondriaque : la vie comme agonie, comme ce qui ne cesse de se retirer. Au contraire, et à la manière stoïcienne, il s'agit de comprendre que la mort n'est rien pour moi puisque lorsqu'elle paraît je ne suis pas. En ce sens, naître c'est être déjà mort, donc vivre c'est être immortel. Renversons la première représentation. La vie n'est pas un fleuve qui s'écoule vers l'océan noir de la mort. La vie éternelle, ici et maintenant, est un cercle dont le centre est le trou noir de la mort. C'est elle qui totalise la vie, en fait un tout cohérent. Car chaque instant est en relation avec tout autre en un rapport non causal, mais bien plutôt de type musical, c'est-à-dire en relation de résonance. Chaque moment est à la fois absolument différent mais étrangement familier, oui, le même, mais selon une sorte de changement de point de vue. Arrivera donc à vivre non celui qui se sait mortel mais celui qui se sait mort, donc absolument éternel et présent. La vie devient une variation mélodique sur un clavier intensif dont le nombre de notes est immense quoique fini. L'instant de la mort, ou plutôt le dernier instant de la vie, est absolument quelconque, c'est-à-dire échangeable avec tout autre. Ta mort a lieu à chaque instant. Elle a donc déjà eu lieu. Nous ne dirons pas que la vie est ce milieu entre deux néants. Ceux-ci ne diffèrent en rien : c'est le même. Ceci d'ailleurs, la diplopie, qui est impure décorrelation, le manque. Oui, ton extrême passé se confond avec ton extrême avenir. Tous deux ne sont rien. Il est donc tout aussi absurde de poser cet unique néant dans l'avenir que dans le passé. Mais le poser dans l'avenir c'est plonger vers le rien, vers l'angoisse. C'est être insensé. Au contraire, le poser dans le passé, c'est ne cesser de se distinguer de ce néant. Sénèque est à écouter attentivement : quicquid aetatis retro est, mors tenet . A chaque instant, la vie se doit de se produire comme éternelle. Ne pas comprendre ceci est ce qui sépare de la vie vécue, de la grande santé effectivement dissipée. Oui, la vie doit brûler comme une flamme : in girum imus nocte et consumimur igni.

Commentaires

Tout au coeur de nos chair, le doux point de néant
Qui fût un jour le père, guidant l'enfantement
Et qui, triste et amer, aide le cours du temps
En silence, ne sentant
Pas les appels grégaires, l'attirant, le cherchant
Il ne sait le présent.
Vieil âstre solitaire, qui, se rêvant amant
Offre ce qu'il sait faire, une mort, un orant,
Immobile prière, un orgasme puissant.
Ecoutez le vieux chant.

Écrit par : Marie-Cécile | 14/06/2005

Le lilas de Franz, qui se saoûle en mourant, le lilas... qui embaume en vivant, en mourant... épiphanies de la mort, les fleurs... nous ne sommes vivants que lorsque nous sommes en fleur

Écrit par : Zoé la douce | 14/06/2005

La grande mort que chacun porte en soi
Ele est le fruit autour duquel tout change
C'est pour ce fruit qu'un jour les jeunes filles se lèvent comme un astre veut jaillir d'un luth
et que les garçons font des rêves d'homme
Et pour l'amour de lui ce qu'un jour les yeux virent EST éternellement fusse un lointain passé
En lui toute chaleur s'est résorbée: le coeur et l'ardeur blanche des cerveaux
Mais tes anges Seigneur comme des vols d'oiseaux passant trouvaient tous ces fruits verts .

Rilke

Écrit par : Simone | 14/06/2005

De la bouche du rien, l'ange s'est envolé,
A la laisse du lien il demeure attaché
Ce lieu est trop le sien, il veut d'autres contrées.

Coupez, coupez ! Le diable est saint !
Il nous faut séparer
Il est homme de bien
Détachant les colliers.

Le noueur d'une main
A l'autre le fossé.

Écrit par : Marie-Cécile | 14/06/2005

Je crois que « L'éternité, c'est long. Surtout vers la fin. » est de Woody Allen.

Écrit par : Nicolas | 14/06/2005

"La vie est l'épiphanie de la mort, mais cette épiphanie est allégorique, non point tautégorique"
Jankelevitch, "La mort"

Écrit par : Alina | 14/06/2005

Alina, votre culture est saisissante. Vous allez bientôt concurrencer sk†ns, l'oreille philosophique, en repérage d'allusion. Merci donc d'avoir remarqué que la construction n'est jamais hasardeuse.

Nicolas, comme beaucoup de citations, celle-ci est faussement attribuée à Woody Allen. Elle est bien de Kafka.

Simone, Marie-Cécile et Zoé, ces résonances m'enchantent ; elles éclairent des points aveugles.

Écrit par : Anaximandrake | 14/06/2005

"L'éternité n'est guère plus longue que la vie"

René Char

Écrit par : Dm | 15/06/2005

Pour votre texte « Tertium datur », auriez-vous opté pour la fameuse logique qui dit n’avoir qu’une seule valeur de vérité ?

Écrit par : Dm | 15/06/2005

Merci René Char. Et heureusement.

Écrit par : Alina | 15/06/2005

Ne vous inquiétez pas Dm, je le dis dans "cinéraire amphore", il faut un peu de temps pour remettre les commentaires déjà postés en place. Votre demande serait-elle prioritaire ?

Bonjour à vous Alina.

Écrit par : Anaximandrake | 15/06/2005

Tuons l´hypothèse (née - donc morte - avec la philosophie moderne) tacite de la continuité du temps. Supposons alors que la mort soit un trou temporel, ce qui serait pour le moins plausible dans ces conditions. Encore une flamme étouffée.

Écrit par : Big Brother | 15/06/2005

De la cour des miracles à la cour des miroirs il n'y a qu'un pas dans un espace dont la métrique se moque de Robertson et Walker

Un champ d'intensité doit son énergie à l'énergie de ceux que le champ rend hors-champ

Ainsi se déroule le théâtre de lumière, la mise en scène, le philosophe et sa cour...

Un philosophe désincarné qui vampirise le champ pour accéder à une immortalité négative

"""La vie devient une variation mélodique sur un clavier intensif dont le nombre de notes est immense quoique fini. """

No comment.

Sigmund : quoi, on ne voit pas que notre patient a peur du vrai infini et que son symptome se confirme par son souci de méditations cantoriennes. Une obsession du reste contenue par le théorème de Gödel. Notre ami s'assure que son existence est indécidables. Pourtant

""A chaque instant, la vie se doit de se produire comme éternelle. Ne pas comprendre ceci est ce qui sépare de la vie vécue, de la grande santé effectivement dissipée.""

Notre patient confond l'éphémère et l'éternel. Un classique. Sans doute quelques jalousie envers André Comte-Sponville qui fait de même mais en vit grâce à ses droits d'auteur

Écrit par : Fulcanelli | 15/06/2005

Brave Fulcanelli qui projette à n'en plus pouvoir. On vous a retourné les invendus de votre "expressionnisme" ? Vous vous sentez seul ?
Ce que vous confondez quant à vous, c'est sempiternité et éternité qui elle, se dit de l'instant. Mais que chacun de vos instants ne puisse l'être, cela dénote non la maladie, qui peut être santé supérieure, mais la réactivité, c'est-à-dire la pensée qui ne peut que réagir pour exister. Fulcanelli ou l'éternel retour, mais du refoulé. A croire que sa vie est infinie, il ne la commencera même pas. Mais le bougre préfère regarder ailleurs, là où il est sûr de ne rien trouver.

Big brother, que le temps ne soit ni continu ni discontinu est un truisme. Que la durée soit vécue, cela est trivial mais mérite apparemment d'être rappelé. Il paraît qu'à le comprendre, certains peuvent sentir l'air leur manquer. Là, oui, la flamme s'éteint. Mais, une bonne oxygénation, et ça repart, même si, comme le dit Alina, elle finira quand même par définitivement disparaître. Ce qui, certainement, peut constituer un sorte de soulagement.

Écrit par : Anaximandrake | 15/06/2005

Un peu de tenue, monsieur l'aristocrate grand style ! Et la ponctuation alors !

Ecrit par : Censeur | 21 mai 2005

"En effet, l’aristocratisme est, quant à lui, l’attention à la pure actualisation de la puissance. Car dès lors que l’éthique s’avère philosophie première, elle devient l’esthétique. "

Uniquement l'esthétique ? Et l'intellectique ?

"et lorsque l'art tape-à-l'oeil est mensonge, le reproche en tombe sur l'homme qui a besoin de ce miroir embellisseur mensonger pour se reconnaître en lui et, en une certaine mesure avec une certaine satisfaction, se ranger du côté de ses mensonges" (Hermann Broch)

Et à notre époque, qui fait Art et qui tape à l'oreille ?

Dylan, Hammil, Fripp, Led Zep ou Goldmann, Voulzy, Obispo, Delerm

Ecrit par : Fulcanelli | 21 mai 2005

Bien que vous la réclamiez, ô pervers Censeur, vous n'aurez pas votre correction. Mais peut-être qu'un jour vous pourrez parler sans accent.

Fulcanelli, l'esthétique n'est pas toute celle de Baumgarten. Un conseil : lectures étymologiques et philosophiques. Quant au sixième sens comme unité synthétique, il est une chose à connaître : il ne s'achète pas.

Ecrit par : Anaximandrake | 21 mai 2005

http://www.fnac.com/281166/rcwwwa/L-expressionnisme-prolegomenes-a-une-metaphysique-des-temps-nouveaux-Bernard-Dugue.html

Ecrit par : L'Empereur | 21 mai 2005

Que le sixième sens comme unité synthétique ne s'achète pas signifiait ici qu'il n'est pas à vendre. Ce qui est à vendre mais qui ne s'achète pas, c'est-à-dire ce qui "ne se vend pas", ne se vend pas faute d'acheteur, non de mise en vente, ni d'ailleurs, on le voit, de propagande publicitaire.

Ecrit par : Anaximandrake | 22 mai 2005

Et nous nous nous permettons d'ajouter:

" Un désir indéniable à mon temps est de séparer comme en vue d'attributions différentes le double état de la parole, brut ou immédiat ici, là essentiel (...) Narrer, enseigner, même décrire, cela va et encore qu'à chacun suffirait peut-être pour échanger la pensée humaine, de prendre ou de mettre dans la main d'autrui en silence une pièce de monnaie, l'emploi élémentaire du discours dessert l'universel reportage dont, la littérature exceptée, participe tout entre les genres d'écrits contemporains."
Mallarmé.

Ecrit par : stanislaw, le snark et le justicier | 22 mai 2005

Noble Unité Synthétique, je vous salue.

Ecrit par : Anaximandrake | 22 mai 2005

Où il y a-t-il propagande publicitaire ? Juste un modeste geste pour sauver une pensée originale de l'oubli.

Ecrit par : Empereur | 22 mai 2005

Une carte au trésor alors ? Mais, comme chacun sait, il y en a beaucoup de fausses qui circulent... Peut-être est-ce pour cette raison que certains les collectionnent et les entassent dans des coffres, ces petits papiers avec étoiles, monuments et chiffres.

Ecrit par : Anaximandrake | 22 mai 2005

Justement, avec tous ces faux en pensée qui circulent, ces copistes de tendances, genre de ce qui se loue dans les cahiers du Monde ou de Libé, l'expert que tu es saura s'il s'agit d'une fausse carte.

Attention à ne pas te tromper. Il y a des cartes maîtresse dans les oeuvres. Etre et Temps par exemple... quelles sont les cartes maîtresses du futur jeu métaphysique ? Ken Wilber ? Bohm ? Sheldrake ?

Ecrit par : Empereur | 22 mai 2005

M'as-tu compris ?

Il n'est point besoin d'être expert pour savoir que n'est pas expert celui qui, en échange, veut recevoir une liasse de ces petits papiers (avec étoiles, monuments et chiffres) qu'il sait n'indiquer aucun trésor puisqu'il dit, lui, le posséder.

Cartes maîtresses ? Des enfants sur la plage qui font des pâtés de sable à l'image des châteaux en ruines dont ce sable est issu. Galilée lui, au moins, le savait, à la différence de ceux que tu cites, et en particulier de Sheldrake, ce faussaire mal nommé.

Nietzsche :

"J'habite ma propre maison,
Je n'ai jamais imité personne en rien
Et - je me ris de tout maître
Qui n'a su rire de lui-même.

Inscription au dessus de ma porte."

Ecrit par : Anaximandrake | 22 mai 2005

"La Force, puissante dans ta famille, elle est, Luke".

Maître Yoda, seigneur Jedi.

(sourire)

Ecrit par : Bromios | 22 mai 2005

""M'as-tu compris ?

Il n'est point besoin d'être expert pour savoir que n'est pas expert celui qui, en échange, veut recevoir une liasse de ces petits papiers (avec étoiles, monuments et chiffres) qu'il sait n'indiquer aucun trésor puisqu'il dit, lui, le posséder.""

Pour être franc, je ne te comprends pas. Pourtant c'est simple. Un lien pour faire découvrir une pensée sans aucun lien avec des intérêts pécuniers, billets de banques avec des pascal ou des monuments, peu importe. Il est de notoriété que les auteurs de l'Harmattan ne touchent pas la moindre thune, exceptée cas de succès et seconde édition.

Pour le reste, Newton aussi, qui se savait nain sur des épaules de géants. Quant à Sheldrake, il n'est guère plus faussaire que les scientifiques orthodoxe et je dirais même que la stupidité de la gent biologique induit des réactions à la limite de la rationalité. Mais j'aimerai quand même sauver Sheldrake. Ses histoires de moutons qui trouvent un truc à distance, ça peut s'expliquer dans un contexte physique avec les ondes scalaires d'une part et la non séparabilité, bref, des connexions qui transitent par l'invisible avec des lois que l'on ne connaît pas et une impossibilité à maîtriser. Tant mieux, je n'ai jamais fait confiance en l'homme.

Ecrit par : Empereur | 22 mai 2005

De la haute mer, en zone non cartographiée et à l'écart des routes commerciales, il apparaît clairement ceci : le bédouin de l'harmattan est un chien qui remplit ses coffres, avec la sueur mentale de quelques serfs idéalistes qui idéalisent leur servage et le louent.

L'homme est un loup pour l'homme, alors que le loup est un frère pour le loup.

Ecrit par : Anaximandrake | 23 mai 2005

Mais l'aristocrate fait confiance en l'homme ..A l'homme , en lui .

Ecrit par : simone | 23 mai 2005

Simone, je vous suis.

Ecrit par : Anaximandrake | 23 mai 2005

Et j'ajouterais, l'homme n'est pas un frère pour le loup, surtout en ce moment en Isère.

Ecrit par : Fulcanelli | 23 mai 2005

La noblesse de l'âme, cette aristocratie dont vous parlez, et qui se retrouve en partie dans le langage, prend maintes formes. Dans la bouche d'un Mallarmé ou d'un d'Aragon, le mot "cul" ne prend pas le même sens. Pourtant, la chose demeure. L'un appelle l'esprit, l'autre les sens. L'un appelle en haut, l'autre en bas. Les deux se valent; ce n'est que la forme qui change.

Ecrit par : Kate | 23 mai 2005

"Peut-être la vérité est-elle une femme, qui est fondée à ne pas laisser voir son fondement ?.....Peut-être son nom est-il , pour parler grec BAUBO...." (Nietzsche )
Il parle de cul lui aussi mais pour lui, il n'était pas question de séparer l'esprit des sens . Il était tout entier en haut et regardait vers le bas .

Ecrit par : simone | 23 mai 2005

LKL, lui, dessine une pomme. Chez Dominique Autié, on parle abricots et brugnons :
http://blog-dominique.autie.intexte.net/blogs/index.php/all/2005/05/20/de_l_abricot#comments

Ecrit par : Alina | 23 mai 2005

Désolée , vous avez raison Alina !
"Le penseur profond redoute davantage d'être compris que d'être mal compris . Dans ce dernier cas, c'est peut-être sa vanité qui souffre; dans le premier cas, c'est son coeur, c'est sa sympathie qui se redit sans cesse:"Oh! pourquoi voulez-vous porter, vous aussi, mon fardeau ?"

Ecrit par : simone | 23 mai 2005

Sensée Alina qui sait bien le rapport entre troisième oeil et sixième sens.

Ecrit par : Anaximandrake | 23 mai 2005

Fulcanelli, n'oublions pas la misère de l'Impérialisme qui est empiriquement criticable, et surtout, philosophiquement démasquée, c'est-à-dire définie, dès les Stoïciens, comme carnaval tragique.

Ecrit par : Anaximandrake | 24 mai 2005

Anaxamandrake, l'Empereur n'a été qu'une figure ludique d'un carnaval joué au gré d'une fréquentation sur un autre blog que tu lis parfois. Les aristocrates se croisent dans quelques salons de dames. Quant au tragique, j'ai osé me repésenter en Antigone du champ intellectuel et social.

Ecrit par : Fulcanelli | 24 mai 2005

Sorry cher maître d'avoir écorché ton nom. Un lapsus sans doute. Au avais-je l'esprit, pour être allé chercher la figure d'anaxagore ?

Ecrit par : Fulcanelli | 24 mai 2005

"Antigone du champ intellectuel et social" ! Beaucoup d'humour, Fulcanelli. Espérons que ce soit de l'auto-dérision, ce dont je serais sûr s'il ne s'agissait pas du champion de l'auto-proclamation. Une Antigone, donc, qui suit et loue la Loi Fondamentale de la Cité, en l'espèce le suffrage démocratique, reste une figure de carnaval, mais cette fois de comique populacier. La stature socratique est malheureusement bien loin. Quant à Anaxagore, fort mal nommé lui aussi, il n'était pas Périclès et encore moins Clisthène ou Solon. Pour le lapsus, peut-être est-ce la manifestation des obsessions du renard, à l'inconscient asservi, qui prend pour un roi qui est libre.

Ecrit par : Anaximandrake | 24 mai 2005

Je loue la bonne volonté de Drake, qui avec Distinction nous a livré un texte superbement hautain, qui se suffit à lui-même par le grand souffle de mépris vital qu'il verse sur les médiocres, Drake qui pourtant répond (plus ou moins) patiemment à certains commentaires qui sans être tout à fait inintéressant, sont à peu près inutiles. Fierté, avance !

Ecrit par : Arsenal | 24 mai 2005

Merci, âme d'élite.

Luis, le pédagogisme recule tandis que croît qui sauve.

Qui peut ?

Ecrit par : Anaximandrake | 25 mai 2005

Non pas "Qui peut " mais que peut encore la volonté ? De quoi n'est elle pas déjà , n'est-elle pas encore irrémédiablement séparée , pour amorcer une reprise de la joie , de la grâce ?

"Qui le dira ? " , quel "entre-nous" le dira ?

Ecrit par : simone | 25 mai 2005

Retour sur ce beau texte de Drake.

Ce n'est pas que peut seule la volonté, mais, Spinoza, que peut un corps (puissance, volonté, plénitude, jouissance, érotisme, fantaisie...)

Le souci de la forme pure, c’est le style. Parler sans être inspiré par la/sa vérité, par la ligne de force que l’on tient bien Etienne, au fil du temps et de l’expérience, c’est blablater pour trop en dire. L’amour, le cœur sont des lignes de force lorsque destinés et insufflés avec cœur de cible (Marie-Cécile en cause mieux).

Le sens commun est souvent perfide, car il n’est pas évolutif, il n’est pas toujours créateur, il plonge parfois les hommes dans de sempiternelles impasses qui sans être toujours fausses sont comme des utérus où l’on se complait sans évoluer, avancer, grandir, découvrir de nouvelles idées, inouïës, imaginer l’impossible. Le jacuzzi de Zola.

La singularité, référence biblique ?, c’est l’homme incarnant la Vie. Contre une démocratie du nivellement par le bas, ok. La sèche étincelle, c’est l’entaille de l’artisan ou le doigt expérimenté du violoniste appuyant sur une note de précise façon parmi un océan structuré.
Exprimer de manière cohérente un flux cohérent sain, vital, inspiré par le souverain Bien qui n'est jamais séparé de la puissance de son corps propre.

Bref, sculpture de soi tout de même mais pas en tant que statue figée, l’épuration vers le Soi organique qui souffle en nous de manière singulière comme en un instrument unique ; car nous avons taillé l’instrument avec l’aide du Destin, de notre intellect, de notre sensibilité. Artisanat de soi-même pour créer un instrument qui soit un chef-d’œuvre de la Création parmi d’autres. Sans oublier de bander.

Se tenir, autodiscipline constante dans le concept dont on est amoureux, qui concentre comme un rayon laser toutes ses valeurs et les fruits du passé. Le Maître d’œuvre, dont le souffle est décuplé par l’amour d’une moitié décuplée.

Mais venons en au fait : gare, amoureux de la vérité, hermétistes du Bien-Beau-Bon, à ne pas vous y engluer. N’oublions pas la fantaisie et sachons quitter l’utérus, fût-il divin ! Percer la bulle n'est pas trahir.

Aux divins circulaires, je préfère encore quelqu'un qui serait toujours dans le faux, mais qui l'exprimerait avec style, sensualité, humour (une prouesse).

Ecrit par : Arsenal du Midi | 28 mai 2005

Oui Luis. Les puissances du faux et les métamorphoses du chaos : des étoiles dansantes gravides d'éternité. Deviens ce que tu es, nous dit Pindare qui n'était pas circulaire. Le clone est ce qu'il est. Alors que c'est le devenir qui crée l'être. En effet, le singulier n'est pas le régulier qui gravite autour d'un roide soleil. Etincelles du witz, jet du désir qui est suprême tenue contre volonté assujettie d'objet. "Je parle évidemment de la philosophie et des philosophes, de ceux qui s’efforcent de voir, de connaître, d’éprouver le plus possible de choses au cours de leur existence." (Chestov)

Merci, Arsenal, de cette percée qui sent la poudre.

Pataphysiquement vôtre.

Ecrit par : Anaximandrake | 28 mai 2005

Écrit par : Fulcanelli | 15/06/2005

Fulcanelli, je vois que votre pertinence et votre éducation continuent à laisser grandement à désirer. Comment disions-nous ? Ah oui, le perroquet de Drake.

Écrit par : Anaximandrake | 16/06/2005

Denn wo Gefahr ist, wächst das Rettende auch.
Là, sous vos yeux ? Sur une plage, muni d'un rateau. D'une noblesse sans mots, fruit d'une imagination raisonnée, sachant.
Anaximandrake, vous sortez grandi après chaque invasion.

Écrit par : antares | 16/06/2005

"Denn wo Gefahr ist ... ", F.Hölderlin (pardon pour l'omission)

Écrit par : antares | 16/06/2005

Anaximandrake, si je suis ton perroquet, tu es un épigone de Warhol, bande magnétique qui tourne, déroule les citations, efface les commentaires...

Tu as raison, le silence est ce qu'il y a de mieux. Et un perroquet imitant le silence peut surpasser son maître

Écrit par : Fulcanelli | 16/06/2005

Merci de votre passage antares.

Ah, Fulcanelli, cher wishful thinker, au fait, si tu en as d'autres dans ta collection, je serais ravi de les récupérer d'une manière moins fastidieuse (mon mail est en haut à droite). Un conseil aussi (je me permets d'être optimiste). Calme ta logorrhée, et synthétise. En effet, ce serait bien le diable si tu ne pouvais produire quelque jour un texte dense et concis.
Et puis, tiens, je te laisse le dernier mot...

Écrit par : Anaximandrake | 16/06/2005

Faites comme il vous convient ; il m’importe seulement que l’espace de discussion ne soit pas brutalement clos.

Écrit par : Dm | 16/06/2005

Les truismes d'Anaximandraque sont délicieux, je ne peux que les recommander.
En plat de résistance, vous me démontrerez que le temps n'est pas discontinu. Je ramasse les copies dans 20 min.
Pour le dessert, on montrera que le temps n'est pas continu. On s'en pourlèche les babines par anticipation, on s'en pourléchera les babines par nostalgie.

Écrit par : Big Brother | 16/06/2005

Aah, Big ! Heureuse de vous retrouver les pieds en plein dans le plat paradoxal, comme à votre habitude. Vous n'en perdez jamais une miette. Une jambe de chaque côté du vélo quantique et roule, ma poule !
Mes hommages du matin, cher Anaximandrake, que la journée vous soit douce.

Écrit par : Marie-Cécile | 17/06/2005

De ce que la mort n'est rien pour nous faut-il conclure qu'elle n'est pas un événement ?

Écrit par : Dm | 20/06/2005

"le guignol est au panthéon
ce que vos dialogues sont
à la grâce
de l'instant qui passe..."
( nietzsche, le Triste savoir )

ps : à propos de la très (en)sensée alina, voir ce qu'en pense le critique Pierre Jourde

Écrit par : ana | 27/09/2005

Et moi ce que je pense du critique P.J. ? Bof, j'ai mieux à faire que de penser à lui.

Écrit par : Alina | 28/09/2005

Ana, si vous cherchez un maître, il n'est pas nécessaires de tourner vos déceptions contre Anaximandrake. P.J. vous conviendra peut-être mieux mais vous semblez désavouer son propre discours en en faisant votre Sollers. Pour savoir que penser d'Alina le mieux est sans doute de la lire soi-même et non pas de s'en remettre à un pamphlétaire, aussi sensé soit-il lui-même.

Écrit par : Eurydice | 28/09/2005

P.J., le flic des Lettres ! Qu'il enquête sur les institutions, très bien, mais qu'il laisse la littérature en liberté, ce n'est pas avec une lampe dans la figure et des coups de bottin sur la tête qu'on peut l'interroger !
Salut à vous, Eurydice, ça avance ?

Écrit par : Alina | 28/09/2005

"Je suis nommée de bas en haut
Comme un crochet au foie, ana-
Préfixe grec, un fucking mot
Je te défoncerai bientôt
D’un fist dans la gueule ou... j’dis pas.
Juste une idée affreuse
Entre Sartre et Deleuze
Un « no-future », Ana
Un néo-punk en bas."

Ana, c'est toujours un peu nerveux, Alina, c'est la sonorité. La vieille technique teigneuse d'entrée en communication, je te fous sur la gueule, ça va obligatoirement attirer l'attention. Et quitte à cogner, autant choissir ce qui se fait de plus solide, c'est un comportement à la fois éthique (on évite le chétif à lunettes) et permettant le défoulement le plus grand (on peut taper plus fort).

Écrit par : Marie-Cécile | 28/09/2005

Ne vous rendez jamais qu'à l'évidence, Marie-Cécile.

Écrit par : Amanda | 28/09/2005

Taratata, Amanda, l'évidence est ce qui se fait de plus suspect, je ne me rends en ce lieu que pour le mettre à feu et à sang. Il est en général trop fréquenté par quelques barons bien assis rongeant notre époque de dents avides. Notre hôte est un botteur de cul, à l'évidence, nous y buvons parfois le soir, au calme, lorsque les clients abusifs ont fuit. Comme dit l'Ana, en effet, en l'instant surgit la vérité, elle traverse fièrement le bar de l'évidence et nous sommes bienheureux de la voir passer, de l'approcher, d'entendre son parfum sans pouvoir jamais la saisir. La vérité est libre et toujours se faisant et se défaisant. Qui tente de lui passer les fers la perd au moment du "clic". On ne peut entretenir avec elle qu'une Relation. La capitale indiquant le lieu d'une autonomie. Que le Temps vous soit clément, Amanda.

Écrit par : Marie-Cécile | 28/09/2005

Ah Alina ! Des bottins me tombent souvent sur la tête sans qu'ils ne viennent de P.J, ce qui me fait exécuter une bien étrange danse : deux pas en avant, trois en arrière ou parfois le contraire. Mais je pense qu'au bout du compte ça avance, oui. Merci de vous en être inquiété.

Bonne journée à tous !

Écrit par : Eurydice | 28/09/2005

alina :

- je me suis laissé emporter, c’était une attaque ad hominem ( ce que les réponses ne semblent pas avoir saisi ! ), donc, mes plus plates excuses !

- le rôle de la critique c’est de distinguer entre ce qui est littérature et ce qui ne l’est pas, et de veiller justement à ce qu’elle ne devienne une institution ( marchande ) et cela ne peut se faire qu’avec lampes et pioches ! cela peut faire mal, je sais, mais, ma foi, c’est le risque du métier…

- ce qu’on reproche à ce qui n’est pas art c’est de mettre en place quelque chose de trop personnel, qui n’atteint pas un certain niveau d’universalité ; vous en conviendrez, nous avons tous nos petites histoires…

Écrit par : ana | 29/09/2005

eurydice :

- je ne cherche point de maître, gente eurydice, je me fie simplement à ceux qui sont autorisés à émettre un avis, parce qu’ils ont la compétence et parce qu’ils le font au nom des valeurs et non pas des chapelles, sollersiennes, justement, par exemple….

- et je tourne ma déception vers ceux qui, sur des sites qu’ils veulent culturels, bottent le cul, cultivant comme appui une cour qu’ils encensent…

Écrit par : ana | 29/09/2005

marie-cécile :

- votre botteur de cul a sans doute été ravi en prenant connaissance de votre culture étymologique !

- eh bien, fuckez et bottez, lara croft generation ! papa freud ne se trompait point en avançant que vous aspirez à vous approprier le phallus ! maintenant c’est possible, on peut en acheter dans les sex-shop !!

Écrit par : ana | 29/09/2005

ana, non ce n'est pas de la critique que de sortir de leur contexte deux ou trois passages d'un livre pour les ridiculiser : c'est ce que j'appelle la méthode de la lampe dans la figure assortie d'un coup de bottin sur la tête. Voyez ici sur le web le travail de Juan Asensio, c'est tout autre chose !
Et il est tout aussi malhonnête de juger d'une oeuvre qu'on n'a pas lue : pour ma part, trois "autofictions" sur plus d'une vingtaine de livres - genre qui n'est d'ailleurs pas moins intéressant qu'un autre, Montaigne faut-il le rappeler l'inventa en parlant de soi, Jack Kerouac le pratiqua toujours et le dernier roman de Brett Easton Ellis, que je suis en train de lire, s'appuie aussi dessus, trois exemples parmi des centaines d'autres pour dire sa diversité, sa richesse et sa possibilité d'universalité.

Écrit par : Alina | 29/09/2005

Encore une fois, cher Hôte, il faudrait réexpliquer le sens du mot "Phallus" ? Laissons. A moins que tu souhaites casser la gueule à un petit à lunettes, Anaximandrake ? Fragile, n'est-ce pas ?
Oui, laissons, je crois que nous avons mieux à faire...

Écrit par : Marie-Cécile | 29/09/2005

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Écrit par : games | 31/10/2005

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