Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/06/2005

Synecdoque

Nabokov, La défense Loujine :

« De même que, dans une partie réelle, il arrive qu’une "étude" composée par un inventeur de problèmes se reproduise confusément sur l’échiquier, de même, dans son existence actuelle, se dessinait la répétition d’un schéma bien connu de lui. Et, la première joie passée – la joie d’avoir constaté le fait même de la répétition – Loujine, dès qu’il se mit à vérifier soigneusement sa découverte, eut un frisson. Avec une vague admiration et une vague terreur, il examinait la façon effrayante, souple et raffinée, dont s’étaient enchaînées, depuis quelques temps, un coup suivant l’autre, les images de son enfance (la maison de campagne, et la ville, et l’école, et sa tante de Pétersbourg), mais il ne comprenait pas encore ce que cette répétition avait de terrifiant pour son âme. »

Plus loin, et en guise de conclusion :

« […] au moment même où Loujine desserra les doigts, au moment même où l’air glacial s’engouffra impétueusement dans sa bouche, il comprit quelle éternité s’ouvrait devant lui, accueillante, inexorable. »

Commentaires

La force de l'esprit
"Larsen(1), contrairement à son habitude, force un échange des Dames pour lancer une surprise dans la finale. Fischer le contre (13. ..., b6) et continue à se défendre avec un soin méticuleux. Il semble qu'une nullité se dessine, mais Larsen fait pression. Il est repoussé, et de nouveau la nullité paraît imminente. Larsen ne voit pas le danger, et, comme emporté par son élan, continue à jouer pour le gain. A mesure que le jeu se simplifie, la faiblesse des cases noires, délibérément créée dans sa position par le Danois, se révèle. Au trentième coup c'est au tour de Fischer de prendre l'initiative, et il exploite ces failles judicieusement. Contraint à la défensive, Larsen fait un ou deux coups téméraires sur lesquels Fischer construit d'élégantes combinaisons. Ainsi, ce qui avait commencé comme une finale stérile, se transforme en une démonstration d'intelligence et de virtuosité."

Larry Evans (2) dans son introduction à la partie Larsen-Fischer jouée à Monaco en 1967 dans le livre culte : Mes soixante meilleures parties, Bobby Fischer, Editéchecs, 1995, p. 351

(1) Bent Larsen, grand maître danois, faisait alors partie des plus forts joueurs du monde et disputait à Fischer le titre officieux de meilleur joueur occidental avant que ce dernier, quelques années plus tard, dans sa marche au titre mondial, ne l'écrase par le score extraordinaire de... 6 à 0 !
(2) Grand maître américain ami de Bobby Fischer.

Écrit par : Don Diego | 17/06/2005

Merci Don Diego. Les comptes rendus d'aventures échiquéennes sont toujours palpitants. Il y aurait d'ailleurs tout un travail à faire sur les métaphores employées dans ce genre littéraire.

Écrit par : Anaximandrake | 18/06/2005

Les commentaires sont fermés.