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01/07/2005

Mystérieuse affaire de styles

« Nous fûmes les Guépards, les Lions : ceux qui nous succéderont seront les Chacals, les Hyènes.»  (Giuseppe Tomasi, prince de Lampedusa)

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« La liberté universelle ne peut produire ni une oeuvre positive ni une opération positive : il ne lui reste que l'opération négative ; elle est seulement la furie de la destruction. »
(Hegel, Phénoménologie de l'Esprit)

Commentaires

Admirable mise en lien !

Écrit par : Ludovic | 01/07/2005

La noblesse innée manque à notre liberté.

"... le Vice, rongeant ma native noblesse....
Je fuis, pâle, défait, hanté par mon linceul..."
(Mallarmé, Angoisse)

Aujourd'hui ici Orange mécanique, une autre fois 2001... L'oeuvre de Kubrick est philosophique, raison pour laquelle beaucoup n'ont pas compris son Eyes wide shut, qui peut paraître simplet comme, étourdiment, l'on peut prendre pour un truisme l' "opération" de Parménide : l'être est, le non-être n'est pas.

Écrit par : Alina | 01/07/2005

Je ne connaissais pas cette dimension grivoise des vengeurs…
Et Kubrick qui a "massacré" la 9e au point que je l'ai longtemps détestée : quel plouc décidément.

Écrit par : sk†ns | 01/07/2005

Merci, vraiment, Ludovic, car en la matière, vous êtes un spécialiste émérite.

Alina, oui, Kubrick est un cinéaste philosophique. Mais l'ouvrage de Ciment m'apparaît, à ce propos, manqué. J'ajouterai que Kubrick est un réalisateur très "masculin". En effet, les thèmes et problématiques plus secrètes de ses films sont clairement sexuées. Sa filmographie est presque une cartographie des structures, misères et grandeurs, de la virilité. Quant à Eyes wide shut, je suis heureux que vous en parliez, car je suis absolument d'accord. Cela fut la cause de nombreuses joutes amicales avec certains cinéphiles. La structure ternaire du film est pourtant géniale et son sens obvie. Mais, je pense y revenir dans une prochaine note... De même le New York de studio londonien et l'auto-citation esthétique de Kubrick sont fort stimulantes.

Connais-tu, sk†ns, la version de la 9ème par Stereo Total ? Elle est pour les sourds ou rendus tels.

Écrit par : Anaximandrake | 01/07/2005

Ah, je ne connais pas l'ouvrage de Ciment. Je ne suis pas vraiment cinéphile...
Le bestiaire du prince de Lampedusa : en effet on entend beaucoup les aboiements tristes des hyènes et des chacals, et les grands fauves sont en voie de disparition. Furie de la destruction, ou destruction par effondrement dans l'abjection ordinaire ? Même la violence aujourd'hui a pris le tour de la veulerie.
Noblesse, que sait de ce mot le règne petit-bourgeois ? Et de ses affinités avec le mot liberté ?

Écrit par : Alina | 01/07/2005

Cinéaste philosophique? La notion me paraît un poil floue. Cinéaste "masculin", je comprends mieux pour un réalisateur dont les personnages féminins sont construits comme des projections de ses différents protagonistes. Michel Chion vient de sortir un excellent livre sur lui "Stanley Kubrick, l'humain, ni plus ni moins" aux éditions des cahiers.

Écrit par : Slothorp | 01/07/2005

" Autrefois vous étiez singe, et maintenant encore l'homme est plus singe qu'un singe. [...] Voici, je vous enseigne le Surhumain ! [...] "Donne-nous ce dernier homme, ô Zarathoustra, - s'écriaient-ils - rends-nous semblables à ces derniers hommes! Nous te tiendrons quitte du Surhumain !" Et tout le peuple jubilait et claquait, de la langue. Zarathoustra cependant devint triste et dit à son cœur : "Ils ne me comprennent pas - je ne suis pas la bouche qu'il faut à ces oreilles." " (Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)

Floue ? Il est vrai que le qualificatif de "philosophique" est vague mais il désigne tout de même ce tropisme rationnel et analytique de Kubrick. Projections ? Oui. La scène de bagarre de Killer's Kiss dans l'entrepôt de mannequins est, à cet égard, absolument symbolique. Toutefois, il semble que les personnages féminins de Kubrick soient, plus précisément, prisonniers des projections masculines, sans s'y réduire. On a l'impression que leurs mots, et souvent leurs actes, ne sont pas les leurs, qu'ils sont produits malgré elles, sans que pourtant leur "âme" y consente. Certains de leurs regards me troublent encore. Ah oui, il faudra y revenir... Michel Chion ? Son Lynch m'avait déçu. Mais l'expression "l'humain, ni plus ni moins", quant à une analyse des films de Kubrick, me séduit déjà.

Écrit par : Anaximandrake | 01/07/2005

>>prisonniers des projections masculines, sans s'y réduire.

C'est exactement cela. Shelley Duvall sur le tournage de Shining, terrorisée par Kubrick qui n'attend plus qu'un cri d'elle.

Écrit par : Slothorp | 01/07/2005

Le "QUantique des QUantiques" : Comment le Guépard engendre le Chacal ?


Les licornes me manquent cruellement...

Écrit par : Lambert Saint-Paul | 01/07/2005

http://www.batoncanne.com/

Écrit par : N. | 01/07/2005

baton canne : pas de discours, du combat, des actes ! bravo !

Écrit par : Alina | 01/07/2005

Sur Kubrick il y a aussi « Traité du combat moderne » de Jordi Vidal aux éditions Allia. Je n’ai lu que des extraits, c’est la couverture noire et argentée qui m’a attiré. Quelqu’un l’a lu ?

Écrit par : Carpentier | 01/07/2005

Les commentaires sont fermés.