13/01/2005
Mouvement
Il faut, définitivement, vivre sa vie comme court un cheval. Pourquoi ? Parce qu' « il ne suffit pas de se plaindre ou de se féliciter de l'invasion de la pensée par l'audio-visuel ; il faut montrer comment la pensée opère avec les signes optiques et sonores de l'image-mouvement, et aussi d'une image-temps plus profonde, pour produire parfois de grandes oeuvres » (Gilles Deleuze).

Ceci n'est pas un cheval, évidemment. C'est une oeuvre et elle n'est pas en mouvement.

Trêve de billevesées. Ce film opère une présentation directe du temps qui lui, ne se meut pas. C'est bien plutôt un cheval fou, celui, si l'on veut, de l'extrême fin du film Saint-Cyr. Ce Resnais qui « opère une présentation directe du temps » (Anaximandrake) est en outre un chef-d'oeuvre absolu et méconnu, sorti lors des événements de 1968. Je me demande si Charlie Kauffmann à qui j'avais laissé le bénéfice du doute pour Adaptation (qui semblait tout de même s'être inspiré de Providence) ne commence pas à plagier véritablement et durablement Resnais. La scène récurrente de la plage de Eternal sunshine of the spotless mind est-elle un "hommage" à la minute de l'an passé (l'année dernière à la plage...) de Je t'aime je t'aime ? Je précise que ceci n'a bien entendu aucune importance sauf à dédoubler, à dupliquer davantage. Et ceci est crucial pour saisir le film.


Il ne s'agit pas ici de la minute de l'an dernier mais de la pénétration réciproque de deux présents et de deux passés.
Quel temps ? Quel temps ?
JE T'AIME JE T'AIME
NB :
Pour une présentation de l'Eternel retour nietzschéen (pas du Même mais du Différent afin qu'il advienne un "Revenir"), lire les classiques de Deleuze:

Nietzsche et la Philosophie

Différence et Répétition
Considérer le temps comme un flux est insuffisant : « ça aussi c'est un effet de la T5 ».
17:50 | Lien permanent | Commentaires (0)
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