27/06/2005
Semper amicis hora
« Si vis amari, ama. » (Sénèque)
« Ces nymphes, je les veux perpétuer.
[...]
Je t'adore, courroux des vierges, ô délice
Farouche du sacré fardeau nu qui se glisse
Pour fuir ma lèvre en feu buvant, comme un éclair
Tressaille! la frayeur secrète de la chair:
Des pieds de l'inhumaine au coeur de la timide
Qui délaisse à la fois une innocence, humide
De larmes folles ou de moins tristes vapeurs.
[...]
Tu sais, ma passion, que, pourpre et déjà mûre,
Chaque grenade éclate et d'abeilles murmure;
Et notre sang, épris de qui le va saisir,
Coule pour tout l'essaim éternel du désir.
À l'heure où ce bois d'or et de cendres se teinte
Une fête s'exalte en la feuillée éteinte:
Etna! c'est parmi toi visité de Vénus
Sur ta lave posant tes talons ingénus,
Quand tonne une somme triste ou s'épuise la flamme.
Je tiens la reine! »
(Mallarmé, L'Après-midi d'un Faune)
20:15 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Horizon d'attente. Pas de sens interdit. Droits d'auteur sans raison.
Écrit par : Amanda | 12/07/2005
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