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05/10/2005

Antimétabolisme aigu

« La métaphoricité est la contamination de la logique et la logique de la contamination. » (Derrida, De la dissémination, Paris, Seuil, 1972, p. 172)

« La philosophie, comme théorie de la métaphore, aura d'abord été une métaphore de la théorie. » (Derrida, Marges, Paris, Minuit, 1972, p. 303)

« Et dans cette fiction de la vérité, Amérique serait le titre d'un nouveau roman pour la déconstruction de l'histoire et l'histoire de la déconstruction. » (Derrida, Mémoires pour Paul de Man, Paris, Galilée, 1988, p. 41)

« Je vous remercie encore de votre patience. » (Derrida, La langue de l'étranger)

 
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« Beaucoup de créatures naquirent avec des faces et des poitrines regardant en différentes directions. » (Empédocle)

*

« Socrate je n’ai rien à dire. » (Platon, Criton)

 

 

 


Commentaires

Les lamelles du champignon. Pensées les unes après les autres, oubliant la circularité du chapeau. Au bout du cycle, reste dans la compréhension l'essence de la boucle. Et l'homme n'est pas rond, ou ne l'est plus (comme dit Platon, il en est triste). Il s'agit donc d'une vérité partielle, comme toute vérité, et sclérosante : la vérité du tas de riz des rats. La petite chanson de table pour laquelle chacun s'empare du petit verre de l'autre pour le faire passer au petit convive suivant en effectuant une petite manipulation de retournement. Jouons. Enfin, je joue seule. Je prends l'idée de mon voisin et je la fais mienne en lui donnant une autre position. Voyez, dans l'autre sens, c'est autre chose ! Mais au fond, c'est la même chose, le truc reste un verre, et retourné, c'est encore plus con, adieu la picole. Alors le voisin le prend, et lui redonne sa position initiale. Coup de génie, par rapport à la position précédente, l'objet se fait utile ! On se dit bien qu'on a déjà vu ça quelque part, mais dans le contraste saisissant avec le "juste avant", il faut bien admettre, la classe. Que dire de plus ! Car il faut bien dire. Quoi qu'on en dise. Aha ! Je suis le suivant et ... JE RETOURNE LE VERRE ! Etonnant. Très nouveau. Merde, alors, c'est bien, vu sous cet angle ! Sa-vez-vous-pa-sser-le-tas-de-riz-des-rats-savez-vous-passer-ce-ci-sans-vous-trom-per. La fin, c'est rigolo, on fait des retours en arrière, des régressions, on dit. On rend le verre au voisin qui vient de vous le passer en tapant sur la table pour rythmer la chansonnette et on repart dans l'autre sens. J'explique ma métaphore ? Je vous fais tout le tour du champignon ?
En fait, le seul truc bien dans le taderidera, c'est de perdre. Quand tu te plantes dans les manips, tu bois un verre. Et plus tu perds, plus tu perds (normal). Sartre a super picolé (exprès) au taderidera. C'est lui qui a foutu le merdier et c'était pas trop tôt. On va pouvoir jouer à autre chose. Le premier qui essaie de mettre à plat ma métaphore, je lui colle ma main dans la gueule. Une métaphore doit vivre sa vie de volume ; les planisphères, ça va bien. C'est sûr, il est difficile d'admettre le caractère insaisissable des polysémies, mais notre cerveau possède bien des labos secrets dans lesquels elles sont traîtées hors conscience. Il me semble que la question centrale demeure : la transmission, non pas comment (retournement de verres, digestions successives jusqu'au rien...) mais pourquoi ? Elle est au fond, la clé de l'aliénation transcendantale. Je précise que je considére le groupe humain, puis vivant, puis matériel, (billes concentriques), comme la sphère de la transcendance, lieu conscient et désirant (rien à voir avec l'idée "dieu", dieu, c'est du sous fifre, un usurpateur dans le troisième cercle). Le "groupe" utilise ses membres, comme le corps utilise sa rate (la femelle du taderidera) ses globules rouges, à des fins toutes personnelles. La pulsion de "transmission" n'est-elle pas instillée dans la relation de transcendance par l'englobant asservissant l'englobé afin de le pousser à jouer le rôle pour lequel il est programmé, comme peut l'être une cellule du foie ? A ce compte là, qu'est-ce que réaliser son essence ? L'essence est-elle envisageable hors du groupe, sans les comunications, les échanges ? Que fait l'écrivain, le philosophe ? Est-il libre lorsqu'agit au fond de lui l'urgence d'écrire ? Qu'est-ce qu'écrire sinon transmettre ? Pourquoi les fonctions de génération de signes de notre époque sont elles sur-soliscitées ? Pourquoi cette saturation, cette Babel grandissante dans laquelle plus rien ne fait sens sous l'excès de messages ? Sinon pour nous permettre de découvrir enfin les limites de la raison et de la logique, d'accepter l'autonomie de nos facultés cérébrales et la confiance qu'elles nécessitent. Peut-être n'avons nous plus rien à dire. En effet. Non que tout ait été dit, mais plutôt transmis. Nous allons pouvoir rendre au langage son rôle de fin de banquet, de lien et de plaisir, oubliant le rapport maître-élève et construisant celui de différence à différence. C'est beaucoup plus difficile. C'est un double rapport, la flotte coule dans les deux sens. Terrible complexité que ces flux croisés. Mais quelle émotion.
Nous ne sommes plus dans un "à dire", diffusion d'information, mais un "à construire" utilisation de l'information au sein d'un groupe sans tête. Fin de la horde primitive. L'écrivain dans sa tour d'ivoire est un souvenir du passé. Il est fini. Subira le meurtre symbolique perpétré par ses fils ou s'intègrera à la troupe nouvelle sans tenter de hausser le col.

Je t'embrasse, mathémagicien. Nous finirons par nous comprendre.

Écrit par : Marie-Cécile | 06/10/2005

« Èloge de la calvitie ».

Écrit par : sk†ns | 06/10/2005

Pas l'extrait de la "logique de l'auto-appartenance". Autre chose. S'il te plait. S'il te plait à genoux.

Écrit par : Marie-Cécile | 07/10/2005

As you were talking outside... sous les feuillages...
it was... une voix interminable...
how great... un bain d'anglais...
ce serait l'Anatomie d'Aphrodite, vrai, Paul
entrevoir la clé
son grand cou...
une voix interminable attirant la horde à noeuds le leu
et fonctionner même caché sous la paille
négligemment oublié sous les phares de la DS
son grand gant roux
son grand cou...
Ah ah ah !... J'trouve plus la ligne !...
Ah ah ah... was HOPing, I was HOPing...
...dance together ! non mais !
une voix interminable... à quoi ça sert...
thank you too dear...
plus rien à dire...
une voix interminable dear...
Ah ah ah... was hoping, I was hoping...
...gether !

Écrit par : Der Hirsch | 07/10/2005

Donc perdre la face ?

*
Heureuse rencontre
(phénomène)

Car oui nos corps – étaient-ils deux ?
s’entrechoquaient tintant,
comme si tout l’espace
entre eux
devenait encombrant.
Deux lieux pour nous, c’est beaucoup trop !
semblaient penser nos pas,
et l’un dans l’autre en s’emboîtant,
ils traçaient un titubement,
pourtant, nous marchions droit.
Le sens ? La direction ? Ha ! ha !
d’orientation ils n’avaient pas
mais d’un commun accord,
ils se cognaient, en corps.
Tout contre enfin,
allant sans fin,
nous marchions au milieu
et dans la rue
l’on aurait cru
se consumer soudain,
en feu.

*
Ces bonnes rencontres,
Je les veux perpétuer.

Écrit par : Une passante | 07/10/2005

En effet, sk†ns. Et Marie-Cécile semble plutôt lancée dans un éloge paradoxal de l'acéphalie ou dans celui de Procuste.

Pourtant : http://anaximandrake.blogspirit.com/archive/2005/05/11/logique_de_l_auto-appartenance.html

Car si le "groupe" est un tel individu, tout individu est individu d'individus. Donc, finalement, on assiste dans cette magnification du groupe à l'apologie d'une tête unique : celle qui interprète la voix - par nature équivoque - dudit groupe. Mais le groupe est un être imaginaire : un sac de billes n'est pas une bille, il est juste l'indice du fait de la multiplicité des billes. La pythie-reine entonne non pas un "hausser le col" mais un "baisser la tête" qui est glorification de l'Un(e). Non pas dieu mais surdieu ? Quel écho...
Bref, je ne connais pas de "groupe", je ne connais que des individus singuliers, c'est-à-dire des "têtes", des visages individués. Réservons aux termites leur organisation. Oui, confondre l'idée de groupe avec le symbolique revient à s'aliéner tout seul, à s'inféoder à un fantasme, c'est-à-dire à donner son aval à la tyrannie.
http://anaximandrake.blogspirit.com/archive/2005/06/06/soi_et_non-soi.html

Babel n'est que le revers d'une absence de paradigme encyclopédique. Rien d'autre. C'est un problème de type accidentel, non pas essentiel.

La pensée n'est pas l'information ni même la transmission d'information. Même si cette dernière est nécessaire, elle n'est pourtant pas suffisante. Car ce n'est que "communication" c'est-à-dire transmission de mots d'ordre. Au contraire, la pensée est constituante, non constituée. Elle est génétique, génitale même. Elle est création et non transmission, praxis et non obéissance. Encore faut-il comprendre que ce qui est interdit peut être aussi impossible. Interdire l'impossible, cela peut d'ailleurs désigner ce qu'il en est de la perversion. Car, la levée de l'interdit ne donne pas nécessairement la puissance, elle permet juste à celle-ci de se déployer. Mais pour que celle-ci puisse se déployer, il est aussi nécessaire qu'elle existe.

En effet, penser doit s'engendrer dans la pensée. C'est le requisit minimal pour l'individuation relationnelle, la constitution du Soi qui advient au rapport entre pures différences, cette immanence qui est "la seule place où un homme libre pourra séjourner dans l'honneur" (Thoreau).

Écrit par : Anaximandrake | 08/10/2005

Pas sûr, pour le sac de billes. Et je me demande si, justement, notre incapacité à "entendre" la voix du groupe, son désir, n'est pas à la source de notre aliénation, d'une part de notre activité pulsionnelle... (non endogène ?) Peux-tu me démontrer que je ne suis pas l'une des monades agissantes de ce putain de groupe. Nous sommes inextricablement liés. Et, le réseau de liens, nous sommes je crois ici d'accord, est autonome. Le lien a une autonomie. Il existe entre les billes un truc qui vit sa vie et influence le déroulement des opérations. Une Pensée, antérieure à la pensée. Postérieure à la pensée. En la pensée. On ne parle pas de sacré, c'est accessible. Je ne sais pas, j'ai un peu mal à la tête, mais il me semble qu'entre les billes intervient au moins une force de gravité organisant les sphères les unes par rapport aux autres comme des mollécules d'eaux. Il en résulte une forme de cohérence, très basique, je l'admets, mais orientant les relations entre les volumes. Imagine ce que peut générer un système de lois aussi complexe que celui régissant la vie sociale humaine. Il est presque étonnant que nous arrivions à BOUGER ! A cette seule pensée, je suis au bord de l'évanouissement. Je te remercie, pour la métaphore. J'apprécie lorsque tu utilises mes outils, tu sais que les tiens me ratissent le cerveau. Je m'y remets doucement, mais ça pique.
Bonne nuit, Drake.

Écrit par : Marie-Cécile | 08/10/2005

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