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01/08/2005

Aséité fluviale

« Car les Dieux existent, attendu que la connaissance qu'on en a est évidente. » (Epicure)

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« Homme égalant les rois, homme approchant des dieux,

Et comme ces derniers satisfait et tranquille » (La Fontaine)

 

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« les délices presque insaisissables de ces journées immaculées qui tournent sur elles mêmes dans les champs de l'espace, sans nous apporter rien qu'un globe transparent, vide de souvenirs comme un bonheur trop pur. » (Maeterlinck)

 

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« S'il règne un état de compensation continue et d'échanges entre les forces impulsionnelles qui se sustentent aux dépens de l'unité organique, ces échanges ne s'effectuent pas sans laisser des traces qui sont autant de "notations" de ce qui est prélevé, échangé : le phantasme est comptable de l'organisme comme la jouissance ou la souffrance éprouvée sont comptables du phantasme qui les procure à l'individu. Voilà le solde "débiteur" de l'unité individuelle. » (Klossowski)

 

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« Il s'agit d'une œuvre principalement littéraire, même si sa richesse et son étrangeté donnent le droit de reconnaître en elle la proposition d'une nouvelle gnose. Œuvre littéraire, elle apporte à la littérature ce qui, depuis Lautréamont et peut-être depuis toujours, lui manque : je le nommerai l'hilarité du sérieux, un humour qui va beaucoup plus loin que les promesses de ce mot, une force qui n'est pas seulement parodique ou de dérision, mais qui appelle l'éclat du rire et désigne dans le rire le but ou le sens ultime d'une théologie. » (Blanchot)

Commentaires

« Ramené dans sa prison, ayant abjuré ses « erreurs », Galilée murmure : « Et cependant elle tourne. » Il le murmure dans un souffle de souffrance, avec la rancoeur de la défaite, dans une polémique étouffée. Mais toute sa pensée est une réaction contre les négations officielles antécédentes. » (Bachelard)

« Tel est l'état où je me suis trouvé souvent à l'île de Saint-Pierre dans mes rêveries solitaires, soit couché dans mon bateau que je laissais dériver au gré de l'eau, soit assis sur les rives du lac agité, soit ailleurs au bord d'une belle rivière ou d'un ruisseau murmurant sur le gravier.
De quoi jouit-on dans une pareille situation ? De rien d'extérieur à soi, de rien sinon de soi-même et de sa propre existence, tant que cet état dure on se suffit à soi-même comme Dieu.
[...] Cette espèce de rêverie peut se goûter partout où l'on peut être tranquille, et j'ai souvent pensé qu'à la Bastille, et même dans un cachot où nul objet n'eût frappé ma vue, j'aurais encore pu rêver agréablement. » (Rousseau)

« Il faut savoir être tout entier dans une feuille
Et la voir qui s'envole » (Supervielle)

« Ces insectes surtout tropicaux ont un corps fin comme une baguette ou aplati en forme de feuille. Ils restent immobiles le jour, invisibles grâce à leur faculté de mimétisme, se déplaçant et se nourrissant la nuit. » (Reader's Digest)

« Toute une foule répandue se précipitait vers la rive [...] Les premiers froids de l'automne ne font pas glisser et tomber en plus grand nombre les feuilles des bois. » (Virgile)

« — Ne jugez pas un livre à sa couverture, dit l'un d'entre eux.
Et ils se mirent tous à rire tranquillement, tout en longeant la rive.
[...] Montag sentait en lui le lent remous des mots, leurs lentes vibrations. Et, quand son tour viendrait, que pourrait-il dire, que pourrait-il offrir, un jour comme celui-là, pour alléger la fatigue du voyage ? » (Bradbury)

« Attirés par la voix d'Orphée, les arbres accoururent ; on y vit soudain le chêne de Chaonie, le peuplier célèbre par les pleurs des Héliades, le hêtre dont le haut feuillage est balancé dans les airs, le tilleul à l'ombrage frais, le coudrier noueux, le chaste laurier, le noisetier fragile; on y vit le frêne qui sert à façonner les lances des combats, le sapin qui n'a point de nœuds, l'yeuse courbée sous ses fruits, le platane dont l'ombre est chère aux amants, l'érable marqué de diverses couleurs, le saule qui se plaît sur le bord des fontaines, l'aquatique lotos, le buis dont la verdure brave les hivers, la bruyère légère, le myrte à deux couleurs, le figuier aux fruits savoureux. Vous accourûtes aussi, lierres aux bras flexibles, et avec vous parurent le pampre amoureux et le robuste ormeau qu'embrasse la vigne. » (Ovide)

« Les amis authentiques de Ménard ont vu ce catalogue avec inquiétude et même avec une certaine tristesse. Hier, pour ainsi dire, nous nous réunissions devant le marbre final, sous les cyprès funestes, et déjà l'Erreur essaye de ternir sa Mémoire... [...] Je sais qu'une telle affirmation a tout l'air d'une absurdité ; justifier cette « absurdité » est le but principal de cette note. » (Borges)

« A moi, fiole !... Eh quoi ! si ce breuvage n'agissait pas ! serais-je donc mariée demain matin ?... » (Shakespeare)

« Tiens, prends, avant d'aller dans la demeure de Circé, cette bonne herbe, qui éloignera de ta tête le jour funeste. » (Homère)

« Mais jamais il ne m'est venu à l'esprit d'y chercher des drogues et des remèdes. [...] C'est la chaîne des idées accessoires qui m'attache à la botanique. » (Rousseau)

« — J'ai assez de tête, monsieur, pour suffire aux bûches sans déranger Pierre. (Il sort.)
— Par la messe, bien répondu. Voilà un plaisant coquin ! Ah ! je te proclame roi des bûches... » (Shakespeare)

Écrit par : Lagan | 05/08/2005

Je ne sais pas. En fait quand on y réfléchit, c'est efficace. Pour les discussions au café. T'as des tas de petits robots neuneus qui s'envoient des citations. Comme un matche de tennis, avec des petits cris de jouissance

Écrit par : Pim | 16/08/2005

"Le torrent impétueux s'est creusé le lit où il deviendra paisible." (Jünger, La Paix)

Écrit par : Amélie | 18/08/2005

Félicitations, surréel Lagan, les transitions sont fort soignées même si la cohérence de l'ensemble est, objectivement, plus hasardeuse.

Quant à l'objectivité, chez Pim, elle relève du pur aléa, sans que, bien entendu la nécessité ne s'abolisse. En effet, "Neuneu" et "cri de jouissance" sont des notations révélatrices de ses projections fantasmées. Il est d'ailleurs heureux - pas pour lui - que ces dernières ne relèvent que du fantasme.

Écrit par : Anaximandrake | 29/08/2005

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