23/10/2005
Ride, si sapis
« L'important n'est pas de démolir la conscience - nous ne cherchons pas ici à faire de grandes dégringolades de vitres. » (Lacan, S. II)
Pour Bergson, c'est l'intensité de la conscience qui est la mesure du degré de liberté. Celle-ci est pensée selon le mode de la concentration d'une série temporelle. Il s'agit en fait de ce qu'on pourrait appeler la polarisation d'une durée ouverte sur l'action à venir. Par conséquent, la conscience est choix. Et, si l'identité est mémoire, la conscience est donc une mémoire accompagnée d'une liberté. Ainsi, la liberté ne se manifeste-t-elle purement que dans le cas de l'advenue de la nouveauté. Or la nouveauté est hapax.
Corollaire : l'habitude est inconscience, ou bien l'inconscient est l'ensemble des habitus, c'est-à-dire machinisme automatique. Bergson l'appelle mécanique. Celui-ci, bien qu'éminemment interne, semble insensible et, pour tout dire, externe. Il n'est pas vécu. Au contraire, la nouveauté, rompant le schème sensori-moteur, exhausse la conscience et permet, au sein de la situation, que l'individu se choisisse. C'est donc dans le choix du choix (qui n'est pas isomorphe à "la volonté de volonté") que réside l'incarnation, non dans le non-choix qui n'est choix que de lui-même, c'est-à-dire identification.
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Commentaires
Eternel probleme du sens : definition de la conscience ? Resulte t'elle de la pensée ou de la perception ? Depuis quand a t'on l'intense liberté de choisir de naitre ici bas ?? "matrice qui m'a fait dans un moule parfait, dans un lit défait,le mal est fait !"
Écrit par : ergot de seigle | 23/10/2005
pourrait-on dire que la perception est l'objet de la pensée; l'intéraction entre les deux étant (en partie) la conscience? En excluant l'insconscient vers un domaine extérieur, la conscience redevient-elle plus dépendante de la logique, au détriment de sa psychologisation à outrance?
Écrit par : antares | 25/10/2005
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