06/01/2006
Usteron proteron
« Ce que l'hystérique veut - je dis ça pour ceux qui n'ont pas la vocation, il doit y en avoir beaucoup -, c'est un maître. C'est tout à fait clair. C'est même au point qu'il faut se poser la question si ce n'est pas de là qu'est partie l'invention du maître. [...] Elle veut un maître. [...] Elle veut que l'autre soit un maître, qu'il sache beaucoup de choses, mais tout de même pas qu'il en sache assez pour ne pas croire que c'est elle qui est le prix suprême de tout son savoir. Autrement dit, elle veut un maître sur lequel elle règne. Elle règne, et il ne gouverne pas. » (Lacan, Séminaire XVII, 1969-1970)
« Ce qui définit l’hystérie est précisément ce cercle vicieux d’un désir donc l’apparente satisfaction ne fait que creuser le gouffre de l’insatisfaction. [...] Le paradoxe fondamental du Surmoi implique aussi un certain déséquilibre structural : plus le sujet obéit à ses injonctions, plus il se sent coupable, en sorte qu’un renoncement n’entraîne que l’exigence d’un plus grand renoncement, et le repentir plus de culpabilité. » (Zizek)
22:00 | Lien permanent | Commentaires (13)
Commentaires
Je plaide non coupable
6 janvier 2006
Lettre ouverte aux rapporteurs du CNU publiée sur www.u-blog.net/Fulcanelli
Monsieur B. Dugué
à Messieurs A. Juranville, B. Maitte, P.-A. Miquel
Cher Messieurs,
Vous avez été désignés comme rapporteurs pour une demande de qualification et donc je vous ai envoyé un dossier sur disque numérique mais vous refusez de le prendre en considération. Je me permets de vous informer qu’un de vos confrères a pourtant accepté ce type de support. Lire un CD est une pratique courante. Le CNU, paraît-il, les refuse, mais les textes ne précisant pas le support utilisé, un refus d’examen de mon dossier sous ce motif est susceptible d’un recours auprès des tribunaux. Cela dit, permettez-moi de préciser en quelques lignes le sens de ma démarche.
Ainsi que je l’ai évoqué dans le courrier accompagnant le CDossier, j’ai une vision critique de l’Université, jugement forgé par ma propre expérience ainsi que des choses lues et entendues de toutes parts. Vous vous demandez certainement pourquoi je cherche encore à y entrer. C’est simple, ayant un parcours transversal ainsi qu’un projet de recherche de grande envergure en philosophie de la Nature, il est nécessaire que je trouve un lieu pour le réaliser, avec des moyens matériels conformes à ce qu’est en droit d’attendre tout chercheur doué et surtout motivé. Hélas, le centralisme français a institué un quasi monopôle dans l’enseignement supérieur et la recherche. Certes, il reste le CNRS mais la place accordée à la philosophie des sciences est ridicule, un poste sur toute la France. Il reste donc comme possibilité un improbable emploi universitaire que je conçois moyennant un renversement des priorités. J’entends par-là que cet emploi soit adapté à mes compétences et capacités et non l’inverse. Au stade où j’en suis, je ne veux pas, ni ne peux me plier à des tâches utiles certes, mais relevant souvent de la garderie pour adulescents en transition entre le lycée et la vie professionnelle, peu intéressés par les savoirs et ne cherchant qu’à obtenir un bout de papier. Ne soyez pas choqué par ces propos puisque nombre de vos confrères pensent la même chose. L’Université n’est pas vouée à l’égalitarisme et peut aussi choisir l’innovation en recrutant des chercheurs atypiques pour des missions (impossibles ?) dans la recherche et l’enseignement transversal, dans l’esprit de l’Université sans conditions suggérée par Derrida. Et pour cela, elle doit s’ouvrir à des individus au fort potentiel innovant.
Gramsci parlait d’un pessimisme de la raison et d’un optimisme de la volonté. Et donc, en hussard gramscien de la métaphysique, je dis que je veux accéder à l’Université mais pas à n’importe quelle condition. C’est donc à vous de me vouloir et de faire un pas. Si je parviens à passer les qualifications dans ces conditions, tout reste possible. Si vous me refusez cette possibilité, cette démarche aura été utile. Pour moi, plus de faux-espoirs ni de perte de temps à concourir pour entrer dans une institution non adaptée à la réalisation des projets que je porte.
Pour résumer mon profil, une quadruple compétence, en sciences dures (niveau ingénieur) en sciences de la Vie (niveau doctorat) en philosophie (doctorat) et en théorie des systèmes (publications internationales). Ce parcours aurait dû me permettre un accès aux institutions mais ce ne fut pas le cas. Les institutions sont-elles autistes ? A vous d’en juger ainsi que des enjeux épistémologiques liés la science contemporaine. Pour preuve, cette controverse sur l’intelligent design. Vos confrères, malgré toutes leurs qualités, semblent bloqués sur un raisonnement binaire opposant le naturel au surnaturel, Darwin, la sélection naturelle à la Bible avec sa création divine. Cette controverse intéresse la science et le grand public. Il est question de la « grande affaire de l’Occident » et de son rapport à la Nature. Sont requises des compétences en métaphysique, systémique et biologie afin d’élucider les fondements du Vivant et débattre d’options paradigmatiques. Je suis disposé à m’investir dans cette problématique si l’institution m’accompagne au lieu de poser des obstacles. A vous de décider et de juger. Pour ma part, j’ai décidé de rendre publique cette procédure de qualification sur mon blog. Cette démarche est citoyenne. Les institutions doivent se diriger vers plus de transparence.
Je ne suis guère optimiste, espérant néanmoins que cette démarche puisse servir à faire bouger les choses, ne serait-ce que faire accepter les CDossiers pour éviter aux jeunes docteurs des frais inutiles en encre, papier et affranchissement, frais d’autant plus inutiles que leur niveau matériel se réduit d’année en année.
Avec mes très cordiales salutations
BD
Écrit par : Fulcanelli | 06/01/2006
Le petit Nicolas n'est pas hystérique, alors.
Écrit par : sk†ns | 07/01/2006
Est-ce si sûr ?
"Quant au discours de l'hystérique, c'est celui qui a permis le passage décisif en donnant son sens à ce que Marx historiquement a articulé. C'est à savoir, qu'il y a des événements historiques qui ne se jugent qu'en termes de symptômes." (Lacan)
Écrit par : Anaximandrake | 08/01/2006
histoire a-logale, a-logale Nicolas le petit, pire que Napoléon le petit, une société qui empire
Quant à Lacan, son génie autoréférentiel a parlé pour lui qui fut le symptome de cette grande maladie qui porta au pinacle tous ses épigones et autres analysés. La France aime la mort et la maladie. Puisse-t-elle en crever un jour pour renaître !
Écrit par : Fulcanelli | 08/01/2006
Coupable, hystérique... et fière de l'être. Hein, docteur, que c'est pas grave?
Écrit par : Kate | 09/01/2006
Ce qui ressort des textes de Lacan et Zizek, c'est la suggestion de déséquilibre. Qui plus est, l'hystérie est considérée être une pathologie. De surcroît, une pathologie exclusivement féminine... terme emprunté au grec signifiant matrice. Quid ces hommes qui cherchent une plus-que maîtresse?
Plutôt que la connotation "maladive", je préfère celle à la Flaubert: "Je sais bien qu'il n'est point aisé de dire proprement les banalités de la vie, et les hystéries d'ennui que j'éprouve en ce moment n'ont pas d'autre cause."
Écrit par : Kate | 09/01/2006
Malgré l'étymologie, une 'pathologie' non point exclusivement féminine, Kate. Citons en effet la suite de ce texte de Lacan :
"Elle, c'est l'hystérique, mais ce n'est pas forcément spécifié à un sexe. Dès que vous posez la question 'Que veut Untel ?' vous entrez dans la fonction du désir, et vous sortez le signifiant-maître."
Ne pourrait-on pas dire que l'hysérique est celle ou celui qui n'est pas maîtresse ou maître mais qui ne peut que se situer face à elle/lui, c'est-à-dire d' "après" elle/lui, mais en se voulant, malgré tout, originaire du désir ?
Écrit par : Anaximandrake | 09/01/2006
"Ne pourrait-on pas dire que l'hysérique est celle ou celui qui n'est pas maîtresse ou maître mais qui ne peut que se situer face à elle/lui, c'est-à-dire d' "après" elle/lui, mais en se voulant, malgré tout, originaire du désir ?" Mais dans toute telle relation, il y a dualité, non? L'un porte en soi son contraire, son envers, son miroir.
Écrit par : Kate | 09/01/2006
Absolument, Kate. Et l'hystérique ne le porterait pas en soi, mais, comme tout esclave, voudrait être reconnu(e).
Écrit par : Anaximandrake | 09/01/2006
Et si l'hystérie n'était que la réponse adéquate d'un corps sain au défaut de maitre ?
Écrit par : Simone | 10/01/2006
La présence d'un maître n'arrange pourtant rien, si le maître reste maître, bien entendu.L'hystérique veut et ne veut pas. Et réciproquement. Vouloir l'impossible n'est pas désirer mais bien plutôt vouloir l'insatisfaction. Ceci génère souffrance et donc peut être à bon droit dénommé "pathologie". Bref, comme dit Lacan, "on comprend pourquoi, dans la psychanalyse, l'hystérique guérit de tout sauf de son hystérie".
Écrit par : Anaximandrake | 10/01/2006
Les femmes qui veulent des maîtres et les hommes qui se flattent d'avoir des "maîtresses" s'appellent donc eux-mêmes à régner.
Araignée ? Quel drôle de nom pour un roi !
Écrit par : sourire | 11/01/2006
Ooops... Sourire, c'était moi !
:-)
Écrit par : Alina | 11/01/2006
Les commentaires sont fermés.