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21/09/2006

Tolle, lege !

« Les gens sans entrain parlaient de l'argent et se montraient des morceaux de métal. » (Lawrence)

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 « Aussi garde-toi et sois . »  (Mallarmé)
 
 
 

 

13/09/2006

Deus homini ludus

 

« [J]e me suis abandonné après Fontenelle à ce fantasme d’avoir la main pleine de vérités pour mieux la refermer sur elles » (Lacan)

 

 

« Cette énonciation du vrai étant, en dernière analyse, suspendue à l'existence d'un discours qui puisse dire l'universel sans exception, sans l'exception d'un sujet qui parle, nous avons montré que le discours philosophique était ce discours. » (Descombes) 

 

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Ce qu'aucun théologien* n'a jamais accordé à Dieu, l'hystérique l'exige. A savoir : faire que le passé n'ait pas eu lieu. Ce qui se dit aussi : le passé n'est pas passé, sa présence est une absence. Le temps ne peut contenir ce passé puisqu'il n'est pas advenu. Même l'éternité alors ne peut le recueillir. Oui, c'est à la fois son existence et l'essence de son existence qui sont contestées. Cette négation du temps et du principe d'identité ne s'avèrent donc pas désir d'éternité ou d'abolition, mais bien de résurrection et de virginité absolues.

On le voit, l'attente de ce coup de maître de Dieu, qui est en réalité un seppuku, sera par nature déçue.  Face à Dieu et à ses hypostases, l'hystérique se heurte à ceci : ex falso quodlibet. Autrement dit : comment la contradiction pourrait-elle se contredire ? Cet obstacle serait néanmoins aisément levé si l'hystérique ne légitimait pas la place de Dieu, c'est-à-dire son coup d'avance dans un jeu à information complète.

Par conséquent, si l'hystérique espère la fin des injustices, c'est que ce qu'il veut, c'est leur maintien dans l'avenir ; car si l'espoir cessait, c'est-à-dire si la demande était reconnue comme impossible, le passé serait irrémédiablement passé, c'est-à-dire qu'il aurait eu lieu, stèle ou calme bloc ici-bas. Donc, il s'avère capital pour l'hystérique que l'espoir n'ait aucune chance de se réaliser. Or, quoi de plus sûr que de vouloir l'impossible, une fois dit que la consistance logique est le requisit de l'apparaître ? Bref, l'hystérie est un tertullianisme : credo quia absurdum.Quoi qu'il en soit, c'est au Verbe que Dieu se cantonne, et son discours n'affecte l'être que cosmétiquement. De même, c'est bien parce que la contradiction est au fondement de l'onto-théo-logie que l'espoir paradoxal de l'hystérique peut être maintenu.

S'il y a oubli de l'être chez l'hystérique, l'oubli de cet oubli, c'est l'être en tant que qualifié. Précisément, il s'agit d'un étant, et qui plus est, d'un étant suprême. Dieu donc, apparaît, tel un zéro, comme présence du manque. Corrélativement, l'être disparaît phénoménologiquement, maquillé par l'Un. Or ce dernier est le garant du maintien de l'angoisse (en tant que lien au manque) grâce aux antinomies du Tout. Celles-ci génèrent ce mouvement perpétuel analogue aux apories du paradoxe de Russell ou aux "tourniquets" de Sartre. En effet, décider requiert la position d'un problème, afin que l'existence de l'indécidable ne soit pas une décision. Décider c'est absenter la présence de l'absence, annihiler l'angoisse qui maintient ouverts l'espoir de l'abolition et l'espace de l'attente.

 

On en déduit sans coup férir et par la bande ce que Francis Bacon, à sa manière, avait bien noté : le messianisme est un hystérisme. Un corollaire s'ensuit : la logique hystérique, si elle n'est pas intuitionniste, n'en est pas pour autant classique. Disons-la donc baroque.

 

 

*Excepté peut-être Petrus Damianus.

 

  

 

09/09/2006

Lucidus ordo

« Mais reprenons. » (Verlaine) 

 

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« L’hypothèse est que tous les joueurs sont rationnels, qu’ils comprennent les règles précises du jeu, et qu’ils disposent d’informations complètes sur les objectifs des autres participants. Ceci, à l’évidence, est rarement vrai. » (Milnor)

 

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« La dialectique sophistique est un art de l'apparence. La dialectique philosophique est une science de la dissolution de l'apparence et possède une partie propédeutique, qui contient le critère de la vérité, et une partie sceptique, qui indique les sources de l'apparence et garantit la vérité contre elle. » (Kant)