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28/07/2006

Pendent opera interrupta

« La démocratie est tout de même plus importante que la philosophie. » (Rorty)

 

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« C'est exactement en déclarant le contraire que Platon a fondé - au-delà du dire poétique d'Héraclite / Parménide et du relativisme rhétorique des sophistes - la singularité philosophique. » (Badiou)

 

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« C’est là en vérité lui conférer une grandeur. La philosophie contemporaine de la science moderne témoigne auprès d’elle de dispositifs qui lui sont étrangers ; d’où son apparentement d’essence à la mathématique, pour peu que cette dernière ne soit pas définie en termes langagiers. Quand bien même elle ne nie pas la coupure majeure, la philosophie la maintient ouverte et problématique ; elle convoque à la penser. D’aucuns diraient qu’elle est en position de repère absolu. » (Milner)


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« Ajoutons que l'otium est un lieu du Soi. » (Milner)

 

 

 

 

 

24/07/2006

Naturaliter

« La nature est grave » (Skoteinos, Séminaire du 21 juillet 2006

 

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Manifestement, à ce logion, il convient d'apparier celui d'un autre mais antique Obscur qui argue qu'elle aime à se cacher. Car, telle Baubô, sous le voilement-dévoilement de la vérité, prima facie, la nature n'est-elle pas nue ?

Au contraire, l'être, bien qu'il se révèle comme texture des modes, ne peut pas plus être dit nu que vêtu ; l'être en tant qu'être n'a pas de prédicat, il est. Par rapport à quoi en effet pourrait-il être dit tel ou tel ? Au néant ? Non, celui-ci est imaginaire, ou plus exactement n'est qu'un effet imaginaire du symbolique sur le réel. En effet, pour nier, il faut penser, et, pour penser, être. Bien plus, l'annihilation peut bien être réelle, l'anéantissement n'en sera pas moins imaginaire, c'est-à-dire non substantiel, puisque, ontologiquement, il n'y a pas d'Autre. Et puisque, phénoménologiquement, il y a de l'autre, notons qu'éclate ici toute la différence entre l'absence véritable et la présence du 0, c'est-à-dire que luit l'efficace du symbolique. Aussi, l'holocauste des modes est-il hommage à la substance, et le néant, à l'être. C'est d'ailleurs ce qui fait le malheur des personnages de Sade : toute profanation est une prière ; d'où leur compulsion de répétition.

Qualifié, l'être devient naturel, c'est-à-dire cosmétique. Ainsi, dénuder la nature est-ce la dénaturer et, par suite, l'artificialiser ; le naturalisme n'est pas un naturisme.  Par conséquent et paradoxalement, dénuder la nature, c'est aussi bien la travestir. Il est clair que cette naturisation artificielle de la nature relève d'un processus illimité, ou plus exactement d'illimitation. La nature s'y dépotentialise à mesure d'un gain en grain. Le détail est détaillé de manière non pas infinie mais indéfinie. On a bien affaire à un phénomène attractif et accéléré, comparable, en somme, à la chute des graves. Il n'y a finalement que le fétiche qui permette la fixation de la pulsion et, conséquemment, au fétichiste de faire le point. Sinon, c'est le chaos, cet abîme flou.

Or, chaotique, c'est pourtant bien ainsi que l'être apparaît, c'est-à-dire devient nature. Si en tant qu'existante, la nature est faseyante, en tant que subsistante, elle n'insiste que par l'érection de la limite. Corollaire : toute révélation ultime relève du nihilisme puisque ce qui est naturel est toujours déjà nu ; la nudité, c'est la présence immédiate de l'être dans la nature, non le progrès du néant à sa surface. Ce qui revient bien entendu à affirmer que le naturalisme est fondamentalement anti-éleusinien. Autrement dit, c'est grâce au symbolique que la nature consiste, symbolique qui est césure immanente et condition de possibilité du "congrès". Rappelons à cet égard que cette coupure n'est pas castration ; elle est justement celle qui l'évite. Cependant, si cette distinction est méconnue, c'est le fétiche, au sein de ce processus imaginaire itératif, progressif et principalement scopique, qui réalise le refoulement de l'angoisse causée par la présentation sans re-présentation. Ce representamen surnuméraire et conjuratoire s'avère certes substitut, mais ne peut prétendre à aucun statut. Car, paradoxalement et avant tout, le fétichiste cherche à ne pas voir, c'est-à-dire s'acharne à voir la négation.


Donc, si le quelque chose s'oppose au rien, c'est de l'autre chose qu'il diffère. Bref, à l'inverse de la Joconde de Dada, c’est naturellement que la nature reste soumise au principe d’Ockham.

 

 

 


 
 

 

14/07/2006

Sui juris

« Le dogmatisme s'intéresse à l'instance transcendante, terme statique d'une ascension finie, alors que la vraie métaphysique fait honneur à l'acte même de transcender, qui n'est ni une instance, ni une plage du ciel, ni rien d'assignable, mais qui est un dynamisme sans forme et un élan infini. [...] L'intuition est l'abolition de la distance cognitive qui problématisait le tête-à-tête de l'objet et du sujet, elle volatilise ces intermédiaires dont le seul enchaînement retient déjà une pensée moyenne dans l'intervalle articulé. » (Jankélévitch)

 

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« Je ne prétends pas avoir trouvé la philosophie la meilleure, mais je sais que j'ai connaissance de la vraie. Me demanderez-vous comment je le sais. Je répondrai : de la même façon que vous savez que les trois angles d'un triangle égalent deux droits, et nul ne dira que cela ne suffit pas, pour peu que son cerveau soit sain et qu'il ne rêve pas d'esprits impurs nous inspirant des idées fausses sembables à des idées vraies ; car le vrai est à lui-même sa marque et il est aussi celle du faux. » (Spinoza)