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06/03/2007

MERDRE !

« Il ne s'agit plus d'imitation, ni de redoublement, ni même de parodie, mais d'une substitution au réel des signes du réel, c'est-à-dire d'une opération de dissuasion de tout processus réel par son double opératoire, machine signalétique métastable, programmatique, impeccable, qui offre tous les signes du réel et en court-circuite toutes les péripéties. » (Baudrillard)

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« Invité en mars 1987 au Whitney Museum puis à Columbia, pour deux conférences dont les milliers d’artistes new-yorkais s’arrachent les places – au point que Collins et Milazzo ont l’idée parodique d’organiser au même moment un "anti-Baudrillard show" –, l’auteur de Simulacres et simulation y déclare de but en blanc qu’il ne peut pas y avoir une école simulationniste parce qu’on ne peut pas représenter le simulacre. Il refuse sa paternité au nouveau mouvement et dénonce même, indirectement, cet usage littéral d’un concept mobile, retors, par définition inapplicable – une "trahison" qui laisse à nouveau orphelins les artistes new-yorkais subjugués par Baudrillard, et fait aussitôt les gros titres de la presse d’art. Pareil malentendu est riche de leçons. Le mot simulation est devenu ainsi en quelques années le sésame du monde de l’art new-yorkais, et l’une des clés de la culture américaine, comme l’avait été déjà celui de déconstruction. Mais là où Baudrillard y voyait un régime du signe succédant à celui de la représentation, advenu à la place de la représentation, les artistes américains en ont fait un autre mode de représentation, une étape nouvelle dans l’art moderne – qui leur permit d’imiter le monde marchand sans y être inféodé, de se jouer des mêmes illusions sans y succomber, compromis éthique et politique aux antipodes de la pensée foncièrement apolitique de Baudrillard. » (Cusset)

 


podcast

 

Jean Baudrillard, décédé aujourd'hui à l'âge de 77 ans, était membre du Collège de 'Pataphysique depuis l'âge de 18 ans. A notre connaissance, il était même Satrape, et, par conséquent, de droit, Grand-Maître de l'Ordre de la Grande Gidouille.

 

R.I.P.



 


Commentaires

Et sur la pierre tombale:? 'Ma mort n’a pas eu lieu'

Écrit par : Robin | 07/03/2007

Les temps ont bien changé depuis celui où Foucault, à qui l'on parlait du livre de Baudrillard 'Oublier Foucault', rétorquait que son problème serait plutôt de se rappeler Baudrillard. Non, on ne croisera plus l'auteur de 'Cool memories' à Saint-Germain-des-Près, entre la rue de Rennes et la rue du Four... Mais en parlant d'événement, le parallèle avec la critique éthique badiousienne ('L'Ethique', ouvrage de Badiou le plus vendu avec son 'Manifeste pour la philosophie') est patent : "[...] un futur ordre mondial délivré de toute contestation radicale de ses propres valeurs ­ celle de la dictature démocratique des droits de l'homme et de la transparence des marchés." (Baudrillard)

Écrit par : Anaximandrake | 07/03/2007

Il y aurait aussi un parallèle à établir entre Baudrillard et Muray (qui d'ailleurs s'estimaient mutuellement)...

Écrit par : Damien | 10/03/2007

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