07/11/2007
De omnibus dubitandum
« Un homme qui dort, tient en cercle autour de lui le fil des heures, l'ordre des années et des mondes. » (Proust)
« Philosophie occidentale : l’homme y est systématiquement envisagé, par rapport au monde, dans son écart maximum. Tous les états où cette sensation antagoniste se relâche : sommeil, rêve, états mystiques, contemplatifs ou végétatifs, sentiment de participation ou d’identification des civilisations sauvages, ou de certaines maladies mentales, ont été par elle opiniâtrement dévalués. » (Gracq)
« Et, comme une même ville regardée de différents côtés paraît tout autre, et est comme multipliée perspectivement, il arrive de même que par la multitude infinie des substances simples, il y a comme autant de différents univers, qui ne sont pourtant que les perspectives d'un seul selon les différents points de vue de chaque monade. » (Leibniz)
« Est-ce que, par hasard, on m’aurait changée au cours de la nuit ? Réfléchissons : étais-je identique à moi-même lorsque je me suis levée ce matin ? Je crois bien me rappeler m’être sentie un peu différente de l’Alice d’hier. Mais, si je ne suis pas la même, il faut se demander alors qui je peux bien être ? Ah, c’est là le grand problème ! » (Carroll)
« Lorsqu'on commence à se demander si les cheminées que nous voyons à travers la fenêtre sont en carton-pâte, c'est très mauvais signe. » (Rosset)
« Supposez qu'il existe une machine à expérience qui soit en mesure de vous faire vivre n'importe quelle expérience que vous souhaitez. Des neuropsychologues excellant dans la duperie pourraient stimuler votre cerveau de telle sorte que vous croiriez et sentiriez que vous êtes en train d'écrire un grand roman, de vous lier d'amitié, ou de lire un livre intéressant. Tout ce temps-là, vous seriez en train de flotter dans un réservoir, des électrodes fixées à votre crâne. [...] Bien sûr, une fois dans le réservoir vous ne saurez pas que vous y êtes ; vous penserez que tout arrive véritablement. » (Nozick)
« D'ALEMBERT. [...] Qu'est-ce que cette volonté, qu'est-ce que cette liberté de l'homme qui rêve ? » (Diderot)
19:00 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
N'est-ce pas justement quand on rêve qu'il ne faut pas douter ?
Écrit par : Alina | 08/11/2007
Exactement, lumineuse Alina.
Écrit par : Anaximandrake | 08/11/2007
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