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12/09/2005

Zootrope ochlocratique

« Lorsqu’une idée du dehors t’atteint, quelle que soit sa naissante réputation, demande-toi : quel est le corps qui est là-dessous, qui a vécu là-dessous ? De qui va-t-elle m’encombrer ? » (Michaux)

 

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« Il n'y avait, selon Socrate, pire escroquerie que celle d'un homme médiocre persuadant à ses concitoyens qu'il est capable de diriger l'Etat. » (Xénophon)

 

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« Tout a lieu, tout est là et tout est phénomène.
[...]
Nous rejoignons enfin le mystère productif,
Dans le calme apaisant d'usines célibataires.
[...]
Nous avons traversé, sans souffrance et sans bruit,
Les peaux superposées de la présence divine.
[...]
Il y aura des journées,
Et des temps difficiles.
[...]
Il y aura le regret,
Puis un sommeil très lourd.»

(Houellebecq)

Commentaires

Oui, mais il y a du mérite à maîtriser parfaitement l'ochloais à Neuilly-sur-Seine, même avec la méthode Assimil.
Et puis il reste la prise du pouvoir par Anaximandrake ou le Venezuela.

Écrit par : Eurydice | 12/09/2005

Que signifie ochlocratique ? J'ai un peu perdu mon grec... Eurydice, je ne sais d'où vous (re)venez, mais je ne pense pas que le philosophe de ces lieux souhaite vraiment prendre le pouvoir, hormis sur lui-même bien entendu.

Écrit par : Alina | 13/09/2005

Kairé Alina !
Il est vrai que notre Larousse a dû prendre pour grossièreté l'ochlocratie. Heureusement, l'Académie française daignait encore l'accueillir dans les pages de son dictionnaire en 1762 et nous le désigner comme le "gouvernement du bas-peuple".
La prise du pouvoir nous priverait certainement des réflexions de notre hôte mais je ne suis pas certaine qu'il y serait si hostile. Et quant à venir enfin au philosophe-roi, je vote sans hésiter pour celui-là.
Je reviens de loin, en effet, mais nous nous sommes croisées. Disons que je suis sortie des Enfers à l'Aurore.

Écrit par : Eurydice | 13/09/2005

Effectivement, Alina. Le pouvoir n'est que le plus bas degré de la puissance, ce qui la sépare de ce qu'elle peut. Il est le double corrélat de l'absence de maîtrise, le symptôme de l'incapacité à l'assomption de l'immanence. Voter contre le théorème de Pythagore ne changera jamais la nature du triangle. Seule une 'pensée' de l'impuissance et du ressentiment peut rêver du contraire. Le pouvoir est le fait de l'impudence prétentieuse, de la vulgarité sûre de soi, c'est-à-dire de la bêtise, donc de l'ochlocratie au moins potentielle, qui n'est pas 'gouvernement du bas peuple' (démocratie) mais de la 'populace'. La distinction est d'importance.

Écrit par : Anaximandrake | 13/09/2005

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Écrit par : . .. ... .... | 14/09/2005

Hypothèse : Orphée ne s'est pas retourné.

Rectification : l'activité principale de notre hôte n'est pas "réflexion" mais "philosophie". La différence me semble d'importance.

Écrit par : Une passante | 15/09/2005

Bien sûr, il y a toujours la possibilité d'une île. Mais est-ce un possible qui puisse empêcher d'étouffer ? Un désert bien peuplé (comme le vôtre, Anaximandrake, qui n'a de la thébaïde que l'espace) vaut à mes yeux, ouverts à temps, infiniment mieux.
Et puis, le célibat n'est pas seulement la liberté de ceux qui ne sont pas mariés, c'est aussi le contraire des noces. Chasteté du nihiliste, en somme.
Bref, Houellebecq est un particulier trop élémentaire à mon goût. J'opposerai à ses tristes usines les joyeux désordres naturels de Barbey :
"Notre époque, grossièrement matérialiste et utilitaire, a pour prétention de faire disparaître toute espèce de friche et de broussailles aussi bien du globe que de l'âme humaine." (L'Ensorcelée)

Écrit par : Celle qui chantait les yeux fermés | 16/09/2005

despotique début de tyrannie? ou menace et éveil de ceux qui pensent croire aux négations bien dites des théorèmes fiscaux?

Écrit par : antares | 19/09/2005

Cette note-ci peut faire écho ou rebours à celle de Nataraja et à la belle photo qui l'accompagne. Politique et visagéité.
"Félix travaillait sur les trous noirs ; cette notion d'astronomie le fascine. Le trou noir, c'est ce qui vous capte et ne vous laisse pas sortir. Comment sortir d'un trou noir ? se demande Félix. Moi je travaillais plutôt sur un mur blanc : qu'est-ce que c'est un mur blanc, un écran, comment limer le mur, et faire passer une ligne de fuite ? On n'a pas réuni les deux notions, on s'est aperçu que chacune tendait d'elle-même vers l'autre, mais justement pour produire quelque chose qui n'était ni dans l'une ni dans l'autre. Car des trous noirs sur un mur blanc, c'est précisément un visage, large visage aux joues blanches et percé d'yeux noirs, ça ne ressemble pas encore à un visage, c'est plutôt l'agencement ou la machine abstraite qui va produire du visage. Du coup, le problème rebondit, politique : quelles sont les sociétés, les civilisations qui ont besoin de faire fonctionner cette machine, c'est-à-dire de produire, de "surcoder" tout le corps et la tête avec un visage, et dans quel but ? Ca ne va pas de soi, le visage de l'aimé, le visage du chef, la visagéification du corps physique et social... Voilà une, multiplicité, avec au moins trois dimensions, astronomique, esthétique, politique." (Gilles Deleuze et Claire Parnet, Dialogues)

Écrit par : Amanda | 19/09/2005

La virgule entre "une" et "multiplicité" dans le commentaire ci-dessus est un lapsus.

Écrit par : Amanda | 19/09/2005

Voici un deuxième son de cloche... carillon à l'état naissant
"Sans famille et sans conjugalité, le célibataire est d'autant plus social, social-dangereux, social-traître, et collectif à lui tout seul ("Nous sommes en dehors de la loi, personne ne le sait et pourtant chacun nous traite en conséquence"). C'est que voilà le secret du célibataire : sa production de quantités intensives, les plus basses comme celles des "sales petites lettres", et les plus hautes comme celles de l'oeuvre illimité, cette production de quantités intensives, il l'opère directement dans le corps social, dans le champ social lui-même. Un seul et même procès. Le plus haut désir désire à la fois la solitude et être connecté à toutes les machines de désir. Une machine d'autant plus sociale et collective qu'elle est solitaire, célibataire, et que, traçant la ligne de fuite, elle vaut nécessairement à elle seule pour une communauté dont les conditions ne sont pas encore actuellement données [...]." (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Kafka. Pour une littérature mineure)


"Mais il me semble aussi que n'est réelle
Que la voix qui espère, serait-elle
Inconsciente des lois qui la dénient.
Réel, seul, le frémissement de la main qui touche
La promesse d'une autre, réelles, seules,
Ces barrières qu'on pousse dans la pénombre,
Le soir venant, d'un chemin de retour.
Je sais tout ce qu'il faut rayer du livre,
Un mot pourtant reste à brûler mes lèvres.

Ô poésie,
Je ne puis m'empêcher de te nommer
Par ton nom que l'on n'aime plus parmi ceux qui errent
Aujourd'hui dans les ruines de la parole [...].

Je le fais, confiant que la mémoire,
Enseignant ses mots simples à ceux qui cherchent
A faire être le sens malgré l'énigme,
Leur fera déchiffrer, sur ses grandes pages,
Ton nom un et multiple, où brûleront
En silence, un feu clair,
Les sarments de leurs doutes et de leurs peurs."

(Yves Bonnefoy, Dans le leurre des mots)

Écrit par : Amanda | 21/09/2005

"Le plus haut désir désire à la fois la solitude et être connecté à toutes les machines du désir "

Internet est l'espace Deleuzien par excellence

Écrit par : Simone | 22/09/2005

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