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20/10/2005

Intermède automatique (3)

« Cette confrontation du philosophe "honnête homme" et du philosophe "scélérat" remonte à Platon. Le philosophe honnête homme se prévaut du fait de penser comme de la seule activité valable de son être. Le scélérat qui philosophe n'accorde à la pensée d'autre valeur que de favoriser l'activité de la passion la plus forte ; laquelle aux yeux de l'honnête homme n'est jamais qu'un manque d'être. Mais si la plus grande scélératesse consiste à déguiser sa passion en pensée, le scélérat ne voit jamais dans la pensée de l'honnête homme que le déguisement d'une passion impuissante.

Si l'on veut rendre justice à Sade, il faut prendre au sérieux cette "philosophie scélérate". Car telle que celle-ci se prodigue dans une oeuvre immense, elle trace un sinistre point d'interrogation sur le parti de penser et de décrire un acte, au lieu de le commettre.

Parti pris qui ne tranche pas pour autant le dilemme : comment rendre compte d'un fond de sensibilité irréductible autrement que par les actes qui la trahissent ? Irréductible fond qui ne se peut réfléchir ni ressaisir jamais que dans ces actes exécutés à l'extérieur de la pensée - irréfléchis et insaisissables. » (Klossowski, Le philosophe scélérat)

Commentaires

L'expérience-limite est peut-être celle qui attend cet homme ultime honnête et scélérat.

Écrit par : Amanda | 20/10/2005

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