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18/02/2007

No development (N.Y. memories)

 
« Ils se les approprièrent comme on fait d'une langue étrangère par la traduction. » (Marx) 
*  
« garde ta mauvaise mémoire » (Michaux)

 

medium_MorningsideHeights.jpg

 
Montagne Sainte-Geneviève. Dernier étage. Couloirs. Intégrales. Développements limités.


« … prenez cette liste. »  Des ramettes de papier. Un Waterman. Les Eléments de mathématiques de Bourbaki. Poisson, Cauchy, et cie.


« … RAND ? ... Nuclear Blast ... simulations ... statistiques ... »

 

New York. Morningside Heights. Brooklyn Heights.

 

Les néons du computer center. Engineering terrace. Saint Paul's chapel. Brouhaha. « Closing doors ! ». Des migraines, comme des orages électriques.  A man of very few words. Qui était-elle ?   Les graduate students, «… once a week for computer science lectures. » «  … you play chess ? … Sonic Youth … Melville. » Des livres de SF, Coney Island.     

 

Le superviseur et Abdus, l'autre. Les écureuils gris. Encore des listings. Encore des teraflops. Calculemus… ad nauseam.

 

« … sleep a while… » Le Ramble, le Reservoir, et le vent.

 

« Il y a de la neige, Thomas. »

 

« Don’t worry...  we ... administrative matters... Santa Monica... Pasadena... research... program... money » 

 

L.A.

 

Le temps n'est pas l'espace ; il ne le sera jamais.

 

 

Commentaires

... l'espace n'a pas le temps ; il ne l'a jamais eu... Pour lui ... un point c'est Tout.

Bien à vous Thomas.

Écrit par : Protée par le vent. | 19/02/2007

"Le temps n'est pas l'espace ; il ne le sera jamais." Et le moment où, Achille, percé au talon, rejoint la tortue?

Écrit par : Kate | 22/02/2007

Thomas, il y a du très beau dans ces mixtes de psychogéographie delirieux et histoire intellectuelle . Convenons que l'étude de ce qu'on appelle, après Cavaillès et Lautman, "la vie des mathématiques" devrait complété par de telles reflexions sur les haecceités d'_une_ vie mathematique. Les courbes de celle-ci étant ceux d'une devenir inhumain, néanmoins celle-là a pu nous en esquisse les tangentes étendues dans un autre monde (le notre) - tragique dans leurs propres termes, mais témoignant à des problèmes insondables et a notre incapacité d'en absorbez tout d'un coup; les points le plus eloignés des fils conducteurs nous menant aux problèmes qui sont nos coordonées epistemologiques ultimes.

Écrit par : Robin | 02/03/2007

C'est une belle idée, Robin. On pourrait aussi par exemple explorer les racines affectives du devenir-divin corrélatif à la laïcisation mathématique de l'infini qu'est l'invention du transfini par Cantor, mais qui est tout aussi bien, pour lui, un devenir-fou. De même, et inversement, qu'est-ce qui, dans les théorèmes de Gödel, est isomorphe à la phobie microbienne et invasive qui assaillit ce dernier ? Des résonances étranges ont lieu dans les profondeurs cérébrales, où le plus abstrait rejoint le plus concret, dans les fentes synaptiques où l'Idée s'incarne et fend le crâne, redistribuant les points remarquables dans les réseaux neuronaux. Comme le dit Deleuze, certains mouvements de la pensée sont si puissants (mouvements de création qui ne suivent pas les circuits préformés) que seuls les sujets larvaires ne sont pas déchirés.

Écrit par : Anaximandrake | 03/03/2007

Parlons également de Wronski, grand mathematicien-esoteriste, qui a, le premier, présenté en France l'oeuvre Kantien, et dont Deleuze reprend l'interprètation du calcul dans 'Différence et répétition'.

Venu à Paris de Pologne, il à eu du mal d'être entendu par l'Institut au sujet de sa 'Loi Supreme de la création de tout réalité', équation qu'il a considerée le portail de la verité mathematique vers l'absolue. En l'occurrence, on trouve un note assez appreciatif de la part de Lagrange et Lacroix dans les comptes-rendus, avant que Wronski a faisait encore du boucan, s'aliénant davantage. De plus en plus il a montré des tendances psycophathiques et surtout un grand paranoia en ce qui concerne la cité scientifique dont il a été exclu - selon lui, à cause de la profondité politiquement dangereux de sa pensée.

Plus tard il a developpé en plusieurs tomes vachements repététifs une philosophie messianique, a inventé des machines bizarres (dont un tracteur à chenilles, jamais realisée), a proposé en Angleterre de résoudre la problème de longitude (sans succes), sans mentionner son 'Epitre secrète a Louis-Napoléon...sur les Destinées de la France' où il donne au Prince des équations precises pour résoudre ses problèmes politiques (en admettant finalement qu'il «EST TROP TARD pour faire triompher la Verité en France; et cela parce que les principes absolues de la vérité y sont méconnus et même désavoués formellement.»!) Wronski a fini, histoire assez familière, en tout pauvreté et obscurité. (On parle cependant toujours en mathematiques du 'Wronskians'). Il y a vraiment tout un delire mathematique, politique, philosophique dans ce vie extraordinaire...alors quelle biographie superbe ce serait!

Écrit par : Robin | 03/03/2007

Oui, assurément ce serait bien (ça fait un bout de temps que ça serait bien ...): "résonances étranges" ; "fentes synaptiques" ; "l'Idée s'incarne" (s' incarne!!!) ("l'Idée s'incarne" c'est une forme non?); "points remarquables" ; "profondeurs cérébrales" ; "seuls les sujets larvaires ne sont pas déchirés.": une vraie topologie en somme (terre ferme, cailloux, calcul), des formes émergentes totalements renouvelées, un temps relatif maintenu par une armature discernable (now!); cartographie de la nuit menstruelle ; [Un] barycentre ; des angles et des triangles ; puis un triangle isiaque premier et ancien et des pliages ; encore des pliages et des espaces, et des corps et des formes et encore des formes et les limites comme un chant immense en hiérarchie terrestre ; une destruction/reconstruction totalement inconsciente: l'enfance de l' art ; coagulation ; dehors qui coïncide avec le dehors (bye bye schizo: "I'am that I'am" en coïncidence (se coïncider)) ; limites ; structures ; organicité ; corporéïté: recherche d' une territorialité, nidation ... mmmmm, ça fourmille autour de la chambre nuptiale ici (symétrie), y'a du compas dans l'équerre en perpective.

Le point X est bien le centre du cercle (C); c'est de la faute à Napoléon.

"« poésie » vient du mot « poiêsis » qui en Grec antique signifiait tout type de création, manuelle ou intellectuelle, bien qu’Aristote dans la « Poétique » en réduit l’usage à la représentation du REEL (ou mimésis) obtenue par des moyens langagiers spécifiques : les VERS."

Bien à vous Thomas.

Écrit par : Le tombeau de Napoléon | 05/03/2007

Robin, Wronski n'est-il pas finalement l'archétype du sujet selon Badiou, ce sujet constitué par une vérité ? Son cas n'est-il pas connectable aux inspirateurs du cinéma burlesque, tels que Meillassoux les décrivait dans une conférence récente ?

Karim, il semble que les Grecs réservaient le terme de 'poiêsis' à l'activité servile, et celui de 'praxis', à la libre. Bien à vous aussi.

Écrit par : Anaximandrake | 06/03/2007

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