28/02/2006
Badiouserie automatique (1)
« Il est par ailleurs impossible d'être paresseux en mathématique. C'est même la seule forme de pensée où le moindre relâchement entraîne la pure et simple disparition de ce dont il s'agit. » (Badiou)
12:00 | Lien permanent | Commentaires (10)
26/02/2006
Otium cum dignitate
« [...] fanatiques, solitaires, avides de pouvoir, c'est-à-dire, selon la tradition, d'oisiveté. » (Prince de Lampedusa)
« Le dandysme, c'est la rigueur, l'ascèse, et le désir d'être, en toutes circonstances, sublime, c'est-à-dire supérieur aussi bien à la tentation du désespoir qu'à celle du conformisme social. » (Matzneff)
12:30 | Lien permanent | Commentaires (11)
25/02/2006
Sero sapiunt
« Si les religions nous ont défendu de mourir par nous-mêmes, c'est qu'elles y voyaient un exemple d'insoumission qui humiliait les temples et les dieux. Tel concile d'Orléans considérait le suicide comme un péché plus grave que le crime, parce que le meurtrier peut toujours se repentir, se sauver, tandis que celui qui s'est ôté la vie a franchi les limites du salut. Mais l'acte de se tuer ne part-il pas d'une forme radicale de salut ? [...] Les sages antiques, qui se donnaient la mort comme preuve de leur maturité, avait créé une discipline du suicide que les modernes ont désapprise. Voué à une agonie sans génie, nous ne sommes ni auteurs de nos extrémités ni arbitre de nos adieux ; la fin n'est plus notre fin : l'excellence d'une initiative unique (par laquelle nous rachèterions une vie insipide et sans talent) nous fait défaut, comme nous fait défaut le cynisme sublime, le faste ancien d'un art de périr. » (Cioran)
18:00 | Lien permanent | Commentaires (11)
24/02/2006
Sine onere
« Si l'on ne croit pas à la liberté d'expression pour les gens qu'on méprise, on n'y croit pas du tout. » (Chomsky)
« A vingt ans on fulmine contre les cieux et l'ordure qu'ils couvrent ; puis on s'en lasse. La pose tragique ne sied qu'à une puberté prolongée et ridicule ; mais il faut mille épreuves pour en arriver à l'histrionisme du détachement. » (Cioran)
17:55 | Lien permanent | Commentaires (3)
20/02/2006
Transigere est alienare
Il n'y a pas de néant pour Nietzsche. Il y n'a que cette conscience qui prend les reflets pour le soleil, qui hallucine le néant. La conscience, non l'âme qui est comme mélodie du corps. Car la conscience, Nietzsche la remet à sa place, c'est-à-dire la définit comme la manifestation de la limite entre un corps et ce qui lui est extérieur.
Il n'y a pas de néant pour Nietzsche, il y a le chaos, à la fois créateur et destructeur. Son oui est affirmation des gouffres, de l'absurde et de la joie. Le tragique de l'existence n'est donc en aucun cas corrélatif de la mort. Contrairement aux Stoïciens pour qui le rôle qu'ils jouent dans la pièce leur vient de l'extérieur, ici, le sens doit être créé ; c'est dans la vie qu'il se donne, ce n'est pas par la mort qu'il advient.
Le néant n'est pas même ombre puisqu'il n'est rien, c'est-à-dire ne tire son prestige que du langage. Les ombres, ce sont les fantômes d'une conscience faible ou affolée.
C'est la singularité d'une vie qui lui donne son éclat, c'est-à-dire l'éternité de son essence qui est sans rapport au temps, ni donc à la mort.
21:35 | Lien permanent | Commentaires (47)
16/02/2006
Mens agitat molem
21:24 | Lien permanent | Commentaires (3)
14/02/2006
Suum cuique pulchrum est
« En amour un silence vaut mieux qu'un langage. Il est bon d'être interdit ; il y a une éloquence de silence qui pénètre plus que la langue ne saurait faire. » (Pascal)
« Ce renversement, c'est la démonstration, imaginée par nous, de ce dont nous parlons. » (Damascius)
20:00 | Lien permanent | Commentaires (3)
11/02/2006
Inter pares
« L'égalité, cette chimère des vilains, n'existe vraiment qu'entre nobles. » (Barbey d'Aurevilly)
« On comprend pourquoi, dans la psychanalyse, l'hystérique guérit de tout sauf de son hystérie. » (Lacan)
Même si, au contraire de la pharmaco-psychiatrie, la psychanalyse est une pensée, elle n'en demeure pas moins un conservatisme.
En quoi ?
En ceci que l'hystérique ne comprend que les rapports de domination. Cette structure psychique, essentiellement revendicative, a ceci de particulier qu'elle ne domine que si elle est dominée. Il ne faut pas alors être grand clerc pour subodorer immédiatement que la subreption est langagière ; la liberté et l'égalité ne sont que réclamées.
Qui, véritablement, est sine domino ?
Le maître, certes. Mais il s'agit de s'aviser que le maître n'est pourtant tel que par rapport au servus. Est donc réellement sine domino celui qui refuse le rapport de domination lui-même, et pas seulement l'une des places qui le constitue. En effet, l'homme libre, lors du combat à mort de pur prestige que décrit Hegel et qu'accentuent Kojève et Lacan, au contraire du maître, n'asservit pas le vaincu : il l'achève. Comme dit l'admirable Courier, « ils connaîtraient en rougissant, qu'on ne gagne rien à dominer ; qu'il n'est tyran qui n'obéisse, ni maître qui ne soit esclave ; et perdant la funeste envie de s'opprimer les uns les autres, ils voudraient vivre et laisser vivre. » On pourrait ajouter : et laisser mourir.
Oui, la revendication hystérique est bien position servile et sophistique. A qui dit-on « tu es libre ! » sinon à un esclave qu'on affranchit ? En effet, c'est l'homme libre, et non le psychanalyste, ce maître qui nécessite l'hystérique, qui ne s'autorise que de lui-même.
06:00 | Lien permanent | Commentaires (15)
09/02/2006
Consilio manuque
« Nul être connaissant plus que celui qui philosophe ne se tient à chaque instant, nécessairement et avec une telle dureté, au bord de l’erreur » (Kojève)
21:49 | Lien permanent | Commentaires (2)
07/02/2006
Sponte sua
« Objet = reflet spéculaire du sujet » (Althusser)
17:10 | Lien permanent | Commentaires (3)
05/02/2006
Vix orimur et occidimus
« L'intérêt peut être trompé, méconnu ou trahi, mais pas le désir. » (Deleuze)
16:05 | Lien permanent | Commentaires (14)
03/02/2006
Pulchre, bene, recte !
De nouveau, le Snark a parlé.
11:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
02/02/2006
Omnia vincit amor
« La "conscience d'inachèvement" apparaît alors dans la forme suivante : nécessité de formuler à neuf, à partir des seules exigences admissibles dans le champ d'effectuation, des lois de construction d'objets compatibles avec les lois formelles de l'arithmétique (sinon homogènes à elles). Dès le moment où cette exigence se manifeste, "l'objet A" dont on disposait dans le corps d'une théorie 1, arraché à son lieu d'origine, est pensé comme le domaine d'effectuation encore indéterminé, propre à un pôle idéal thématisé dans un autre domaine théorique. » (Desanti)
*
« Il faut user des moyens humains comme s'il n'y en avait pas de divins et des divins comme s'il n'y en avait pas d'humains : règle de grand maître, il n'y a rien à ajouter. » (Gracián)
Dont pour te figurer il tomberait des roses. »
(Mallarmé)
18:00 | Lien permanent | Commentaires (6)