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31/03/2006

Badiouserie automatique (6)

« On pourrait dire : quiconque pense que la mathématique est de l'ordre de la fiction rigoureuse, par exemple langagière, la change en esthétique de la pensée pure, qui est aristotélicienne. Quiconque pense que la mathématique touche à l'être est platonicien. [...] Disons que le nouage platonicien est une promotion ontologique de la mathématique qui destitue la logique, tandis que le nouage aristotélicien est une prescription ontologique de la logique qui destitue la mathématique. » (Badiou)

26/03/2006

Sursum corda

« Nous ne connaissons pas le vrai si nous ignorons les causes. » (Aristote)

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Prima facie, la foi semble un ensemble incohérent ou non d’illusions. Mais ce n'est vrai que de la superstition qui est à la fois cause et effet de l'adultération du symbolique.

Il est en effet possible de définir la superstition comme l’établissement de routines, au sens informatique, inconscientes et douées d’efficacité pragmatique. Néanmoins, celles-ci ne sont ni reliées entre elles logiquement ni, a fortiori, axiomatisées. Leurs relations, en fait, ne sont que sémantiques. En effet, il s’agit de procédures imagées n’atteignant pas l’inconscient « profond » c’est-à-dire celui du logique pur.

Oui, l’émotion ne surgit qu'à partir d’un certain niveau de complexité, et en tant que manifestation de grandes chaînes signifiantes, trop longues pour être suivies pas à pas par la conscience, c'est-à-dire reproduites dans l'imagination. Non concaténées ni unifiées par l'inconscient, elles s'autonomisent et produisent un "bruit", une sorte de parasitage informationnel qui induit sporadiquement quelque pseudo-sujet, doublure mécanique et chaotique de l'individu obsédé.

Ultimement donc, puisque persona, le fou serait celui qui n'a pas de foi. Malgré tout phénoménologiquement un, ne serait-ce que relativement à l'étendue, il serait plus exactement un relaps continué, un insurgé abjurant toute foi, y compris en lui-même, c'est-à-dire sauf la foi en ses geôliers, en son Geôlier.

Au contraire, la vraie foi est adéquate à la raison. Car, tout comme le mot est, par l'une de ses faces, présence de la chose dans le langage, la foi est la présence de l'essence dans l'existence, de l'éternité dans le temps. Oui, elle est présence à soi de la puissance, c'est-à-dire actualité de la manifestation souveraine de son conatus.



25/03/2006

Animae dimidium meae

« Le goût est la qualité fondamentale qui résume toutes les autres qualités. C’est le nec plus ultra de l’intelligence. Ce n’est que par lui que le génie est la santé suprême et l’équilibre de toutes les facultés. » (Lautréamont)

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« [C]e dandy banal et discret, génie absolu que rien ne destinait à sortir de l’austère et hautain anonymat où le maintenait la plus haute exigence de l’esprit. » (Valéry)

24/03/2006

Per accusationem

« Descartes ne donnait pas trop audience au souvenir de ses rêves [...]; il les laissait dans les limbes du réveil, où ils prennent naissance; il se gardait de leur donner forme et corps par mimique et incantation selon la méthode des convulsionnaires. » (Alain)

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« Celui qui dit que deux et deux font quatre, a-t-il une connaissance de plus que celui qui se contenterait de dire que deux et deux font deux et deux ? » (d’Alembert)




23/03/2006

Propria virtute

« Cet idéalisme subjectif ne pouvait tout de même pas aller jusqu’à croire que le Moi pose les choses extérieures librement et volontairement, car il y a trop de choses extérieures que le Moi voudrait autres, si l’être extérieur dépendait de lui.» (Schelling)

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« Grâce à elle [la logique], votre pensée deviendra nette et précise ; vous pourrez comprendre clairement tout problème ; vous vous habituerez à organiser vos idées avec méthode et d'une façon toujours accessible, et, par dessus tout, vous pourrez déceler tous les sophismes, réduire en poudre tous ces raisonnements spécieux et sans valeur que l'on rencontre si fréquemment dans les livres, dans les journaux, dans les discours et même dans les sermons, et qui trompent si facilement quiconque n'a pas pris la peine d'apprendre cet art passionnant.» (Carroll)

22/03/2006

Cingitur inutile ferrum

« Même quand l'être disparaît sans laisser de traces, l'avoir-été laisse une trace pneumatique et impalpable, plus impondérable que la tangence la plus légère. » (Jankélévitch)

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« Ce qu’il a oublié ne l’oublie pas. C’est cela l’hypothèse de l’inconscient : la terre d’où il a émigré colle à jamais à ses semelles. » (Lacan)



19/03/2006

Decedere de via

« [D]ernier éclat d'héroïsme dans les décadences [...] le dandysme confine au spiritualisme et au stoïcisme. [...] Le dandysme est une institution vague, aussi bizarre que le duel ; très ancienne, puisque César, Catilina, Alcibiade nous fournissent des types éclatants ; très générale, puisque Chateaubriand l'a trouvée dans les forêts et au bord des lacs du Nouveau-Monde. » (Baudelaire)

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Le Soi est constitué lorsque le filtre codant extérieur est dissout, le langage dominé et que chaque point du territoire de l'inconscient est atteignable à la manière d’un espace riemannien. Dans le champ de cet inconscient libéré, le moi, en tant que point de compression informationnel, se transforme continûment telle une différentielle inobjectivable. Il s'avère et coupe de la mémoire et code des perspectives de chacun des points de vue intensifs de l’inconscient à tel instant. Quant au noûs, il est l’instance qui, à partir d’un point n quelconque du moi, fractalise l’inconscient, afin de faire coïncider le moi n+1 avec un point intensif de puissance supérieure adéquat au moi indexé n. Le moi est donc, entre autres, l’ensemble inorienté des émotions pures, c'est-à-dire, presque, le présent lui-même.

Au cours de la menée de l’empirisme, supérieur, radical ou transcendantal, il peut cependant y avoir butée. En effet, même si le chemin est ainsi balisé, il diffère nettement du processus scientifique d’accumulation enté à de grands paradigmes. En philosophie, rien n'est fait tant que les concepts ne sont pas ré-engendrés dans la pensée. En science, la mémoire du chemin n'est pas nécessaire ; un sujet standard, un Socius stable quasi quelconque et une compression théorématique suffisent.

Mais, il n'y a que le Soi qui puisse être souverain. Le sujet ne saurait l'être puisque constitué par une soumission. Oui, le sujet est ce qui choit lors du processus mental de la conscience réflexive. Au contraire et en ce sens, la conscience thétique se produit lorsqu'il n’y a plus de Moi mais la puissance impersonnelle, singularisée. Le désir et sa satisfaction n’ont donc rien à voir avec le narcissisme car le désir est premier tandis que le Moi n'est que second, c'est-à-dire social.

18/03/2006

Ad coetum geniti sumus

« Il y a une science qui étudie l’être en tant qu’être et ses attributs essentiels. » (Aristote, Métaphysique, G, 1, 1003 a 21)

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« Deux étants sont là, dans le monde, selon une connexion nécessaire de leur apparition. » (Badiou, Logiques des mondes, p. 136)

17/03/2006

Badiou II

Le deuxième tome de l'Être et l'événement (1988), intitulé Logiques des mondes, vient (enfin) de paraître.

En voici quelques lignes :

« Aujourd'hui, la croyance naturelle se concentre en un seul énoncé que voici :
Il n'y a que des corps et des langages.
Disons que cet énoncé est l'axiome de la conviction contemporaine, et proposons de nommer cette conviction le matérialisme démocratique.
[...]
Cependant, le matérialisme démocratique admet un point d'arrêt global à sa tolérance multiforme. Un langage qui ne reconnaît pas l'universelle égalité juridique et normative des langages ne mérite pas de bénéficier de cette égalité. D'un langage qui prétend normer tous les autres et régir tous les corps, on dira qu'il est dictatorial et totalitaire. C'est alors, non de la tolérance qu'il relève, mais du "devoir d'ingérence", légal, international, militaire s'il le faut : on fera payer aux corps leurs écarts de langage.
[...]
L'histoire d'un monde n'est que la figure temporelle de l'universalité de son exposition. Elle est en dernière instance le dépli de sa surabondance d'être. L'inaccessibilité infinie du support d'être d'un monde donne lieu à l'exposition universelle des relations et donc à la complétude logique de ce monde.
[...]
On me dit parfois que je ne vois dans la philosophie qu'un moyen de rétablir, contre l'apologie contemporaine de l'ordinaire et du futile, les droits de l'héroïsme. Pourquoi pas ? Cependant, l'héroïsme ancien prétend justifier la vie par le sacrifice. Mon voeu est de le faire exister par la joie affirmative que procure universellement le suivi des conséquences. Disons qu'à l'héroïsme épique de qui donne sa vie, succède l'héroïsme mathématique de qui la crée point par point.
[...]
L'animal désabusé dont la marchandise est l'unique repère, nous ne serons livrés à sa forme que si nous y consentons. Mais de ce consentement nous protège l'Idée, arcane du présent pur. » (Badiou)


16/03/2006

Consensus omnium

« Puisque constitution et gouvernement signifient la même chose, et qu'un gouvernement c'est ce qui est souverain dans les cités, il est nécessaire que soit souverain soit un seul individu, soit un petit nombre, soit un grand nombre de gens. Quand cet individu, ce petit ou ce grand nombre gouvernent en vue de l'avantage commun, nécessairement ces constitutions sont droites, mais quand c'est en vue de l'avantage propre de cet individu, de ce petit ou de ce grand nombre, ce sont des déviations. » (Aristote)

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« Le premier principe de l’économie est que chaque agent agit uniquement en fonction de son intérêt personnel. On peut présenter les mécanismes de ce principe de deux façons, selon que l’agent agit sans ou avec le consentement de ceux qu’affectent ses actions. En un sens plus large, le premier type d’action peut être appelé la guerre ; le second, le contrat. » (Edgeworth)



15/03/2006

Forma dat esse rei



« Cachez soigneusement votre supériorité de crainte de vous faire des ennemis. » (Schopenhauer)


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« La mort cueillera un fruit encore vert. » (Michaux)


12/03/2006

Nash's spectrum (L.A. memories)

« A cette époque, je n’étais pas fou. J’avais des comportements non-conformistes… Il n’est pas nécessaire que tout le monde en société agisse d’une manière tout à fait normale. » (Nash)

« Here are the young men, the weight on their shoulders,

Here are the young men, well where have they been? » (Curtis)



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Avant d'errer longuement à l'IAS de Princeton, et à l'instar de Gödel, totalement schizoïde, le mathématicien John Nash fut quelques temps, à Santa Monica, employé par la RAND Corporation.



Dans une gargote latino de Hollywood boulevard ou dans un bar d'hôtel à Beverly Hills, ses amis et lui, un verre de Mezcal ou de Téquila à la main, la gorge brûlante d'alcool et de sel, se moquaient-il de cet acronyme qui les enrichissait tous, parallèlement à Caltech, en s'amusant à le caricaturer en Research And No Development ? Le soir, quand le soleil se couchait sur le Pacifique, flânait-il à Venice après avoir dîné avec sa compagne dans un seafood de la Marina del Rey ? Remontaient-ils, rieurs, Hermosa Beach en courant vers Malibu ? Un après-midi, avaient-ils vu un Masaï longer Santa Monica Beach vers le Nord ? Le week-end, fuyant rollers et culturistes, faisaient-ils halte dans ces cafés à l'atmosphère si particulière, pleins de livres cornés et où l'on trouvait ces antiques ouvrages de Spencer ? Il est en revanche certain qu'il n'y subtilisa pas d'introuvables et ignorées éditions de Dick. Etait-il familier du vert labyrinthe de Pasadena, de ces étendues de pelouses ceintes de hauts grillages où des jeunes femmes s'épuisaient au softball, ainsi que de ces étranges bâtiments municipaux hispanisants ? Alors que, tard le soir, il regagnait Santa Monica, fatigué par des heures fébriles à aligner des équations sur le tableau noir en compagnie d'un collaborateur pakistanais et diabétique, avait-il observé, l'oeil vide et l'esprit aux aguets, tout en conduisant sur cette freeway qui l'éloignait des collines de Pasadena, Downtown en contrebas qui devenait interlope ? Roulant sans hâte, imaginait-il, alors que les tours étaient déjà derrière lui, la vie et le monde parallèles de ceux qu'il ne croiserait jamais, ceux des dealers et des prostituées originaires des quartiers « ethniques » qui, la nuit tombée, entre les hôtels internationaux, y accomplissaient leur ballet réglé ? Ou bien, déjà tout proche de la fuite, avait-il contemplé, la nuit, au volant, sa jeunesse qui filait sur Wilshire ? Puis, avec des étudiantes délurées de UCLA, à peine plus jeunes que lui, avait-il fait halte dans ces motels de Sunset où le câble ne diffusait que des pornos, et qui plus est, exclusivement ceux tournés dans la vallée de San Fernando ?

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Probablement pas.



Et d'ailleurs, Nash ne reçut pas un peu plus tard, sain d'esprit et outre-Atlantique, de retour en Europe, ces vers d'Ovide :



« Ce que tu lis, Thésée, je te l'envoie de ce rivage, d'où, sans moi, tes voiles emportèrent ton navire, où je fus indignement trahie et par mon funeste sommeil et par toi, qui tendis un piège à mon sommeil. »



Magister bonorum vendendorum

« Bien entendu, de nombreuses équivoques demeureront longtemps, devant lesquelles il faut redoubler de vigilance. On est loin de passer aux actes et de mettre ces projets en œuvre [...] Le fera-t-on un jour ? C’est pas demain la veille, comme on dit. » (Derrida)

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« Fumer la pipe dispense de penser. » (Schopenhauer)



podcast





11/03/2006

Humanum paucis vivit genus

« Le jour où j'ai compris que thèse, antithèse et synthèse étaient le fondement de l'Université, j'ai quitté l'Université » (Lévi-Strauss)

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« Toute philosophie exige d’être dépassée vers la praxis, le philosophe doit intervenir à l’intersection du savoir et du pouvoir. » (Desanti)



09/03/2006

Servum pecus

« C'est un capitalisme de surproduction. » (Deleuze)

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S'extraire de la machine célibataire constituée par le capitalisme mondialisé requiert de s'aviser puis de comprendre que le désir ne manque de rien et surtout pas des avatars variés de l'objet petit a proposés par un système qui ne tire sa force que d'une servitude volontaire organisée et entée à la méconnaissance de soi.

Chantage narcissique. Racket impulsionnel.



08/03/2006

Omisso medio

« Le capitalisme financier ayant partout vaincu, s'est partout libéré du pouvoir politique et de ses variations nationales. » (Peyrelevade)

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« La philosophie antique nous apprenait à accepter notre mort. La philosophie moderne, la mort des autres. » (Foucault)



07/03/2006

Beckettisme machinal (2)

« [...] la signification attribuée [...] était tantôt la signification orginale perdue et puis recouvrée, et tantôt une signification tout autre que la signification originale, et tantôt une signification dégagée, dans un délai plus ou moins long, et avec plus ou moins de mal, de l'originale absence de signification. » (Beckett)

06/03/2006

Beckettisme machinal (1)

« La recherche du non-être par suppression de toute perception étrangère achoppe sur l'insupprimable perception de soi. » (Beckett)

05/03/2006

Ultra petita

« Vérité : Qualité par laquelle les choses apparaissent telles qu'elles sont. » (Littré)


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Ne pas estimer, tel un Deleuze, la vérité comme une catégorie « intéressante » et lui préférer ses conditions, c'est-à-dire le domaine du transcendantal, équivaut non pas à la récuser, mais à l'entériner. Il n'y a que les esprits faibles ou les sophistes pour ne pas assumer que nier ou affirmer une proposition implique de le faire selon la vérité, donc selon l'éternité, ce « toujours-du-temps » comme dit Platon.


Non, temps et éternité ne sont pas membres d'une alternative ; au-delà, l'accentuation de l'un ou l'autre terme signe l'éthique corrélative. Poser l'alternative serait en effet renoncer non seulement à la catégorie de vérité - et donc à la valeur même de la profération de son exclusion - mais aussi, consécutivement, à la puissance du faux et de la métamorphose, c'est-à-dire à tout type de cohérence. Or, celle-ci est requisit de la souveraineté, donc de la liberté.

Oui, pour dépasser le couple vrai-faux, il convient de le sursumer, c'est-à-dire de ne pas rester en-deçà, figé dans le couple Bien-Mal. La non-forclusion symbolique, et en particulier la consistance logique, paradoxale ou non, sont à ce prix.

04/03/2006

Badiouserie automatique (5)

« Mais qu'est-ce que l'éternité ? L'éternité, à l'évidence, n'est rien d'autre que la présence du présent. Elle est la donation sensible telle qu'indiscernable de l'intelligible, le pur mouvement tel qu'indiscernable de la pure lumière. Elle est, exactement, ce qui est dit là pour toujours [par Rimbaud] :

Elle est retrouvée.
Quoi ? L'Eternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.
»

(Badiou)



03/03/2006

Badiouserie automatique (4)

« La philosophie est une construction de pensée où se proclame, contre la sophistique, qu'il y a des vérités [...] L'énoncé « il y a des vérités » détermine la philosophie à la pensée de l'être. [...] Soit dit en passant : le renoncement contemporain à la notion philosophique d'éternité, le culte du temps, de l'être-pour-la-mort et de la finitude sont des effets évidents d'historicisme. Renoncer à l'éternité, qui n'est nullement en soi une pensée religieuse, qui est une notion essentielle de la philosophie, y compris est surtout de la philosophie athée, parce que cette notion seule permet de placer la philosophie sous la condition du mathème, revient à préparer le triomphe du sophiste, pour lequel n'a de valeur que l'acte fini d'énonciation, tel qu'il engage dans la disparité sans norme des discours. » (Badiou)

02/03/2006

Badiouserie automatique (3)

« Mais qu'est-ce qu'un choix pur, qu'un choix sans concept ? C'est évidemment un choix confronté à deux termes indiscernables. [...] Cette situation est bien repérée par la philosophie, sous le nom de liberté d'indifférence. Liberté qui n'est normée par aucune différence qu'on puisse remarquer, liberté qui fait face à l'indiscernable. Si nulle valeur ne discrimine ce que vous avez à choisir, c'est votre liberté comme telle qui est norme, au point en fait où elle se confond avec le hasard. L'indiscernable est la soustraction qui fonde un point de coïncidence entre le hasard et la liberté. Cette coïncidence, un Descartes en fait l'apanage de Dieu. » (Badiou)

01/03/2006

Badiouserie automatique (2)

« La mathématique est l'entre-deux de la vérité et de la liberté de la vérité. Elle est la liberté encore captive de la non-liberté que réclame le geste violent de la répudiation de l'immédiat. La mathématique appartient à la vérité, mais dans une figure contrainte de celle-ci. Au-dessus et au-delà de la figure contrainte de la vérité, il y a sa figure libre, qui élucide la discontinuité, et qui est la philosophie. » (Badiou)